Le fait que la résistance à l’insuline soit devenue une pandémie mondiale est un sujet de débat récent. Le rôle de la résistance à l’insuline est inquiétant dans diverses maladies allant de l’obésité au prédiabète en passant par le diabète de type 2 et la démence.
Mais quelle est la cause profonde de la résistance à l’insuline ?
« La résistance à l’insuline est une pandémie dont vous n’avez jamais entendu parler », explique le Dr Benjamin Bikman, scientifique et chercheur à l’université Brigham Young, une des meilleures universités de recherche privées du pays.
La gravité de la situation en matière de résistance à l’insuline ces dernières années est encore plus évidente si l’on en croit une étude publiée dans le Journal of Epidemiology and Global Health par l’United Arab Emirates University en 2020.
Dans les pays à forte prévalence, plus d’une personne sur dix souffre de diabète de type 2. Plus la région est économiquement développée, plus la prévalence du diabète est élevée. Malgré une série de mesures de santé publique, la prévalence dans certains pays développés continue d’augmenter de manière importante, et sa tendance à la hausse ne montre aucun signe de ralentissement.
La résistance à l’insuline, en plus d’être la cause du diabète de type 2, est aussi directement liée à la pathogenèse de nombreuses maladies chroniques. La prévalence de la résistance à l’insuline dans la population entraîne la prévalence de nombreuses maladies chroniques, telles que l’obésité, le diabète et les maladies vasculaires.
En outre, de nombreuses personnes souffrent de résistance à l’insuline, certaines même depuis de nombreuses années, sans en avoir conscience. Lorsqu’un jour, les résultats de leurs analyses sanguines révèlent des anomalies, il se peut que la maladie se soit déjà transformée en prédiabète ou en diabète, voire en d’autres maladies chroniques et complications. Ce n’est qu’à ce moment‑là qu’elles sont choquées d’apprendre que la résistance à l’insuline latente à leur insu dans leur organisme s’est transformée en une maladie tenace.
L’avertissement silencieux du pancréas
Derrière l’estomac et à côté du foie, se trouve un organe qui ressemble à un épi de maïs : le pancréas.
Le pancréas fait baisser la glycémie en produisant une hormone appelée insuline, qui envoie l’excès de sucre vers les cellules. Après un repas, la glycémie augmente, et la sécrétion d’insuline est élevée, dans le but de maintenir la glycémie stable. Après un exercice ou une faim prolongée, le taux de sucre dans le sang diminue, et le taux d’insuline diminue en conséquence.
Le pancréas est un perfectionniste. À tout moment, afin de maintenir la glycémie à un niveau normal, la quantité d’insuline qu’il produit est précise, ni trop ni trop peu.
Cependant, en cas de résistance à l’insuline, les cellules deviennent moins sensibles à cette hormone. La quantité initiale d’insuline sécrétée ne sera plus suffisante pour faire baisser la glycémie. À ce moment‑là, le pancréas est sous pression pour faire baisser la glycémie, il essaie donc désespérément de produire plus d’insuline pour accomplir sa tâche.
On peut faire une analogie avec l’économie. Le système d’équilibre entre l’insuline et la glycémie chez une personne en bonne santé ressemble à une économie saine. La résistance à l’insuline peut être comparée à une inflation. Par exemple, le pancréas peut réduire le taux de sucre dans le sang d’un certain montant en dépensant une « pièce d’insuline ». En revanche, en cas de résistance à l’insuline, il faut 10 « pièces d’insuline » pour obtenir le même effet.
Et personne ne ressent directement la résistance à l’insuline.
Au début, tout semble aller bien dans le corps, et la glycémie se situe dans la fourchette normale. Néanmoins, à l’intérieur du corps, c’est une autre histoire : le pancréas a été surchargé pendant longtemps, et sa capacité de production d’insuline est maximisée, et finalement la glycémie à jeun va commencer à augmenter.
Voilà un indice que l’organisme donne clairement pour signaler une résistance à l’insuline.
Autre indicateur, le taux élevé de triglycérides dans le sang. En vérifiant les taux d’insuline et de triglycérides dans le sang, la résistance à l’insuline peut être détectée à un stade précoce, avant l’apparition du diabète de type 2.
Les raisons surprenantes de la résistance à l’insuline
De nombreuses personnes pensent que la résistance à l’insuline est due à une consommation excessive de sucreries ou à l’obésité, et que la solution consiste à manger beaucoup de légumes, des fruits à faible indice glycémique et à réduire la consommation de glucides raffinés.
À leur insu, il existe des facteurs importants dissimulés et inconnus provoquant la résistance à l’insuline.
Les pesticides sur les fruits et les légumes
Lorsque nous mangeons des pommes pour faire baisser notre taux de glycémie, nous négligeons le problème des pesticides présents sur la peau des pommes. Ces pesticides peuvent déclencher une résistance à l’insuline, ce qui augmente directement le risque de diabète.
Aujourd’hui, les pesticides sont couramment utilisés dans la production agricole. Les trois principaux effets des pesticides sont insecticides, bactéricides et herbicides. Bien que tous les pays aient fixé des limites pour les niveaux de résidus de pesticides dans les aliments, des résidus de pesticides sont présents dans plus ou moins tous les fruits et légumes sur le marché. En prenant soin de son propre jardin, on peut également être exposé à des pesticides, tels que des insecticides et des herbicides.
Les pesticides ne sont pas bien métabolisés ou excrétés par le corps humain, et même de petites doses peuvent s’accumuler dans le corps au fil du temps. Les résidus de pesticides ont été largement mesurés dans le sang humain, les graisses corporelles et le lait maternel.
La National Health and Examination Survey 1999‑2002 a révélé que plus de 80% des personnes avaient six contaminants chimiques dans le sang, la plupart étant des pesticides chlorés et des herbicides couramment utilisés.
Les chercheurs ont également constaté que le risque de diabète augmentait avec le taux de pesticides dans le sang.
Les personnes présentant des niveaux faibles et modérés de pesticides dans le sang avaient 14 à 15 fois plus de risques de développer un diabète que celles présentant des niveaux très faibles. Les personnes présentant des niveaux élevés de pesticides dans le sang avaient 38 fois plus de risques de développer un diabète.
Une association aussi significative est suffisante pour remettre en question les études épidémiologiques.
Les « hormones environnementales »
Outre les pesticides, les « hormones environnementales » modernes omniprésentes peuvent également accroître la résistance à l’insuline.
L’expression « hormones environnementales » ne vous est peut‑être pas familière, mais vous avez certainement entendu parler des plastifiants et des conservateurs présents dans l’environnement.
Les hormones environnementales sont également appelées « perturbateurs endocriniens » (PE). La structure moléculaire de ces substances étant similaire à celle des hormones endocriniennes, si elles pénètrent dans l’organisme, celui‑ci les considère comme « siennes » et agit selon leurs instructions. Il en résulte une perturbation du système endocrinien et un dysfonctionnement des fonctions corporelles.
Les hormones environnementales se cachent partout. On les trouve dans divers matériaux de décoration, dans les gobelets, les bouteilles en plastique, les récipients à emporter, les emballages alimentaires avec pellicule plastique, les boîtes de conserve avec revêtement intérieur, les produits de nettoyage, les cosmétiques, les dentifrices, les rouges à lèvres, les désinfectants pour les mains et dans bien d’autres articles du quotidien. Nous sommes assaillis par les hormones environnementales, totalement inconscients du danger.
La Commission européenne a passé au crible 575 produits chimiques et a découvert que 320 d’entre eux pouvaient interférer avec le système endocrinien, tandis que la Food and Drug Administration (FDA) a constaté que plus de 1800 hormones environnementales pouvaient interférer avec celui‑ci.
Une étude publiée dans The Lancet en 2020 a mis en évidence l’association des hormones environnementales avec de nombreuses maladies non infectieuses, telles que l’obésité, le diabète de type 2, les maladies thyroïdiennes, les troubles du développement neurologique, les cancers hormono‑dépendants (par exemple le cancer du sein) et les troubles de la reproduction. Elle appelle également au rétablissement d’exigences réglementaires et de normes pour ces substances.
Voici quelques‑unes des hormones environnementales que nous rencontrons couramment :
– Hormones environnementales dans les plastiques : phtalates et bisphénol A
Les phtalates sont un des plastifiants les plus couramment utilisés. Ils sont les plastifiants des produits en plastique PVC, et comme ils ne se lient pas chimiquement au PVC, ils continuent à se propager dans l’environnement. Bien que les phtalates puissent être métabolisés par le corps humain à court terme par l’urine et le sang, la réalité est que nous y sommes constamment exposés envahis par les produits en plastique.
Ils peuvent induire la formation de graisse et des réponses inflammatoires dans le corps, augmenter la résistance à l’insuline et contribuer au développement du diabète de type 2. Les personnes présentant des concentrations élevées de phtalates dans l’urine ont 48% de risques supplémentaires de développer un diabète de type 2.
Le bisphénol A (BPA) est probablement une des substances chimiques les plus produites dans le monde. Il ne vous vient peut‑être pas à l’esprit que le reçu que vous recevez lorsque vous achetez quelque chose contient également du BPA, qui peut pénétrer dans le corps par contact avec la peau et par la respiration. Il peut également s’infiltrer dans les aliments à partir de récipients et finir par être mangé par l’homme.
Des chercheurs français ont suivi 755 personnes en bonne santé pendant plus de neuf ans. Les résultats ont montré que les personnes présentant des niveaux progressivement plus élevés de BPA dans leur urine avaient un risque accru de 56% à 156% de développer un diabète de type 2, par rapport aux personnes présentant les niveaux les plus faibles.
– Revêtement anti‑adhésif : substances perfluoroalkyles
Les substances perfluoroalkyles (PFAS) constituent un vaste groupe de produits chimiques fluorés d’origine humaine, comprenant principalement l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS). On les trouve sur les revêtements intérieurs des poêles et des boîtes de conserve antiadhésives, ainsi que sur les emballages des hamburgers. On les trouve également dans nos savons pour les mains et nos produits de toilette pour le corps. Contrairement aux plastifiants, qui peuvent être métabolisés relativement rapidement, les PFAS sont résistants à la chaleur et aux acides, et très résistants à la dégradation, et ils peuvent s’accumuler et rester dans le corps humain pendant des années. Certains types de PFAS peuvent même traverser le placenta et pénétrer dans le fœtus.
Des chercheurs américains ont mené une étude de dix ans sur près de 1000 personnes et ont découvert que le fait de doubler la quantité de PFOA dans le sang d’une personne était associé à une augmentation de 14% du risque de diabète.
Cependant, une autre conclusion de cette expérience mérite d’être soulignée : si une personne adopte un mode de vie plus sain, tel que le contrôle du poids, la modification du régime alimentaire et un exercice physique approprié, alors même si la concentration de ces substances dans le sang augmente, le risque de diabète n’augmente pas.
Cela montre que, même si les hormones environnementales s’accumulent autour de nous, nous pouvons toujours nous protéger contre les effets néfastes avec un mode de vie sain.
Conservateurs : triclosan et paraben
Le triclosan est utilisé comme agent de conservation antibactérien dans les dentifrices, les savons pour les mains, les produits de toilette pour le corps et de nombreux autres produits de nettoyage. Le triclosan perturbe la synthèse des lipides bactériens et l’intégrité de la membrane cellulaire, inhibant ainsi la croissance des micro‑organismes. Cependant, si nous nous brossons les dents, prenons une douche et nous lavons les mains avec des produits contenant du triclosan, cette hormone environnementale pénètre dans notre organisme par la muqueuse buccale et la peau et affecte notre sécrétion hormonale.
Un autre conservateur, le paraben, est également antibactérien et relativement peu coûteux, il est donc couramment utilisé comme conservateur dans les produits de première nécessité et même dans les aliments et les médicaments.
Les parabènes ont des effets similaires à ceux des œstrogènes. Après avoir pénétré dans le corps humain, ils sont stockés dans les adipocytes avec les œstrogènes naturels, augmentant ainsi le niveau global d’œstrogènes dans le corps. L’accumulation d’œstrogènes dans l’organisme perturbe non seulement le métabolisme des graisses et des sucres, ce qui rend les personnes plus vulnérables au diabète, mais augmente également le risque de cancer du sein.
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