Une collègue de travail m’a dit que ses allergies se manifestaient parce qu’il y avait beaucoup d’arbres mâles en fleurs. Je ne pensais pas qu’il existait des arbres mâles et femelles. Je ne me souviens plus de ce que j’ai appris en cours de botanique. Existe-t-il des arbres mâles et femelles ?
Certaines espèces d’arbres ont des plantes mâles et femelles séparées, mais la plupart des arbres ont des parties mâles et femelles dans chaque fleur. Je ne vais pas prodiguer un cours de botanique, mais voici quelques termes simples que vous devez connaître. Les plantes angiospermes sont les grandes plantes à fleurs et les plantes gymnospermes sont les grandes plantes à cônes.
Les fleurs des angiospermes et les cônes des gymnospermes peuvent être mâles, femelles ou les deux. Environ 85 % des plantes ont des fleurs qui présentent à la fois des parties mâles et femelles dans la même fleur et sont connues sous le nom d’hermaphrodites. La partie mâle de la fleur peut arriver à maturité plus tôt que la partie femelle afin d’éviter l’autofécondation.
Les plantes angiospermes qui ont des fleurs mâles et femelles séparées et les plantes gymnospermes qui ont des cônes mâles et femelles séparés sur la même plante sont appelées monoïques. Les parties mâles et femelles individuelles peuvent s’ouvrir en même temps pour les plantes monoïques synchrones, ou à des moments différents pour les plantes monoïques consécutives.
Les espèces telles que les frênes, les ginkgos et les houx qui ont des parties mâles et femelles séparées sont appelées espèces dioïques. La plante individuelle n’est pas dioïque; elle est soit mâle et appelée androïque, soit femelle et appelée gynoïque. Environ 6 % de toutes les plantes sont monoïques et 6 % dioïques.
Seul un petit pourcentage d’espèces d’arbres possède des parties mâles et femelles séparées. Cependant, de nombreuses espèces d’arbres forestiers ne produisent pas de fleurs voyantes utilisées pour attirer les insectes pollinisateurs. Ces arbres monoïques ont des fleurs mâles et femelles sur le même arbre, mais ils utilisent le vent pour déplacer le pollen de la fleur mâle à la fleur femelle.
La plante produit du pollen supplémentaire et ne gaspille pas d’énergie pour produire des pétales. Le pollen doit flotter dans l’air pour trouver une fleur femelle. Très peu de grains de pollen trouvent la fleur femelle, mais cette méthode produit tout de même de nombreuses graines. La plupart des arbres à feuilles persistantes ainsi que de nombreux arbres forestiers, des graminées et des céréales telles que le maïs, le riz, le blé et de nombreuses autres plantes sont pollinisés par le vent.
La quantité de pollen produite est telle qu’il est possible de la compter, et les prévisions météorologiques incluent souvent un décompte du pollen. Les forêts de pins sont souvent couvertes de pollen pendant la saison de floraison. L’ambroisie, les chênes et les graminées produisent tous suffisamment de pollen pour provoquer des allergies chez l’homme.
Une corrélation intéressante a été observée entre les plantes dioïques et la dissémination de leurs graines par les oiseaux. Une plante femelle qui n’a pas à dépenser de ressources pour produire du pollen peut produire plus de baies. Un oiseau à la recherche de baies n’a pas besoin de dépenser autant d’énergie lorsque les baies sont concentrées sur la plante femelle, plutôt que dispersées sur plusieurs plantes. La plupart des plantes dioïques sont des arbres et des arbustes tropicaux qui produisent des fruits charnus à partir de petites fleurs vertes.
Certaines villes ont interdit les arbres femelles des espèces dioïques parce qu’ils risquaient de laisser tomber trop de graines ou de fruits. En ne plantant que des arbres mâles, elles ont augmenté les allergies des personnes sensibles au pollen des arbres mâles plantés en surnombre. Si elles avaient interdit les arbres mâles, il y aurait moins de fruits et moins d’allergies.
(Avec l’aimable autorisation de Jeff Rugg)
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