Les Ducs d’Anjou vent debout contre la cérémonie d’ouverture des JO

Par Ludovic Genin
30 juillet 2024 13:21 Mis à jour: 31 juillet 2024 05:06

Les descendants des monarchies royales n’ont pas eu de mots assez forts pour décrire la façon dont la France a été représentée lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le 26 juillet. De voir la France ainsi rabaissée – qui fût encore il n’y a pas si longtemps la fille aînée de l’Église, la patrie des lettres, des arts et des bonnes manières, un modèle de savoir-vivre et d’élégance pour le monde entier, a provoqué une déflagration pour une partie des téléspectateurs du monde entier.

Si la prouesse technique est incontestable et l’organisation de la cérémonie réussie à 85 % – selon un sondage du CIO réalisé sur 1488 personnes, des scènes ont définitivement choqué les téléspectateurs. Preuve que la concorde n’était pas unanime, la Conférence des évêques de France a déploré « des scènes de dérision et de moquerie du christianisme » et plusieurs évêques, dont les évêques de Toulon, Bayonne et Nîmes, ont demandé la célébration de messes de réparation suite aux blasphèmes de la cérémonie d’ouverture.

Signe de l’étendue de son impact à l’international, des chrétiens d’Irak, fidèles de Mossoul persécutés pour leur foi par l’Iran, ont appelé à jeûner en réaction à la cérémonie d’ouverture pour « pardonner cette grande insulte ». Plusieurs personnalités de premier plan en dehors de la sphère religieuse, parmi lesquels Trump ou Musk  au niveau international, ou Michel Onfray, Jean-Luc Mélenchon et Stéphane Bern en France, ont aussi critiqué ces scènes dans un événement censé rassembler le plus grand monde.

En cause notamment, une scène montrant une copie presque conforme de la Cène – le dernier repas de Jésus avec ses apôtres, épisode fondateur de la civilisation européenne, représentée par des drag queens et par un débordement de débauches mis sous les yeux du monde entier. Quelques minutes plus tôt, la décapitation de la jeune reine Marie-Antoinette, détenue et humiliée à la Conciergerie, était montrée comme une scène de furie joyeuse, baignée de flammes et de sang. Puis en voulant évoquer la richesse culturelle et littéraire de la France, de jeunes comédiens ont mis en scène un ménage à trois, après un passage sur le site Richelieu de la bibliothèque nationale de France.

Les Ducs d’Anjou de la Maison de Bourbon et de la Maison d’Orléans sont peut-être ceux qui en parlent le mieux, garants d’une époque où la France représentait l’esprit de la mesure, l’art de la cordialité et du bon goût.

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« Des scènes volontairement offensantes et provocantes », selon Louis de Bourbon 

Leurs interventions sont si rares qu’il faut y prêter attention. Pour l’aîné de la Maison de Bourbon, descendant direct de Louis XIV, « la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris a dévié de ses principes fondateurs et de son élévation traditionnelle, en raillant une partie de l’héritage séculaire de la France », a-t-il confié au JDD.

Souhaitant que ces Jeux olympiques de Paris soient un « moment de communion pour tous » et qu’ils permettent de « sortir quelques instants des soucis quotidiens », le Duc d’Anjou Louis de Bourbon a déclaré cependant ne pas pouvoir « rester muet face au désolant spectacle d’une partie de la cérémonie d’ouverture. »  Selon lui, alors que « les performances artistiques et techniques étaient à la hauteur de ce qu’est la France, certains se sont plu à distiller un contenu idéologique mortifère et abject. »

Selon le descendant de Louis XIV, la cérémonie d’ouverture s’est éloignée du projet initial des Jeux olympiques qui est de rassembler et d’unir les peuples, en mettant en avant des scènes volontairement offensantes et provocantes. « Une fois de plus, le régime actuel a montré son vrai visage, profondément antichrétien, oublieux du long passé de la France dont la monarchie chrétienne fait partie, et désireux de mettre au pinacle des époques troubles où ne régnaient que la terreur et la division », a-t-il déclaré.

Selon Louis de Bourbon, avant d’être « la mère des révolutions et du progressisme dévergondé, la France fut la fille aînée de l’Église ainsi que la patrie des Lettres, des Arts et du raffinement », a-t-il fait remarquer, assurant que la France n’est pas à l’image du spectacle qui a été donné.

« J’ai failli pleurer de honte », a déclaré le prince Charles-Philippe d’Orléans

Le prince Charles-Philippe d’Orléans, cousin du comte de Paris, descendant du roi Louis-Philippe Ier, n’a pas eu de mots assez forts pour décrire la cérémonie d’ouverture des JO qu’il a jugé honteuse pour l’image de notre pays. « La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques est censée rassembler les peuples autour de valeurs de paix, de fraternité et d’amitié, et non de rappeler des moments historiques de division et de cruauté » a déclaré le duc d’Anjou de la Maison d’Orléans au Point. « J’ai failli pleurer, mais de honte pour notre belle France et de tristesse pour ce rendez-vous manqué. »

En voyant une parodie de la Cène de Léonard de Vinci avec des drag-queens, le prince a dénoncé une provocation « offensante et blasphématoire » pour les chrétiens du monde entier, en inadéquation, selon lui, avec l’esprit des Jeux olympiques.

Ce qui est scandaleux et inapproprié selon le duc est que cette cérémonie s’est déroulée sous les yeux de nombre de monarques invités dans les tribunes officielles – dont certains, comme le roi d’Espagne, ont passé la soirée sous la pluie – marquant un irrespect et une faute diplomatique vis-à-vis de ces grandes familles royales européennes.

Des chrétiens d’Irak appelés à jeûner en réaction à la cérémonie d’ouverture

Les fidèles chrétiens de Mossoul, en Irak, ont été appelés le 29 juillet à jeûner par l’archevêque syriaque catholique de la ville, en réaction à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, qualifiée d’ « insulte à la religion mais aussi à l’humanité ».

« Nous n’avons rien d’autre à offrir que la prière et le jeûne pour que Dieu pardonne cette grande insulte », a affirmé Younan Hano, archevêque syriaque catholique de Mossoul.

« Nous avons été choqués, alors que la France est un pays de laïcité et d’humanité, un pays qui respecte toutes les nationalités et toutes les religions, qu’un tel comportement offensant envers les symboles religieux vienne de ce pays », a-t-il ajouté.

À la veille de cet appel, l’Église catholique chaldéenne d’Irak a aussi fait part de son émotion dans un communiqué, mentionnant que son patriarche, le cardinal Louis Raphaël Sako, principal dirigeant chrétien d’Irak, « se tient aux côtés de l’Église de France ».

« Ce qui s’est passé durant la cérémonie […] est honteux », blessant « la foi et les sentiments […] des chrétiens dans le monde », a-t-elle mis en avant. « Les principes des Jeux olympiques visent à rassembler les peuples dans l’amour, le respect et la coopération, et non dans la blessure et la division », a-t-elle ajouté.

Forte de plus de 1,5 million de personnes en 2003, la communauté chrétienne irakienne s’est réduite à quelque 400.000 âmes, beaucoup ayant fui les conflits et violences qui ont ensanglanté leur pays.

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Pour le comité d’organisation des JO de Paris, il n’y a eu « aucune intention de manquer de respect à un groupe religieux » lors de la cérémonie d’ouverture.

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