Dans le cadre d’un face à face sur le thème de l’écologie avec le président du Rassemblement national Jordan Bardella, Hugo Clément a accepté de participer au Grand Débat des Valeurs, organisé par l’hebdomadaire Valeurs Actuelles jeudi 13 avril au Palais des Sports à Paris. Une décision qui a valu au militant écologiste de subir un torrent de critiques de la gauche et de l’extrême gauche. Mal leur en a pris : estimant que l’écologie est un sujet trans-partisan, dont l’ensemble du spectre politique doit se saisir, l’ancienne star du Petit Journal puis de Quotidien a vite répliqué à ses détracteurs en étrillant leur « sectarisme » : « Ce sectarisme m’afflige mais ne m’empêchera pas de continuer à porter les sujets qui m’intéressent partout et auprès de tout le monde », a-t-il martelé sur Twitter. Contacté, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, nous confie que cette affaire illustre, à ses yeux, la nouvelle donne politique : « On peut aujourd’hui affirmer que la droite est le camp du débat et la gauche, celui du sectarisme. »
« Je ne suis pas sectaire ». Dès le préambule de son intervention, Hugo Clément, sous les applaudissements du public, donne le ton, avant d’expliquer les raisons de sa présence sur la grande scène du Palais des Sports : « Je suis persuadé que les sujets que je porte, que je défends, sur lesquels je travaille, sont des sujets qui doivent être pris en charge par l’ensemble du spectre politique pour une raison très simple : qu’on vote Marine le Pen, Mélenchon, Emmanuel Macron ou Eric Zemmour, on va tous et toutes être frappés de la même manière par les phénomènes qui sont en œuvre. On va tous être frappés par le changement climatique ».
La droite prône l’ouverture et l’accueil du débat dans sa diversité, la gauche réclame murs de barbelés et repli sur soi
Pendant plus d’une vingtaine de minutes, le leader politique et le journaliste vedette de France inter, dans un climat courtois et respectueux, vont ainsi échanger avec vigueur leurs arguments respectifs sur le thème de l’écologie. Le premier appelle la droite à ne pas laisser « le noble combat » de l’écologie dans les seules mains de la gauche et à répondre au « défi climatique » par le localisme, le patriotisme économique, les circuits courts, soit une rupture avec « la mondialisation libérale, sauvage, dérégulée ». Le second plaide pour une révision des actuelles méthodes de production et la priorisation de l’urgence écologique, du point de vue du climat et de la biodiversité, sur les autres thématiques politiques, que ce soit l’économie ou bien l’immigration. Il conclut sa plaidoirie en enjoignant son interlocuteur à mobiliser son parti sur la cause du bien-être animal.
Le lendemain, horrifiés à la vue de la participation d’Hugo Clément à la soirée annuelle du magazine, des militants, politiques et journalistes de gauche se mettent en ordre de marche et lancent une cabale contre l’activiste écolo sur les réseaux sociaux. Le député de la Nupes Aurélien Taché fait partie de ceux qui ouvrent le bal : « On avait repérer (ndlr : repéré) ses obsessions identitaires, notamment sur l’abattage rituel, depuis un bon moment. Cette fois Hugo Clément révèle son vrai visage : celui de la caution écologiste de l’extrême-droite », cingle l’ancien membre de la macronie sur Twitter, qui débattait avec Eric Zemmour sur CNews en mars 2021 et qui était « très intéressé » de collaborer avec Valeurs Actuelles. « Bref, peut-on enfin considérer que Hugo Clément est un militant d’extrême-droite svp ? », écrit de son côté Fatima Ouassak, militante néo-féministe et antiraciste, faisant écho à la députée LFI Nadège Abomangoli et à son accusation en « éco-fascisme ». Pour les youtubeuses néo-féministes Camille et Justine, l’attitude du journaliste n’est pas surprenante car il est « un homme blanc, hétéro et privilégié »… Quant à Mickaël Correia, journaliste chez Médiapart, celui-ci accuse Hugo Clément d’oublier que « le chaos climatique est structurellement raciste, car il impacte en premier lieu les personnes racisées ».
« Ces gens sont tarés »
Piques et critiques s’enchainent. Sur le ton de l’humour, Hugo Clément y répond : « Je suis passé du statut « écolo bobo gaucho » à « militant d’extrême-droite » en 24 heures. Bon, j’ai perdu mon badge « journalope » au passage mais je ne désespère pas de le retrouver. » Et d’ajouter, intraitable : « Ces gens sont tarés. »
Dans une série de tweets qui s’ensuit, l’animateur de l’émission de France 5 « Sur le front » persiste et signe, expliquant à nouveau les raisons de sa présence au Grand Débat et l’assurant : « Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter. » « À lire certaines réactions, venues du milieu de l’écologie politique ou de l’extrême gauche, il ne faudrait pas débattre avec l’extrême droite, mais « la combattre ». Jugeant cette cette vision de la politique « affligeante », qui « conduit à ne parler qu’entre gens déjà convaincus », le journaliste en tire la conclusion que c’est la raison pour laquelle « l’écologie a du mal à progresser en dehors d’un petit cercle ». « Qu’on le veuille ou non, Marine Le Pen a recueilli 41% des suffrages exprimés lors de la dernière présidentielle. Cela représente 13 millions de citoyens. Ne pas leur parler n’est pas une option envisageable », martèle-t-il, avant de réitérer son affliction devant ce « sectarisme ».
Ces militants de gauche sont dans une démarche de « séparatisme »
Au téléphone, le directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, Geoffroy Lejeune, tire les leçons de cette affaire : « Sans trop risquer d’être contredit, on peut aujourd’hui affirmer que la droite est le camp du débat et la gauche, celui du sectarisme », résume-t-il sobrement.
Il poursuit : « De notre côté, Valeurs Actuelles s’est mis en quatre afin de faire venir Hugo Clément et lui permettre de débattre de ses idées, alors qu’en face, des médias, des politiques et des influenceurs issus des rangs de la gauche le vilipendent parce qu’ils estiment qu’on ne parle pas aux personnes avec qui on n’est pas d’accord. En définitive, le meilleur argument a été apporté par Hugo Clément quand il a déclaré : “Qu’on le veuille ou non, Marine Le Pen a recueilli 41% des suffrages exprimés lors de la dernière présidentielle.“ S’il croit à ce qu’il dit, il a raison de vouloir parler à tout le monde. Les gens qu’on pense sectaires ne le sont pas forcément tous. Par sa venue, Hugo Clément a fait preuve d’ouverture d’esprit. C’est une bonne surprise et il faut le souligner. »
En mars 2021, le magazine avait en effet consacré sa première Une du mois aux « écolos sectaires », laquelle affichait, au côté de Grégory Doucet et Barbara Pompili, Hugo Clément. De quoi faire dire à Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction qui était chargé d’animer le débat entre les deux hommes lors du Grand Débat, à l’adresse de son invité : « Nous vous devons une forme de mea culpa, parce qu’en mars 2021, nous avons fait une couverture de Valeurs Actuelles qui nous fait mentir ce soir. »
Une affaire qui n’est pas sans rappeler les propos du Général de Gaulle qui, en 1947, accusait les communistes, parce qu’ils mettaient en péril l’unité nationale au nom de leur idéologie, d’être des « séparatistes ». Geoffroy Lejeune acquiesce : « Quand Hugo Clément vient débattre avec Jordan, il est dans une démarche qui vise à rassembler, certes sur des thématiques auxquelles je n’adhère pas. Néanmoins, il est dans une démarche, pour reprendre un terme en vogue, d’inclusion. À l’inverse, ces militants de gauche sont dans une démarche opposée : chacun doit rester chez soi et ne pas parler à ceux qui ont une opinion autre à la leur. Ça s’appelle du séparatisme. »
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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