Les agressions envers les surveillants de la prison de Bordeaux-Gradignan se multiplient

Par Emmanuelle Bourdy
18 septembre 2024 16:53 Mis à jour: 18 septembre 2024 16:53

À la maison d’arrêt de Gradignan en Gironde, de plus en plus de surveillants pénitentiaires font l’objet d’agression de la part des détenus.

Qu’elles soient verbales ou physiques, les agressions se multiplient au point de devenir quotidiennes au sein de la prison de Bordeaux-Gradignan. En cause, le manque de personnel et l’augmentation du nombre de détenus. Impuissants face à ce constat, les employés tirent la sonnette d’alarme, ainsi que le rapporte Le Figaro.

Une dizaine d’agressions depuis début septembre

Pas moins d’une dizaine d’agressions ont déjà eu lieu depuis le début du mois de septembre. Les agents sont de plus en plus inquiets, d’autant plus que la prison, déjà surpeuplée, voit sans cesse de nouveaux détenus arriver.

Si les agressions verbales sont quotidiennes, les agressions physiques sont légèrement plus espacées, survenant tous les deux ou trois jours, les dernières en date remontant à ce samedi et ce lundi.

L’une d’entre elles s’est produite lors d’une fouille, alors qu’un jeune surveillant avait dû plaquer au sol le prisonnier qui refusait de se soumettre. En réaction, ce dernier a violemment agrippé la cheville de l’agent puis lui a craché au visage. Il a également mordu un autre surveillant.

« On cumule le manque de personnel et la multiplication des détenus »

Une autre agression a eu lieu samedi dans la « nouvelle prison », qui ne compte que trois surveillants, précisent nos confrères. Une surveillante a été agressée par un détenu, très mécontent de n’avoir pas reçu sa livraison de tabac rapidement. Il s’en est alors pris à cette surveillante au moment où une quarantaine de prisonniers rentraient de la promenade. Francis Vandenschrick, porte-parole du syndicat FO Pénitentiaire, explique que lorsque l’homme est passé devant sa collègue, « il lui a donné une grosse claque et a commencé à la tirer par les cheveux ».

Ce jour-là, l’agression a été stoppée par des détenus. « Et heureusement, car le surveillant qui était dans le poste protégé ne pouvait pas agir et celui qui était en place à la détention était très loin », pointe le syndicaliste.

À cause du manque de surveillants dans ce nouveau bâtiment, les problèmes peuvent dégénérer très rapidement. « En cas d’incidents, le temps que les renforts arrivent, les secondes paraissent des heures », souligne encore Francis Vandenschrick. À cela s’ajoute la configuration de ce nouveau bâtiment, qui ne permet pas une intervention rapide des surveillants en cas d’entraide. « On cumule le manque de personnel et la multiplication des détenus. Nous ne sommes pas en sécurité », conclut le porte-parole de FO Pénitentiaire.

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