Les Américains des États clés remportés par Donald Trump réagissent à sa réélection

Dans deux États arrachés par Joe Biden à Donald Trump en 2020, certains voient leurs espoirs déçus tandis que d'autres rêvent en grand

Par Nathan Worcester et Stacy Robinson
10 novembre 2024 20:14 Mis à jour: 11 novembre 2024 08:29

ATLANTA ET MILWAUKEE – La Géorgie et le Wisconsin ont contribué à faire franchir la ligne d’arrivée au président élu Donald J. Trump – dans le cas du Wisconsin, en incitant l’Associated Press à annoncer l’élection de 2024 pour lui.

Après avoir remporté ces deux États il y a huit ans, Donald Trump les a perdus en 2020. Cette fois-ci, ses victoires s’accompagnent de changements démographiques et d’une victoire du vote populaire qui sont sans précédent parmi les récents vainqueurs républicains de l’élection présidentielle.

Epoch Times s’est entretenu avec des habitants du Wisconsin et de la Géorgie pour savoir ce qu’ils pensaient des résultats.

Les habitants du Wisconsin réagissent à la victoire de Donald Trump

Tôt dans la matinée du 6 novembre, le président du Grand Old Party (Parti républicain) du Wisconsin, Brian Schimming, s’est réjoui de la victoire de Donald Trump, postant une photo avec le sénateur Ron Johnson (Parti républicain, Wisconsin) sur les réseaux sociaux.

Mais un peu plus tard dans la journée, il n’y avait pas beaucoup de jeunes et d’adultes d’âge moyen dans les rues du sud-est du Wisconsin. Après tout, c’était un jour de semaine ; il y avait école ou travail.

Selon les sondages nationaux de sortie des urnes réalisés par Reuters, Donald Trump a gagné cinq points parmi les électeurs âgés de 18 à 29 ans, et a perdu trois points parmi les électeurs âgés de 65 ans et plus. Les électeurs de la génération X, un groupe encore principalement dans leurs années de travail, ont montré le plus fort soutien à Donald Trump, selon les sondages de sortie de NBC et CNN.

Union Grove, un village de l’ouest rural du comté de Racine, s’est montré accueillant à l’égard du président élu. Dans une vitrine, le stand d’un fervent partisan de Donald Trump, la légende bedonnante du golf John Daly, faisait la publicité d’une marque de vodka. Des panneaux en faveur de Donald Trump et des républicains du Wisconsin parsèment les jardins à la périphérie de la ville.

Epoch Times a surpris deux partisans de Donald Trump sur un chantier de construction. Richard Paap et Graham Wick travaillaient à ce qui va devenir une brasserie.

Richard Paap a avoué qu’il avait été persuadé que Donald Trump gagnerait l’État clé. Pourquoi ? « Parce que nous ne pouvons pas supporter quatre années supplémentaires de ce que nous avons eu. »

« Je le soutiens », a lancé Graham Wick à propos du résultat de l’élection. Il se réjouit à l’idée d’une baisse des prix sous Donald Trump.

Au nord-ouest d’Union Grove, dans une banlieue de Milwaukee appelée Hales Corners, un homme plus âgé nommé John était également au travail. John, qui n’a pas souhaité communiquer son nom de famille, poussait des caddies dans le parking d’un supermarché.

Il s’est dit agréablement surpris par la victoire de Donald Trump dans le Wisconsin, qu’il considère comme un État traditionnellement démocrate. « Les gens se sont réveillés », a déclaré John.

John est particulièrement préoccupé par l’immigration clandestine. Dans ce domaine comme dans d’autres, il a exprimé sa confiance en Donald Trump pour exécuter les priorités qu’il a énoncées.

« À la mi-janvier, cette chose sera clôturée ! », a-t-il renchéri à propos de la frontière, abaissant une main sur l’autre pour insister sur ce point.

À l’intérieur de l’épicerie, le pharmacien à la retraite John Persh était lui aussi heureux de la victoire de Donald Trump.

 

John Persh à Hales Corners, dans le Wisconsin, le 6 novembre 2024. (Nathan Worcester/Epoch Times).

 

« Le gouvernement contrôle déjà les soins de santé », a-t-il déclaré, citant la pression que les Centers for Medicare and Medicaid Services peuvent exercer sur les hôpitaux. Il s’inquiète également de l’influence de Big Pharma sur le système médical.

John Persh a exprimé son espoir dans Robert F. Kennedy Jr pour améliorer les choses dans le domaine des soins de santé. En effet, ce dernier a fait savoir qu’il travaillerait au sein de l’administration de Donald Trump pour « rendre l’Amérique à nouveau saine ».

Alors que John Persh était satisfait de ce qui s’est passé dans le Wisconsin, de nombreux retraités ayant parlé avec Epoch Times ont été troublés par le résultat de mardi, en conformité avec les sondages de sortie des urnes montrant un déclin de la performance de Donald Trump avec les personnes âgées.

Plus tôt dans la matinée, de petits groupes de personnes âgées marchaient à vive allure dans les couloirs d’un centre commercial de Brookfield, une autre banlieue de Milwaukee.

« C’est comme ça », a expliqué Rob Scott, qui a pris sa retraite après avoir réparé des fuites de gaz souterraines pour une compagnie de gaz. « Je reconnais qu’il a agi de manière juste et équitable ».

 

Rob Scott à Brookfield, Wisconsin, le 6 novembre 2024 (Nathan Worcester/Epoch Times).

 

Rob Scott n’est pas un fan du président élu. « Je ne peux pas supporter l’homme », a-t-il déclaré, s’insurgeant contre le caractère de Donald Trump et ses condamnations pour crime.

Pourtant, il espère que Donald Trump pourra améliorer les choses pour les Américains. La frontière et la criminalité font partie de ses préoccupations.

« Nous avions de meilleures conditions lorsqu’il était au pouvoir », a admis l’électeur de Kamala Harris.

Mary, une fonctionnaire à la retraite qui n’a pas souhaité partager son nom de famille, a avoué qu’elle n’était pas tout à fait sûre de savoir comment son État avait basculé vers Donald Trump. Comme d’autres personnes qui ont parlé avec Epoch Times, elle a suggéré que les objections à la politique israélienne de l’administration Biden dans la base des démocrates ont aidé à couler la candidature de Kamala Harris.

Mary a fait écho au sentiment de Rob Scott en ce qui concerne Donald Trump.

« Je ne peux tout simplement pas le supporter », a-t-elle reconnu.

Les Géorgiens se souviennent d’une autre victoire de Donald Trump

Une grande partie de l’élan de Donald Trump lors de la soirée électorale reposait sur ses progrès rapides en Géorgie. Epoch Times et d’autres avaient prédit que l’ancien président avait fait des percées parmi les électeurs afro-américains dans l’État de Peachtree, et ils se demandaient si Kamala Harris serait en mesure de répéter la victoire étroite du président Joe Biden en 2020.

Kamala Harris et Donald Trump avaient tous deux pressenti l’importance de cet État clé et ont fait campagne en Géorgie à plusieurs reprises dans les semaines précédant l’élection ; Harris était à Atlanta le 2 novembre, et Trump a visité Macon le lendemain.

Vers 22 h 45 le soir de l’élection, le secrétaire d’État de Géorgie Brad Raffensperger a annoncé que l’avance de Donald Trump sur Kamala Harris était insurmontable – il n’y avait tout simplement pas suffisamment de votes non comptés pour qu’elle puisse rattraper son retard.

Les habitants de la Géorgie se sont généralement montrés réticents à parler de politique au cours des semaines précédant le jour du scrutin. Des conversations avec quelques étudiants de l’université de Kennesaw State ont mis en lumière la norme culturelle locale : « C’est le Sud. Il y a beaucoup de conflits », a exprimé un étudiant à Epoch Times.

Néanmoins, quelques habitants ont accepté de partager leurs réactions le lendemain de l’élection.

La victoire de Trump a été un léger choc pour Kendall Nance, agent de sécurité et Youtubeur de 32 ans, car il s’attendait à ce que Kamala Harris gagne en se basant sur le bilan de Donald Trump.

« C’est plus ou moins… Je suis confus plus qu’autre chose. Je n’ai pas vraiment peur », a-t-il ajouté.

« J’espère que les choses vont s’arranger ».

Kendall Nance a indiqué qu’il avait voté pour Harris, ayant voté démocrate depuis qu’il a obtenu son diplôme d’études secondaires. Mais confronté à une victoire de Trump, il espère que ce dernier pourra revitaliser l’économie et faire baisser le coût de la vie.

« Le fait de paniquer ne me sera d’aucune utilité », a-t-il déclaré.

Nic Lechler, 23 ans, rédacteur d’AI, a voté pour Donald Trump. Il est optimiste quant à l’avenir, mais n’est pas sûr à 100 % de son vote.

« J’ai peur que ce ne soit pas le bon choix, mais je suppose que c’est toujours, en quelque sorte, Dieu qui décide », a-t-il ajouté.

Bien que Nic et Kendall aient voté pour des candidats différents, ils partagent tous deux la même préoccupation principale : l’économie.

 » J’espère simplement que les prix baisseront dans les magasins d’alimentation et que les besoins généraux diminueront », a confié Nic.

Il est resté éveillé pour regarder l’élection jusqu’à ce que la Géorgie soit nommée – il ne s’attendait pas à une victoire aussi facile de Donald Trump.

« Je pensais qu’il s’agirait d’un match nul, d’un match serré », a-t-il affirmé.

« Et puis, dès qu’ils ont commencé à passer en revue les comtés […], je me suis dit : ‘oh, wow, je suppose que c’est la tendance’. »

Les réactions des électeurs n’ont pas toutes été aussi discrètes. Diane Williams, infirmière de 54 ans, a secoué la tête en signe d’incrédulité lorsqu’elle a été interrogée sur le résultat de l’élection.

Elle a déclaré qu’elle était persuadée que Kamala Harris gagnerait ; elle s’est endormie en regardant les chiffres et a été réveillée par le son de Donald Trump prononçant son discours de victoire.

Cela l’a « effrayée », a-t-elle confié.

« Qu’est-ce qui va se passer, vous savez ? Je veux dire, dans l’ensemble, nos espoirs étaient si grands qu’ils ont été déçus. J’ai commencé à me demander ce que nous aurions pu faire différemment, ce que nous aurions dû faire. »

Elle a déclaré à Epoch Times qu’elle aurait aimé que la campagne de Mme Harris s’adresse au vote des jeunes et qu’elle réponde aux préoccupations concernant les problèmes du Moyen-Orient.

Mme Williams aurait également souhaité que Mme Harris elle-même soit « un peu plus ouverte ».

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