Les disparus des Deux-Sèvres tués pour une raison encore trouble

Par Epoch Times avec AFP
8 mars 2023 10:13 Mis à jour: 8 mars 2023 10:19

Trois mois après avoir disparu dans les Deux-Sèvres, Leslie Hoorelbeke et Kevin Trompat ont bien été retrouvés morts en Charente-Maritime, tués à l’aide d’un « objet contondant » selon le parquet de Poitiers, mais le mobile des suspects reste flou.

Cette affaire a connu un brusque coup d’accélérateur la semaine dernière avec les mises en examen de trois jeunes gens et la découverte des corps, vendredi et samedi, dans les communes voisines de Puyravault et Virson. Le couple avait disparu dans la nuit du 25 au 26 novembre à Prahecq, un bourg de 2000 âmes proche de Niort, alors qu’ils venaient de passer la soirée chez un ami et devait dormir chez un autre, Tom Trouillet, l’un des mis en cause. Leur chien Onyx s’était lui aussi volatilisé.

L’autopsie a permis une « identification quasi-formelle » des corps, en raison de la présence de « tatouages caractéristiques », a expliqué le procureur de la République à Poitiers, Cyril Lacombe, lors d’une conférence de presse. Leur décès a été provoqué par des « coups portés au moyen d’un objet contondant », a ajouté le magistrat en précisant que le corps de la jeune femme de 22 ans, ne portait pas de trace « d’agressions de nature sexuelle ». Comme celui de sa compagne, le corps de Kevin Trompat, 21 ans, a été retrouvé « habillé ».

Des tests ADN attendus jeudi doivent confirmer définitivement leur identification. Les faits se sont déroulés « dans une temporalité réduite », a ajouté M. Lacombe, sans expliquer pourquoi les deux corps ont été retrouvés à des endroits différents. Celui de Kevin Trompat avait été exhumé vendredi dans un champ, à Puyravault, commune où des affaires du couple avaient été retrouvées en décembre dans un conteneur de recyclage de vêtements, à proximité du domicile de l’un des suspects, Nathan Badji. Ce jeune de 22 ans est connu de la justice pour « usage de stupéfiants » en 2019, selon le parquet.

Le troisième mis en cause est Enzo C., 23 ans, « jamais condamné » d’après le magistrat, comme Tom Trouillet, 22 ans. Ce dernier est au cœur de l’affaire en raison de son lien commun avec les deux victimes, même s’il n’est pas à ce stade soupçonné d’ « assassinats », contrairement aux deux autres.

Différentes pistes explorées

Les motivations des mis en cause restent encore troubles : le procureur a évoqué une « déception sentimentale et/ou des dettes financières ». La première piste pourrait être liée à d’éventuels sentiments de Tom Trouillet pour Leslie, qu’il connaissait de longue date et qui s’était récemment mise en couple avec Kevin. La seconde pourrait être liée à un trafic de stupéfiants auquel aurait pris part Kevin.

Lors de la battue du 5 janvier, sa belle-mère avait dit qu’il « avait pratiquement 10.000 euros sur lui » le soir de sa disparition, une somme qu’elle lui avait apportée à Prahecq, selon elle « pour acheter une voiture ». Les investigations ont mobilisé depuis trois mois d’importants moyens de gendarmerie, dont une équipe cynophile et des plongeurs. Quelque 120 auditions ont été menées, des relevés téléphoniques et des comptes bancaires épluchés et deux ratissages effectués.

Contradictions dans les déclarations du principal suspect

Les enquêteurs ont « rapidement exclu », d’après le procureur, l’hypothèse d’un départ volontaire du jeune couple, pour s’orienter vers des faits de nature criminelle. Ce sont des « changements de comportement dans l’entourage » des deux disparus, des « contradictions dans les déclarations » mais aussi « la participation aux recherches », suivie d’une « prise de distance » avec les proches du couple, qui ont aiguillé l’enquête vers certaines personnes, dont Tom Trouillet.

Ce dernier avait en effet participé à une battue organisée par la famille de Kevin, le 5 décembre à Prahecq. Il avait alors déclaré aux journalistes avoir vu le couple vers 17h30 le jour de leur disparition, avant de partir pour « une soirée techno ». Des déclarations mises à mal par le relevé géolocalisé de ses communications téléphoniques.

 

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