Aussi surprenant que cela puisse paraître, les dealers souhaitent un retour au calme. Ainsi que nous l’explique un syndicaliste policier, les émeutes nuisent en effet à leurs trafics de drogue.
Ce mercredi 5 juillet, Rudy Manna, le porte-parole du syndicat policier Alliance Sud, a déclaré au micro de CNews que « des dealers ont demandé aux émeutiers de cesser les violences pour pouvoir reprendre le trafic de drogue ».
Des forces de l’ordre « mieux organisées »
Si les violences urbaines ayant découlées de la mort de Nahel – un jeune de 17 ans tué par un policier après un refus d’obtempérer – semblent se calmer un peu, pour le porte-parole du syndicat policier Alliance Sud, cela serait dû au concours de plusieurs facteurs.
D’une part, les forces de l’ordre sont « mieux organisées » à ce jour, comparé au début des émeutes, indique Rudy Manna. D’autre part, comme la police est davantage présente dans les rues en raison de ces débordements, les dealers font directement face à une baisse de leurs ventes de stupéfiants. Du coup leur commerce s’en ressent, car écouler leur marchandise dans de telles conditions devient plus difficile pour eux étant donné que les clients se font plus rares. À cause de ces émeutes, les dealers « ne pouvaient plus travailler », souligne encore le syndicaliste.
« Ils n’aiment pas voir leurs vitrines se faire casser »
Ainsi que le rapporte Europe 1, les services spécialisés estiment que le nombre de personnes vivant du trafic de drogue en France est de 250.000. Frédéric Ploquin, journaliste spécialisé dans le grand banditisme depuis les années 80, a mentionné auprès de Lyon Capital que « les trafiquants de stupéfiants sont des gens pragmatiques, ce sont des commerçants, certes illégaux, mais des commerçants quand même. Et comme les commerçants, ils n’aiment pas voir leurs vitrines se faire casser ».
À noter que lors des émeutes de 2005, les quartiers Nord de Marseille avaient été relativement peu touchés, contrairement au reste de la ville, ce qui a encore été le cas lors des récentes émeutes. Cela s’explique par le fait que de puissants narcotrafiquants font la loi dans ces quartiers, contrairement à Nanterre où ce n’est plus le cas. En effet, au niveau de la cité Pablo Picasso d’où les émeutes ont démarré, il n’y a plus de « gros caïds », précise Europe 1, car entre 2020 et 2022, ceux-ci ont été emprisonnés pour certains, ou sont morts lors de règlements de comptes pour d’autres. Par conséquent, comme le secteur est désormais « tenu par des minots » et qu’il n’y a plus de « chef de bande à la tête », explique un enquêteur, alors les violences continuent.
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