Au XXIe siècle, les chevaux de trait semblent être un symbole nostalgique des temps passés, et il est facile d’oublier que ces doux géants ont joué un rôle crucial dans la guerre et l’agriculture.
Lorsque de grandes exploitations agricoles ont commencé à voir le jour aux États-Unis au XIXe siècle, on a eu besoin d’animaux de labeur plus forts et plus puissants que les bœufs et les chevaux légers. C’est ainsi qu’a commencé l’importation de chevaux de trait d’Europe. En 1900, selon le Musée international du cheval, les États-Unis comptaient plus de 27.000 brabançons, clydesdales, percherons, shires et autres chevaux de trait de pure race.
Si l’endroit le plus courant pour apercevoir un cheval de trait de nos jours est une exposition ou une compétition, une grande partie de la communauté Amish les utilise encore dans ses travaux quotidiens. Il y a environ 373.000 Amish aux États-Unis et parmi ceux qui vivent de l’agriculture, les trois quarts utilisent des chevaux pour effectuer la plupart ou la totalité des travaux lourds.
Les races de trait plus grandes ont la capacité innée pour effectuer de lourds travaux aux champs. Voici dix des chevaux les plus musclés, les plus grands et les plus forts.
1. Le cheval de trait belge ou brabançon
Big Jake, un hongre belge, était le dernier cheval le plus grand répertorié au monde. Il mesurait un peu plus de vingt mains (2 m) et consommait deux fois par jour un seau entier de céréales et une pleine botte de foin. Ce cheval très populaire est mort chez lui, à la ferme Smokey Hollow dans le Wisconsin, en 2021.
Avant Big Jake, un étalon aubère de race belge nommé Brooklyn Supreme avait été le plus grand cheval de son époque. Né en 1928, « Brookie » était plus petit d’une main que Big Jake, (1,90 m) mais il pesait 1450 kg.
Extrêmement musclés, avec une forte ossature, le brabançon est considéré comme le cheval le plus fort au monde.
2. Le shire
Si Big Jake et Brooklyn Supreme ont étonné tout le monde par leur taille colossale, un de leur prédécesseur les avait surpassés. Sampson, également connu sous le nom de Mammouth, un hongre shire, fut le cheval le plus grand et le plus lourd jamais recensé en 1850. Né au milieu du XIXe siècle, Sampson atteignait 21 mains, (2,10 m), et pesait le poids stupéfiant de 1534 kg.
Élevés de manière sélective dans l’Angleterre médiévale, les shires font généralement entre 1,70 m et 1,90 m. De toutes les races, c’est la plus grande. Traditionnellement utilisés dans l’agriculture et l’industrie, ils se limitent aujourd’hui aux expositions et aux travaux forestiers. Cette race très populaire peut également être observée dans les parcs royaux.
3. Le percheron
Race française descendant des chevaux de guerre du Moyen Âge, le percheron a été croisé avec des purs‑sangs arabes au XIXe siècle, ce qui lui a donné une apparence plus élégante et plus athlétique.
En 1913, un beau hongre percheron nommé King LeGear appartenait au Dr L.D. LeGear de St. Louis, qui fabriquait des remèdes pour animaux. Présenté comme le plus grand cheval du monde, il pesait un peu moins de 1360 kg et mesurait 21 mains, (2,10 m).
Goliath, détenteur du record mondial Guinness 2005, était un magnifique percheron noir. Goliath est décédé au Texas en 2014, après avoir vécu la vie d’une superstar lors de spectacles et d’événements.
4. Le clydesdale
Avant la découverte de Big Jake, le cheval le plus grand jamais enregistré se nommait Remington, un clydesdale de 20 mains, (2 m) de Frisco, au Texas. Avec ses 2 mètres, il était plus grand que la moyenne des clydesdales, qui mesurent en général entre 1,70 m et 1,80 m.
Originaire d’Écosse, la race a été améliorée au début du XVIIIe siècle par l’introduction de lignées flamandes et shires.
5. Le suffolk punch
Plus ancienne race de chevaux lourds d’Angleterre, le suffolk punch remonte à plus d’un demi‑millénaire, bien que toutes les lignées mâles, même aujourd’hui, remontent à un étalon, Crisp’s Horse, né en 1768, selon la Suffolk Horse Society.
Le plus petit des chevaux de trait britanniques, avec des jambes, un cou et un dos courts et épais, a joué un rôle vital en tirant l’artillerie lourde pendant la Première Guerre mondiale. Cependant, dans les années 1960, leur population avait considérablement diminué. Seuls neuf poulains suffolk ont été enregistrés en 1966 et aujourd’hui le Royaume‑Uni en compte moins de 500, ce qui signifie que le suffolk punch est classé de nos jours parmi les races rares.
6. Le frison
Célèbre pour sa beauté éclatante, le frison est une race séculaire, originaire des Pays‑Bas, dont la taille varie entre 1,50 m et 1,70 m. La majorité d’entre eux sont de couleur noire brillante, et leur port de tête haut ainsi que leur crinière, leur queue et leur robe magnifique en font des chevaux populaires pour le dressage de haut niveau et l’attelage.
7. Le trait hollandais
Plus petits que les autres races de trait mais robustes, les chevaux de trait hollandais ont été créés après la Première Guerre mondiale pour les travaux lourds dans les fermes et les forêts. Mélange de chevaux de trait belges et ardennais, ils varient entre 1,50 m et 1,70 m, et sont connus pour leur endurance et leur nature calme mais têtue.
8. Le trait australien
Cette race de chevaux lourds mesure entre 1,60 m et 1,70 m. Composée des meilleures qualités des autres races de chevaux de trait largement utilisées en Australie, elle a été développée avec des attributs qui la rendent adaptée aux conditions de travail de l’Australie, comme une peau moins rose et moins de marques blanches (balzanes), pour la protéger des dommages causés par le soleil.
Décrit comme étant rustique, volontaire, d’humeur égale et amical, il est aujourd’hui principalement utilisé pour l’équitation de plaisance, les spectacles et les compétitions de labour.
9. Le boulonnais
Il existe deux types de boulonnais : le petit s’est illustré dans le transport rapide du poisson de la ville française de Boulogne à Paris. Du haut de ses 1, 50 m, le grand boulonnais reste relativement petit par rapport aux autres races de trait, mais il pèse souvent plus d’une tonne.
La riche histoire de la France a conduit à l’émergence du boulonnais, un cheval rapide à la démarche élégante et à l’allure raffinée. Ses racines proviendraient de chevaux importés dans le pays par Jules César. Les invasions ultérieures ont apporté du sang oriental et andalou, puis des chevaux allemands pour faire évoluer la race.
10. Le trait crème américain
Existe‑t‑il une couleur équine plus luxueuse que le « champagne or » ? C’est ainsi que l’on appelle la robe du trait crème américain. C’est un cheval de trait mi‑lourd mesurant de 1,50 m à 1,60 m. Véritablement américain de par ses racines, il remonte au début des années 1900 et à une poulinière du centre de l’Iowa connue sous le nom de « Old Granny » rapporte l’American Cream Draft Horse Association.
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