Ce fichier aux données médicales sensibles proviendrait d’une trentaine de laboratoires de biologie médicale situés dans le quart nord-ouest de la France.
Un fichier comportant des données médicales sensibles et confidentielles d’une liste de près de 500 000 personnes en France circule sur internet, a pu constater le 23 février l’agence France Presse (AFP), suite à des informations de Libération et du blog spécialisé en cybersécurité Zataz.
Le fichier comporte 491 840 noms associés à des coordonnées (adresse postale, téléphone, email) et un numéro de sécurité sociale. Ils sont parfois accompagnés d’indications sur le groupe sanguin, le médecin traitant ou la mutuelle, ou encore de commentaires sur l’état de santé (dont une éventuelle grossesse), des traitements médicamenteux, ou des pathologies (notamment le VIH).
Négociation commerciale entre plusieurs pirates
Selon la rubrique de vérification Checknews du quotidien Libération, qui a enquêté sur le sujet, les données proviendraient d’une trentaine de laboratoires de biologie médicale, situés pour l’essentiel dans le quart nord-ouest de la France. Elles correspondent selon le journal à des prélèvements effectués entre 2015 et octobre 2020, une période qui coïncide pour les laboratoires interrogés avec l’utilisation d’un même logiciel de saisie de renseignements médico-administratifs édité par le groupe Dedalus.
« Nous n’avons aucune certitude quant au fait que ce soit uniquement un logiciel Dedalus France qui est en cause dans cette affaire », a réagi le directeur général délégué Didier Neyrat. « Nous avons mis en place une cellule de crise car nous prenons cela au sérieux et nous allons travailler en partenariat avec nos clients pour comprendre ce qu’il s’est passé », a-t-il ajouté.
« On peut retrouver ce fichier à 7 endroits différents sur internet », a indiqué de son côté Damien Bancal, journaliste spécialiste de la cybersécurité, qui a le premier identifié la fuite le 14 février sur son blog Zataz. Selon lui, ce fichier était l’objet d’une négociation commerciale entre plusieurs pirates sur un groupe Telegram spécialisé dans l’échange de bases de données volées et l’un d’entre eux l’a diffusé sur le web suite à une dispute. « 500 000 données, c’est déjà énorme et rien n’empêche de penser que les pirates en possèdent encore beaucoup plus », a-t-il déclaré .
Sollicitées mardi soir par l’AFP, l’Agence nationale des systèmes d’information (Anssi), le gendarme des données personnelles (Cnil) et la direction générale de la santé (DGS) n’étaient pas en mesure de commenter.
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