C’est bientôt l’heure du déjeuner et dans un centre de vaccination de Sofia, les allées sont quasi désertes, alors que certains visiteurs hésitent encore. Les doses ne manquent pas mais les Bulgares sont réticents à se faire vacciner.
Seuls 15% des 6,9 millions d’habitants sont complètement vaccinés contre le Covid-19, causé par le virus du PCC, à comparer à une moyenne européenne de 53,3%, selon un comptage de l’AFP basé sur des données officielles.
En Bulgarie, on soigne le covid avec l’ivermectine. Et cela marche. Et en France ? ??? https://t.co/54OPmBkmKX
— OSTER Elizabeth (@OSTERElizabeth1) February 17, 2021
Dans les rues de la capitale, un retraité explique « ne pas faire confiance à des vaccins » développés à la hâte, tandis qu’un charpentier, l’œil rieur, confie préférer miser sur les vertus de la « rakia » (eau-de-vie).
« Je pense que tout cela est une invention pour répandre la panique », tranche Gueorgui Dragoev, un ouvrier de construction de 45 ans, tout en cassant la croûte sur un banc.
Depuis le début de la campagne en Europe, « nous sommes invariablement les derniers », déplorait récemment le ministre de la Santé Stoytcho Katsarov, pointant des Bulgares très réticents.
Destruction de milliers de doses
Les autorités se retrouvent même obligées de détruire des milliers de doses, ou d’en donner à d’autres pays, de la Bosnie au Bhoutan.
Des internautes pointent de dangereux effets secondaires ou encore brandissent la mobilisation massive contre le pass sanitaire français.
Ces infos circulent dans le monde entier, mais dans ce pays d’Europe orientale, elles s’y propagent comme une traînée de poudre.
Sur cette terre russophile, Nelly Ognyanova, professeur de l’université de Sofia, dénonce la main de Moscou, dont le vaccin Spoutnik V n’a pas encore été approuvé par le régulateur européen. « Ce n’est pas un secret que cela fait partie d’une guerre hybride du Kremlin », avance-t-elle, en référence aux usines de trolls en ligne.
« Les médias donnent la parole à des spécialistes » qui défendent des thèses controversées. Et ce « au nom du pluralisme », s’insurge-t-elle auprès de l’AFP.
Il faut dire que certains d’entre eux occupent des positions prestigieuses comme Atanas Mangarov, qui dirige l’unité Covid au sein de l’hôpital des maladies infectieuses de Sofia. Au fil de la crise, il a rejeté le port du masque, les vaccins et prôné repos et tisanes contre le virus.
Katerina Nikolova, venue recevoir sa seconde dose de Pfizer, raconte s’être sentie « déboussolée face aux opinions contradictoires à la télévision ». « Ce n’était pas une décision facile », souffle-t-elle.
Au milieu de cette « confusion », les citoyens répugnent à chercher la vérité du côté des autorités, dont ils « se méfient », ajoute Parvan Simeonov, analyste de l’institut Gallup.
Le faible taux d’immunisation s’explique aussi par « un nombre élevé de contaminations », dit-il : les anciens malades « repoussent l’injection » à plus tard, comme préconisé par les médecins.
Des études estiment en effet que 2,5 millions de personnes ont pu contracter le virus, soit bien plus que les chiffres officiels d’infections (quelque 430.000 cas). Dans ce pays le plus pauvre de l’UE, peu sont prêts à se soumettre à des tests souvent onéreux.
Ici pas de pass sanitaire, pas de mesures de confinement : selon M. Simeonov, les Bulgares ne changeront d’attitude que si « la peur » grandit face au Covid-19.
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