ENVIRONNEMENT

Les diables de Tasmanie sont réintroduits en Australie continentale après 3000 ans d’absence

octobre 22, 2020 17:48, Last Updated: octobre 22, 2020 17:48
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Onze diables de Tasmanie ont été réintroduits sur le continent australien 3000 ans après leur disparition.

Selon la BBC, les marsupiaux ont été relâchés le 11 septembre dans une réserve naturelle de 988 acres à Barrington Tops, au nord de Sydney, en Nouvelle-Galles du Sud.

Ces marsupiaux carnivores, classés comme espèces menacées, ont été réintroduits sur le continent par l’ONG australienne Aussie Ark qui travaille à la conservation de l’espèce depuis 10 ans.

Les acteurs hollywoodiens Chris Hemsworth, un natif d’Australie, et Elsa Pataky étaient également présents pour aider Aussie Ark – un projet de préservation des animaux basé près des sommets de Barrington en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie -, à les libérer.

Il est prévu de libérer 40 autres diables. (Avec l’aimable autorisation de WildArk)

« Dans 100 ans, ce jour sera considéré comme celui qui a démarré la restauration écologique de tout un pays », a confié à CNN, Tim Faulkner, le président de Aussie Ark.

Les diables de Tasmanie sont disparus du continent après l’arrivée des dingos, une espèce de chien sauvage. Par la suite, on ne les trouvait qu’en Tasmanie, une île au large de la côte sud de l’Australie. Selon le National Geographic, leur nombre a encore diminué à la suite de la propagation d’un cancer contagieux dans les années 1990, ne laissant qu’environ 25 000 animaux vivants.

Les marsupiaux ne sont pas plus grands qu’un petit chien et on pense qu’ils doivent leur nom à leur hurlement aigu. Ils sont réputés pour se battre pour des carcasses d’animaux qu’ils broient avec la force de leurs mâchoires qui écrasent les os. Selon les experts du monde animal, ils ne représentent aucune menace pour l’agriculture ou les humains, a rapporté la BBC.

Le programme de conservation a réintroduit un total de 26 diables en Australie continentale. (Avec l’aimable autorisation de WildArk/Aussie Ark)

M. Faulkner ajoute : « Il ne s’agit pas seulement de la réintroduction d’un animal bien-aimé de l’Australie, mais d’un animal qui va modifier tout l’environnement qui l’entoure, en restaurant et en rééquilibrant notre écologie forestière après des siècles de dévastation attribuable à l’introduction de renards et de chats et à d’autres prédateurs envahissants. »

Les diables de Tasmanie sont des prédateurs indigènes de calibre et sont les plus grands marsupiaux carnivores au monde. Leur réintroduction permettra de contrôler les populations de renards et de chats sauvages qui chassent d’autres espèces menacées. Les diables, qui sont des charognards, aideront également à la mise en place d’un système de gestion de l’environnement permettant de préserver leur environnement des maladies.

Un diable de Tasmanie est libéré après avoir été examiné par Billie Lazenby du ministère des Industries primaires, de l’Eau et de l’Environnement de Tasmanie. Il avait été capturé dans la nature pour vérifier s’il montrait des signes de la maladie de la tumeur faciale du diable, près de Fentonbury, en Australie, en octobre 2005. (Adam Pretty/Getty Images)

Le projet Aussie Ark a un programme actif de sélection qui est passé de 44 en 2011 à plus de 200 aujourd’hui. Lors d’un précédent essai, ils ont relâché 15 diables, ce qui signifie que le nombre de diables sur le continent s’élève maintenant à 26. Le programme utilise des méthodes qui favorisent le comportement naturel de ces animaux, leur donnant ainsi de meilleures chances de survie dans la nature.

Deux autres remises en liberté, de 20 diables chacune, sont prévues au cours des deux prochaines années. Chaque animal relâché sera étiqueté et suivi à des fins scientifiques et de recherche.

« La récente réintroduction du diable n’aurait pas été possible sans l’incroyable travail et la détermination de l’Aussie Ark pendant toutes ces années ; au lieu d’attendre avec impatience la réintroduction de l’espèce, nous verrions le diable glisser vers l’extinction », a dit à CNN, Don Church, président de l’organisation caritative Global Wildlife Conservation.

Un diable de Tasmanie montre ses dents dans une installation de quarantaine le 31 août 2005 à Hobart, en Australie. (Ian Waldie/Getty Images)

Au cours des tragiques feux de brousse de 2019-2020, on estime que 3 milliards d’animaux ont été tués. M. Faulkner, qui a salué le projet comme une « lueur d’espoir », a ajouté : « C’est notre réponse à cette menace de désespoir : quoi qu’il arrive, en fin de compte, nous ne nous relâcherons pas dans nos efforts pour mettre fin à l’extinction et pour repeupler la vie sauvage en Australie. »

Pour en savoir plus sur l’Aussie Ark et son travail, consultez son site web.

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