Les armes et moyens d’influence de la Chine à l’étranger

Par Yves Montenay
4 novembre 2021 00:25 Mis à jour: 4 novembre 2021 00:25

On assiste à une poussée d’orgueil à Pékin, qui cherche à imposer son modèle autoritaire à la planète pour remplacer le modèle démocratique de l’Occident présenté comme décadent. Pour cela la Chine utilise les infrastructures qu’elle a financées et construites à l’étranger ainsi que des percées technologiques et les médias, dont les réseaux sociaux.

Commençons par les infrastructures, en évoquant notamment l’Afrique qui est un point de moindre résistance et qui concerne directement la France.

Les infrastructures chinoises à l’étranger

Les bases civiles et militaires chinoises à l’étranger se sont multipliées depuis quelques années, avec notamment les fameuses « nouvelles routes de la soie » (ou BRI pour Belt and Road initiative) qui comprennent des constructions de routes, de chemins de fer, de ports, etc.

Les infrastructures physiques

Citons en premier un exemple peu connu, celui des câbles sous-marins qui représentent 95% des télécommunications planétaires et dont la Chine détient 11,4% des existants et 24% de ceux en construction.

Les autres infrastructures physiques ont été très remarquées pour avoir été construites particulièrement rapidement mais souvent sans étude de rentabilité ou d’impact environnemental.

La ligne de chemin de fer « Addis Abeba – Djibouti », toujours citée en exemple, remplace la très vieille ligne française encore célébrée pendant ma scolarité et fermée en 2010. S’il s’agit d’une infrastructure moderne permettant les exportations maritimes de l’Éthiopie, elle est critiquée par les populations des zones traversées qui n’ont bénéficié ni de la construction ni du développement économique annoncé.

Après un début en fanfare, le coût extrêmement élevé des infrastructures mises en place par la Chine en Afrique a généré un surendettement des produits africains et leur asservissement discret.

Il y a notamment l’exemple du chemin de fer reliant le port de Monbassa au Kenya à Nairobi qui pourrait coûter infiniment plus que les 3,5 milliards de dollars prévus, pour un coût au kilomètre trois à quatre fois supérieur à des projets comparables. Ce qui amène les experts internationaux et les opposants politiques à parler d’impréparation et de corruption massive.

Il est difficile d’y voir clair dans ces domaines, les messages critiques ou laudatifs se contredisant complètement, même dans un pays comme le Kenya où règne une relative liberté d’information, alors que l’opacité est de règle dans bien d’autres pays.

Cette relative liberté d’information a eu au moins comme résultat de pousser le gouvernement kenyan à négocier avec la Chine le recours à une main-d’œuvre kenyane locale, même si les postes de techniciens et de direction restaient chinois.

Cela n’a pas été le cas dans d’autres pays du continent, qui ont vu débarquer une main d’œuvre 100% chinoise, réputée plus malléable, pour la construction desdites infrastructures !

Le cas du Pakistan avec Gwadar

Ce port du Pakistan vu du ciel via Google Earth, semble comprendre des complexes résidentiels haut de gamme, centres commerciaux, clubs et complexes sportifs. Bref, il semble destiné d’abord aux Chinois qui ont construit le port et le gèrent, ainsi probablement qu’à ceux qui vont faire fonctionner les structures industrielles et militaires qui ont été rajoutées.

Si la France faisait une fraction de cela en Afrique, on hurlerait au colonialisme. Mais le Pakistan et la Chine ont un ennemi commun, l’Inde, tandis que cela donne à Pékin un débouché sur l’océan Indien de toute la partie orientale de la Chine, Tibet et Xinjiang compris.

Cette colonisation chinoise ne semble pas plaire aux populations baloutches locales, par ailleurs fortement présentes en Afghanistan et séparatistes, qui se sentent délaissées et y voient une mainmise à la fois étrangère et du gouvernement central. D’où plus de 70 manifestations en 2020 d’après Deustche Welle et l’attentat qui a fait 5 morts au printemps 2019 contre l’hôtel Pearl Continental et ses cadres chinois.

Les Zones Économiques Spéciales

Ces ZES sont des zones protégées et entièrement équipées : accessibilité, transport, énergies, services aux entreprises, formation professionnelle, avantages financiers.

Elles sont devenues célèbres pour avoir lancé le développement chinois il y a 30 et 40 ans. Leur philosophie est d’échapper à la bureaucratie et à la fiscalité nationale qui paralysent les entreprises étrangères, ce qui correspondait bien à la situation de la Chine à la fin du XXe siècle et à celle de l’Afrique aujourd’hui.

Certaines ont déclenché des réactions anti-chinoises comme celle de Tian Lui dans l’ïle Maurice.

En Afrique, il y a une centaine de ZES, soit chinoises, soit inspirées de la Chine, dont une quinzaine seulement fonctionneraient bien.

L’Afrique, son endettement et le gonflement corrélatif de la croissance chinoise

Outre l’endettement excessif, notamment des pays africains, pour financer les infrastructures locales construites par la Chine, l’inconvénient de ces contrats de prêt est que ces chantiers laissent l’ingénierie et les équipements venir de Chine. Ils déploient le plus souvent une main d’œuvre chinoise, donc sans retombées économiques pour le pays destinataire, générant la rancœur des populations locales, mais les dirigeants sont, eux, séduits.

L’appel à la main-d’œuvre locale est plus ou moins important suivant, à mon avis, la transparence des contrats, elle-même dépendant de la transparence de la politique nationale, relativement bonne par exemple au Kenya et complètement opaque dans les pays prédateurs.

Cela s’ajoute aux difficultés linguistiques : il est souvent très difficile pour des cadres moyens chinois de se faire comprendre des employés africains, sans parler des préjugés chinois qui estiment que les Africains n’ont pas la réputation de se tuer au travail (ce qui historiquement est faux).

Cela renforce ma réflexion sur la nature du PIB chinois : à court terme tout ce qui est produit en Chine améliore les chiffres de sa croissance, mais, de même que le boom immobilier et la multiplication des infrastructures sur le territoires chinois, ce n’est une « vraie croissance » que si la dette correspondante est remboursée. Or rembourser n’est pas toujours dans les habitudes africaines.

La croissance chinoise est-elle terminée ?

En effet, les Africains ont pris l’habitude de voir les Occidentaux leur faire régulièrement cadeau d’une partie de leur endettement. Or les Occidentaux commencent à rechigner, constatant que ces cadeaux améliorent d’autant leur capacité d’endettement… capacité qui est employée à s’endetter auprès de la Chine !

En cas de non-remboursement, Pékin a pris des garanties physiques (par exemple des concessions minières) et demande aussi un appui pour noyauter les organismes des Nations unies, où les nominations de responsables chinois se multiplient dans tous les niveaux de l’organisation.

C’est ainsi que de « fausses » ONG créées par le gouvernement chinois non seulement s’expriment directement, mais diminuent d’autant le temps de parole des ONG traditionnelles. C’est particulièrement remarqué dans les questions relatives « aux droits de l’homme ».

L’espionnage par les infrastructures

Selon l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), des compagnies chinoises ont construit ou rénové en Afrique au moins 186 bâtiments gouvernementaux depuis 1966, dont « au moins 24 palais présidentiels, résidences ou bureaux du Premier ministre, au moins 26 bâtiments parlementaires, au moins 32 installations militaires ou de la police, et au moins 19 bâtiments de ministères des Affaires étrangères».

D’après le Financial Times, le siège de l’Union Africaine en Éthiopie, construit par la China State Construction Engineering Corporation, a été truffé de micros et de systèmes informatiques équipés de portes dérobées pour aspirer « l’intégralité des échanges et des productions internes de l’organisation ».

En outre, des compagnies comme Huawei et ZTE ont créé au moins 14 réseaux de télécommunication gouvernementaux, dont ceux de la police et des forces armées et vendu des ordinateurs à au moins 35 gouvernements africains. Finalement, au moins 40 des 54 pays africains sont concernés

Les nouvelles technologies et la cybersurveillance

Ce terme de « nouvelles technologies » n’est pas très précis. Dans le langage courant il comprend aussi bien des matériels innovants (comme la 5G) que des logiciels innovants également, par exemple pour la collecte systématique de données pour usage commercial ou politique.

D’où l’intérêt pour les entreprises chinoises d’être maîtres d’œuvre ou fournisseurs d’infrastructures. C’est une des raisons pour lesquelles les États-Unis demandent à leurs alliés et leurs entreprises d’abandonner Huawei, bien qu’il soit souvent le mieux disant dans les appels d’offres.

Comme l’explique Samantha Hoffman, auteur d’un rapport de l’ASPI (Australian Strategic Policy Institute) « pour accéder aux données mondiales, le Parti fait appel à des entreprises publiques, chinoises et étrangères, ainsi qu’à des partenaires tels que des chercheurs universitaires. [Le PCC] utilise le capitalisme comme un moyen d’accéder aux données qui peuvent l’aider à perturber les processus démocratiques et à créer un environnement mondial plus favorable à son pouvoir ». 

C’est d’ailleurs très officiellement que le Parti Communiste Chinois demande à tous les citoyens ou entreprises chinoises, publiques comme privées, de coopérer aux efforts nationaux de renseignement à l’intérieur comme à l’extérieur.

La Chine n’est bien sûr pas le seul pays à faire cela et on peut citer par exemple le « Patriot Act » américain qui autorise les services de sécurité à accéder aux données informatiques détenues par les particuliers et les entreprises, sans autorisation préalable et sans en informer les utilisateurs, au nom de la lutte anti-terroriste.

Selon le rapport de l’Irsem, les entreprises de nouvelles technologies chinoises comme WeChat, Weibo, TikTok, Beidou ou Huawei, donc la même société dont nous avons vu le rôle dans les infrastructures, servent à la surveillance et l’espionnage, et les fabricants chinois de smartphones, en particulier Huawei et Xiaomi, sont régulièrement mis en cause. Ce qui inquiète tous les pays y faisant appel pour leur 5G.

Capgemini estime que Huawei est en capacité d’écouter les conversations et de relever tous les numéros des téléphones utilisant sa technologie. Enfin, elle travaille avec Bo Yu Guangzhou Information Technology Co, un des groupes de hackers travaillant pour le gouvernement chinois.

La communication et les médias

Je vais ici me concentrer sur l’Afrique en tant qu’exemple extrême de ce qui existe sur l’ensemble de la planète, y compris en France.

La présence médiatique de la Chine en Afrique

Dans son rapport de 2018 intitulé « La poursuite par la Chine d’un nouvel ordre mondial des médias », l’ONG Reporters sans frontières (RSF) estime que les médias chinois ont particulièrement ciblé l’Afrique.

Ce rapport note que :

  • l’agence de presse d’État Xinhua posséde le plus grand réseau de correspondants sur le continent. Son bureau régional pour l’Afrique est à Nairobi, où se trouve aussi le bureau africain du China Global Télévision Network (CGTN) ainsi que China Radio International pour l’Afrique de l’Est. Enfin, il y a Star Times, une entreprise privée chinoise de télévision payante.
  • le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) organise des réunions annuelles avec les agences médiatiques publiques et privées africaines.
  • la Chine installe la télévision numérique par satellite dans 10 000 villages d’Afrique subsaharienne.
  • les réseaux et équipements téléphoniques Huawei 5G sont devenus indispensables pour de nombreux gouvernements. Et RSF soupçonne des accords secrets entre la Chine et de nombreux pays africains pour le filtrage des contenus, la collecte des données et de surveillance par la 5G et la télévision.

L’actualité africaine est fabriquée en Chine

RSF insiste sur les contenus gratuits fournis par Pékin aux médias locaux, rédigés par des journalistes chinois sur les thématiques sino-africaines.

L’idée est d’accroître l’influence chinoise et de dissimuler ou désamorcer ce qui pourrait déplaire aux Africains, comme les dettes envers la Chine, les droits de l’homme, les conditions de travail ou le racisme en Chine, ou encore le néocolonialisme chinois… Bref, tout ce qui commence à filtrer sur les inconvénients de la Chinafrique.

Chinafrique : Mythes et Réalités

Les réseaux sociaux, le filtrage de WeChat et TikTok 

RSF dénonce également WeChat, où les messages chinois ou étrangers passent par un serveur de Tencent qui filtre et signale notamment les « cinq poisons » (OuïghoursTibétainsFalun Gong, « militants pro-démocratie » et « indépendantistes taïwanais ») et d’autre part, produit un discours positif sur la « prospérité, la puissance et l’émergence pacifique » du régime chinois.

De même TikTok et son milliard d’utilisateurs ou encore Twitter où pullulent de multiples faux comptes utilisateurs à fins de propagande.

Ma présence sur quelques réseaux sociaux africains me fait effectivement remarquer la multiplication des messages vantant le modèle chinois.

Les autres actions d’influence

La Chine se présente comme un pays du tiers monde maltraité par les Occidentaux, en passe de devenir une grande puissance économique et politique face à l’Occident vieillissant… soit exactement ce que souhaite l’Afrique pour elle-même.

Pékin n’a par exemple pas manqué de profiter de l’image du Capitole occupé le 6 janvier 2021 par les partisans de Donald Trump pour comparer ces violences à l’occupation par les manifestants pro-démocratie à Hong Kong du parlement local le 1er juillet 2019.

La Chine a également profité du retrait américain de l’ONU à l’initiative de Donald Trump pour occuper le terrain de cette organisation mondiale, avec la présidence de 4 agences  sur 15, et le nomination de nombreux directeurs. La présidence de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a notamment été obtenue grâce à un marchandage sur la dette du Cameroun, qui a retiré son candidat.

Les colloques et forums se multiplient. Les visites de chefs d’État sont magnifiées, les inaugurations valorisées.

Le journal Le Temps ironisait dès 2015 sur la vidéo de propagande chinoise en anglais lancée sur YouTube pour vanter les mérites du 13e plan quinquennal de développement chinois, dans un style pop acidulé conçu pour séduire un public jeune…

Les Instituts Confucius, les séries télévisées chinoises doublées en langues locales, l’implantation du groupe de médias chinois StarTimes (concurrent direct de Canal+ et autres distributeurs) se relayent pour une communication qui s’appuie de surcroît sur des infrastructures largement fournies et installées par Huawei.

Tout cela représente un effort gigantesque.

Est-il efficace ?

Les limites du système d’influence chinoise

Finalement, malgré tous les efforts chinois, l’Europe reste le premier partenaire économique et commercial de l’Afrique. 

C’est probablement du fait de l’ancienneté des relations, notamment avec la France et l’Angleterre, qui se traduit linguistiquement (on oublie toujours l’importance de la francophonie) mais aussi par une masse de coopérations, de l’université au village de base.

Par ailleurs, cet effort d’influence demande beaucoup d’argent, ce qui est soluble, mais aussi un grand nombre de personnes qualifiées non seulement techniquement, mais connaissant le reste du monde et notamment l’Afrique, ce qui est beaucoup plus difficile.

On retombe ainsi dans les difficultés d’ensemble de l’économie chinoise : la pénurie d’hommes et l’isolement qui sont un obstacle à une bonne connaissance du monde extérieur.

En particulier, on peut se demander si la gestion et le contrôle de cette politique n’a pas atteint ses limites, car cela s’ajoute aux activités de propagande et de censure encadrant 1,4 milliards de Chinois.

Les limites humaines de la censure interne

D’après Yannick Harrel (revue Conflits n° 35 p. 56), « l’augmentation croissante des moyens alloués à la cyberdéfense du grand pare-feu (la coupure entre l’Internet chinois et le reste du monde), couplé à l’augmentation du nombre de cybermenaces internes et externes (dont vraisemblablement certaines venant des États-Unis) va générer un coup humain, technique et financier peut-être disproportionné pour l’État chinois. »

D’autant plus qu’une partie de ces efforts doivent servir à gommer la mauvaise réputation croissante de la Chine…

Une perte de crédibilité de la Chine ?

La Chine a été touchée par une importante vague de critiques :

  • elle serait l’origine de la pandémie du covid-19, et ses vaccins sont moyennement efficaces,
  • les réactions à l’agressivité des « loups combattants », diplomates prenant un ton étonnamment agressif. Il s’agit de rappeler au grand public chinois un film à succès où une sorte de « Rambo » triomphe systématiquement de méchants Occidentaux,
  • sa défense des régimes autoritaires : « ce qui se passe dans un pays ne regarde personne d’autre », comme elle vient de le réaffirmer avec la Russie à propos du coup d’état militaire au Soudan. Cet argument est bien sûr utilisé pour le Tibet, le Xinjiang, Taiwan et la mer de Chine du Sud,
  • Sans parler de ce qui commence à filtrer sur son action en Afrique.

Ainsi, au Nigéria, s’est déclenchée fin juillet 2020 une polémique sur la perte de souveraineté par rapport à la Chine, tant dans ce pays que dans d’autres pays africains. Voici un des nombreux articles sur ce sujet. On remarquera que l’expression reste mesurée pour ménager la Chine.

Finalement, on voit que le match se joue en partie sur la qualité de l’information sur la Chine. Mais par quel canal puisque la seule information venant de Chine est l’information officielle ?

De plus, les contacts humains sont devenus rares, notamment avec la quasi-disparition des Occidentaux en Chine et l’encadrement strict de ceux qui y vont encore (cadres supérieurs, journalistes…), sans parler de la disparition des touristes chinois en Occident.

Certes le virus y est pour beaucoup, mais Pékin s’aperçoit sans doute que c’est bien confortable ainsi. 

Que va-t-il rester de l’information sérieuse sur la Chine ?

Le South China Morning Post était considéré comme le journal le plus crédible de Hong Kong. Son site est d’ailleurs bloqué en Chine continentale. En 2020 il est entré dans le club des médias réputés « sérieux » (la BBC, le Washington Post, The Economist…).

Depuis son acquisition par Alibaba, il se concentre sur l’objectif d’être la voix de référence au sujet de la Chine. Constatant que la machine de propagande chinoise n’a aucune crédibilité à l’extérieur, il se donne pour mission de documenter le monde sur « la montée phénoménale de la Chine ».

Sachant que Alibaba et Hong Kong ont été très sévèrement repris en main, comment évoluera à l’avenir « le sérieux » de ce journal ?

En conclusion

Il y a un double mouvement.

D’une part la Chine a lancé un énorme mouvement d’influence. D’après l’expression du général français Thierry Burkhard, elle cherche à « gagner la guerre avant la guerre », et il faut la concurrencer sur ce terrain.

En face, il y a une propagande américaine bien rodée, mais de nature différente, car largement axée sur l’action privée : bourses universitaires, médias commerciaux, dont le cinéma. Si c’est assez efficace hors de Chine, c’est bloqué à l’intérieur de ce pays. Il y a probablement des actions gouvernementales plus discrètes, mais je ne peux qu’en relever des allusions. Le gouvernement français aurait de son côté décidé d’intervenir sur les réseaux sociaux en Afrique. Mais tout cela est plus compliqué pour des gouvernements démocratiques soumis aux examens de leurs oppositions et d’une presse critique, que dans des pays autoritaires.

Bref, pour l’instant, la Chine gagne en influence. Et à cette influence, elle ajoute de plus en plus la crainte, voire la menace, en faisant étalage de sa force militaire.

Mais, en sens inverse, elle perd en réputation dans l’opinion publique de beaucoup de pays, et donc de leurs gouvernements, s’ils sont démocratiques. Lorsqu’ils ne le sont pas, il peut y avoir des arrangements au sommet, et il est frappant de voir s’élargir sans arrêt une sorte de coalition informelle des pays autoritaires.

N’oublions pas qu’en 1939–41 il y a eu une coalition des communistes et des fascistes, qui aurait pu réussir si Hitler n’avait pas fait l’erreur ensuite d’attaquer l’URSS !

Sources 

(*) Cet article s’appuie notamment sur :

  • Le rapport Les opérations d’influence chinoises : un moment machiavélien publié par l’Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire (Irsem) le 20 septembre 2021, rapport repris par la presse, notamment dans The Epoch Times,
  • Les analyses de Jean-Louis GUIGOU, fondateur de l’Institut de Prospective Economique du Monde Méditerranéen (IPEMED),
  • Et celles de Thierry PAIRAULT, sinologue, directeur de recherche émérite au CNRS,
  • De multiples lectures de la presse internationale

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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