Les corps de trois alpinistes français portés disparus depuis le 26 octobre après une avalanche dans la région de l’Everest ont été retrouvés au Népal, a annoncé lundi la police népalaise.
« L’équipe de secours professionnelle a transporté à Lukla (sud-est du Népal) les corps des trois alpinistes français disparus », a déclaré à l’AFP Rishi Raj Dhakal, inspecteur et porte-parole du bureau de police du district de Solukhumbu.
« Transportés à Katmandou pour une autopsie »
« Le bureau de police a accompli toutes les procédures légales qu’il est tenu de faire ici », a poursuivi le policier. « Les corps vont maintenant être transportés à Katmandou pour une autopsie ».
Les corps ont été découverts « à peu près dans la même zone où étaient conduites les recherches » des trois Français disparus, a précisé le policier.
A confirmé avoir « ramené trois corps à Lukla »
Ang Norbu Sherpa, chef de l’équipe de secours, a confirmé avoir « ramené trois corps à Lukla depuis la zone proche de la pente de la face Nord du Mingmo Eiger ».
En revanche, il s’est refusé à confirmer qu’il s’agissait bien des Français disparus.
« Nous ne pouvons pas confirmer l’identité des corps car nous ne sommes pas autorisés à le faire », a-t-il expliqué. « Il y a un processus distinct ».
Après deux jours d’interruption, les recherches avaient repris vendredi pour retrouver Louis Pachoud, Gabriel Miloche et Thomas Arfi, âgés de 27 à 34 ans, disparus depuis le 26 octobre à la suite d’une avalanche pendant leur ascension de la face ouest du Mingbo Eiger, qui culmine à 6.070 mètres d’altitude.
La France avait dépêché vendredi au Népal une équipe de 14 personnes composée de gendarmes, d’experts et d’un chien d’avalanche pour prêter main forte aux guides népalais durant le week-end.
Localiser leurs traces jusqu’à 5.900 m d’altitude
Cette opération, organisée par le centre de crise du ministère avec l’ambassade de France au Népal, a été mise en œuvre par le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM).
Membres du Groupe excellence alpinisme national (GEAN), formation d’élite de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), les alpinistes faisaient partie d’une équipe arrivée fin septembre, dans la région du Khumbu et de l’Everest, dans le but de gravir différents sommets culminant à 5.000 et 6.000 m, au sud de l’Ama Dablam (6.814 m).
De premières reconnaissances avaient permis de localiser leurs traces jusqu’à 5.900 m d’altitude, alors qu’ils avaient semble-t-il fait demi-tour à une centaine de mètres avant le sommet.
Selon les informations disponibles, ils ont été « projetés au pied de la face » par l’avalanche, soit une chute de « plusieurs centaines de mètres », avait déclaré mardi à l’AFP le président de la FFCAM, Nicolas Raynaud.
L’Himalaya attire des alpinistes du monde entier
Le dernier contact téléphonique avec les jeunes gens depuis leur bivouac remonte au 26 octobre, selon la Fédération.
Le Népal a rouvert ses portes en septembre aux alpinistes étrangers, dispensant de quarantaine les personnes vaccinées.
La pandémie de Covid-19 a entraîné l’an dernier l’arrêt total de l’industrie touristique du pays de 30 millions d’habitants, dévastant son économie qui en dépend fortement.
L’Everest, plus haut sommet du monde, avait connu une saison d’alpinisme record au printemps 2019, avec 885 personnes parvenues à l’escalader.
L’Himalaya attire des alpinistes du monde entier, la plupart durant le printemps, période de beau temps de fin avril à fin mai.
Mais les experts affirment que la saison septembre-novembre est elle plus dangereuse en raison des vents violents et des températures plus basses, et les plus hautes montagnes du monde ne voient en général qu’un petit nombre de grimpeurs risquer l’ascension à cette période.
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