Lorsque les Jeux olympiques modernes ont été lancés dans les années 1890, l’idée était de faire revivre les compétitions de la Grèce antique. Les jeux grecs ne se limitaient pas à des épreuves physiques ; des artistes, des philosophes et des interprètes y participaient aux côtés des athlètes. Les Jeux de l’Antiquité avaient pour but de montrer le summum de l’accomplissement humain en l’honneur des dieux.
L’éducateur et historien français Pierre de Coubertin a fondé le Comité international olympique (CIO) en 1894 pour faire revivre les Jeux et leur objectif initial. Dès le début, M. de Coubertin rêvait que les Jeux olympiques modernes intègrent les réalisations de l’esprit et du corps. Il voulait inclure les artistes.
Lors des deux premières compétitions olympiques, M. de Coubertin n’a pas été en mesure d’inclure des réalisations créatives dans l’événement en raison de contraintes de temps, et les membres du CIO ont refusé d’apporter des changements tardifs.
En 1904, Pierre de Coubertin a été cité dans un article disant que les arts manquaient aux Jeux olympiques. Selon lui, pour être une véritable Olympiade, les Jeux doivent mettre en valeur la maîtrise des sports et des arts. Une fois de plus, l’art n’a pas été inclus dans les Jeux olympiques de 1908.
Les Jeux de Stockholm
Le rêve de M. de Coubertin s’est finalement concrétisé en 1912, lorsque les Jeux olympiques de Stockholm ont ajouté des compétitions en sculpture, en architecture, en musique, en peinture et en littérature. Pierre de Coubertin lui-même a été le premier à remporter une médaille d’or en littérature avec son poème « Ode aux sports », écrit sous les pseudonymes de Georges Hohrod et M. Eschbach.
Le règlement indiquait initialement que toutes les œuvres d’art devaient être originales et réalisées spécifiquement pour le concours. Toutes les œuvres soumises devaient être liées au sport, d’une manière ou d’une autre. Tout comme les athlètes victorieux, les artistes gagnants sont montés sur le podium et ont reçu leurs médailles.
Au début, la communauté artistique avait des sentiments mitigés à l’égard des concours. Beaucoup n’aimaient pas l’idée de combiner compétition et art. Certains artistes craignaient que leur défaite ne nuise à leur réputation. D’autres n’avaient pas confiance dans la manière dont les œuvres seraient jugées.
Cependant, l’intérêt pour les concours d’art n’a pas tardé à croître. Lors des Jeux olympiques d’Amsterdam en 1928, plus de 1100 œuvres d’art ont été présentées. Lors des Jeux olympiques de 1932 à Los Angeles, près de 400.000 visiteurs se sont rendus au musée d’histoire, de science et d’art de Los Angeles pour voir les expositions d’art.
Doubles gagnants
Entre 1912 et 1952, 151 médailles ont été décernées à des œuvres d’art originales inspirées du sport. L’Américain Walter Winans a été le premier à remporter une médaille d’or à la fois en art et en sport ; il a obtenu le premier prix en sculpture en 1912 après avoir remporté la première place en tir quatre ans auparavant. Le nageur hongrois Alfred Hajos a ensuite répété l’exploit de Walter Winans en remportant deux médailles d’or en natation en 1896, puis une médaille d’argent en architecture en 1924.
Pierre de Coubertin est décédé en 1937. Son rêve de glorifier l’ancienne Olympiade ouverte à ceux qui étaient doués à la fois pour l’art et le sport s’est lentement estompé au sein de la communauté olympique. Après les Jeux olympiques de 1948, la nouvelle direction du CIO a commencé à remettre en question les compétitions artistiques. Les critiques affirmaient que l’art est subjectif et qu’il est impossible de le juger équitablement. De plus, le CIO avait une politique stricte d’amateurs en ce qui concerne les athlètes, et ils estimaient qu’il n’était pas juste de laisser des artistes professionnels concourir, d’autant plus que beaucoup d’entre eux vendaient leurs œuvres lors des compétitions.
En 1949, les membres du CIO ont voté pour mettre fin aux concours artistiques et les remplacer par des expositions. Quelques années plus tard, le comité a supprimé toutes les médailles des concours artistiques du décompte officiel des médailles nationales.
Pierre de Coubertin avait envisagé le meilleur des efforts créatifs de l’homme ainsi que ses performances physiques. Il a illustré sa vision dans la première strophe du poème qui lui a valu la médaille d’or.
« Ode au sport »
Primé au concours de littérature sportive de la Ve Olympiade.
Ô Sport, plaisir des Dieux, essence de vie, tu es apparu soudain au milieu de la clairière grise où s’agite le labeur ingrat de l’existence moderne comme le messager radieux des âges évanouis, de ces âges où l’humanité souriait. Et sur la cîme des monts, une lueur d’aurore s’est posée, et des rayons de lumière ont tacheté le sol des futaies sombres.
https://fr.wikisource.org/wiki/Ode_au_sport
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.