Les allocations d’assurance chômage vont être revalorisées de 1,9% le 1er juillet pour 2,1 millions d’allocataires, a annoncé l’Unédic mardi dans un communiqué, au grand dam des syndicats qui demandaient une revalorisation équivalente à l’inflation.
La décision a été prise lors d’un conseil d’administration du régime d’assurance chômage, géré paritairement par les organisations syndicales et patronales. Elle fait suite à une revalorisation exceptionnelle de 1,9% au 1er avril, mais cela reste nettement en deçà de l’inflation, de 5,1% sur un an en mai. Le montant de cette revalorisation s’élèverait en cumul pour 2023 et 2024 à 546 millions d’euros, selon l’Unédic.
« Cette revalorisation totalement insuffisante a été votée par les seules organisations patronales, tandis que toutes les organisations de salariés se sont abstenues (le vote contre d’une seule organisation syndicale aurait induit une non-revalorisation des indemnités) », a critiqué la CGT dans un communiqué.
Selon FO, le patronat s’est opposé à une revalorisation liée à l’inflation au « prétexte que le marché du travail avait redémarré, insinuant ainsi qu’une telle augmentation n’encouragerait pas les reprises d’emplois ».
La CFDT a regretté « avec amertume la décision patronale d’une revalorisation trop faible des allocations chômage », en rappelant que « les demandeurs d’emploi ont subi de très fortes baisses de leurs droits » à cause des deux dernières réformes de l’assurance chômage voulues par le gouvernement.
Baisse de 25% de la durée d’indemnisation depuis février
Depuis le 1er février, une baisse de 25% de la durée d’indemnisation s’applique aux demandeurs d’emploi qui ouvrent des droits. En 2021, une autre réforme avait modifié le calcul de l’allocation, pénalisant ceux qui alternaient les périodes de chômage et d’emploi.
Lors d’un rassemblement organisé devant le siège de l’Unédic, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a dénoncé « un énorme scandale » et s’en est prise au patronat qui refuse de revenir sur les règles d’indemnisation du chômage issues des deux dernières réformes.
Le gouvernement doit envoyer dans les prochaines semaines « une lettre de cadrage » aux partenaires sociaux pour qu’ils renégocient les règles d’assurance chômage qui expirent le 31 décembre.
Pas d’accord en perspective
Mais un accord semble mal parti, le patronat se satisfaisant des réformes adoptées ces dernières années, que les syndicats veulent au contraire remettre en cause. À défaut d’accord au terme de la négociation, c’est le gouvernement qui décidera des règles.
« Le patronat ne veut négocier que la gouvernance de l’Unédic et pas les règles d’indemnisation. Il préfère que le gouvernement fasse le sale boulot à sa place », a dénoncé Mme Binet.
« Mais nous n’accepterons pas de discuter de la gouvernance si on ne discute pas des règles d’indemnisation », a-t-elle prévenu. Ce sujet sera au menu d’une visio-conférence mercredi entre dirigeants syndicaux et patronaux qui doivent discuter d’un agenda de négociations pour la rentrée.
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