Les éducateurs s’efforcent toujours de suivre le rythme de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) par leurs élèves en classe et éprouvent des difficultés à ralentir l’utilisation.
Selon certains experts, la question n’est plus de savoir comment empêcher les étudiants d’utiliser l’IA, mais plutôt de savoir si leur utilisation de l’AI leur permet de développer des compétences. Il semblerait que plus l’AI leur permet d’augmenter leur moyenne plus leur capacité à rédiger des textes diminuent.
Selon une étude récente de Tyton Partners, 75 % des étudiants qui utilisent actuellement l’IA dans le cadre de leurs études affirment qu’ils continueront à l’utiliser même si leurs professeurs ou les établissements d’enseignement supérieur l’interdisent.
L’enquête menée auprès d’environ 1600 étudiants et 1000 professeurs dans plus de 600 établissements d’enseignement supérieur américains a révélé des conflits entre la façon dont les étudiants utilisent l’IA dans leurs études et ce que leurs professeurs autorisent.
David Raffo, un professeur d’une école de commerce à Portland aux États-Unis, a déclaré à Epoch Times que le facteur déterminant est lié au processus d’apprentissage. Selon lui, il devient de plus en plus difficile pour les éducateurs de déterminer quand les élèves s’appuient sur l’IA ou quand ils font leur propre travail.
« Il est très difficile d’évaluer les étudiants qui font des travaux de manière indépendante. Il existe des outils qui permettent de savoir si un travail a été plagié, mais c’est un défi et cela nécessite un changement constant des travaux donnés », a-t-il déclaré.
« Ce que j’ai réalisé, c’est que les outils d’IA ont amélioré certains de leurs écrits, mais pas leurs compétences en matière d’écriture. Nous avons un vrai problème lorsque la révolution numérique a un impact sur le discours social, la participation et la communication écrite », a-t-il ajouté.
De nombreux éducateurs se sont fait l’écho de ces préoccupations en terme de baisse de compétences des élèves. Dans l’étude Tyton sur les travaux écrits, les enseignants ont fait part de leurs inquiétudes quant à l’intégrité académique si plus de 30 % du contenu d’un travail écrit est signalé comme étant rédigé par l’IA.
Catherine Shaw, directrice générale de Tyton Partners, a déclaré à Epoch Times que l’IA est là et qu’il ne disparaîtra pas, et qu’il faut donc que les éducateurs apprennent à s’en accommoder.
« Ils ne remettent pas le génie dans la bouteille. Les étudiants disent que les mesures dissuasives mises en place ne les empêcheront pas d’utiliser l’IA », a-t-elle déclaré. « Les étudiants nous disent qu’ils utilisent ces outils et qu’ils consacrent plus de temps à leurs études. »
Selon Mme Shaw, le manque d’utilisation de l’IA par les professeurs contribue également à la déconnexion des salles de classe. Selon l’étude, seuls 22 % des enseignants utilisent les outils principalement pour se mettre à la place de leurs étudiants. « Je dis aux enseignants de ne pas juger les étudiants qui les utilisent tant que vous ne savez pas comment les utiliser vous-même », a-t-elle ajouté.
Certains éducateurs affirment que l’utilisation de l’IA n’est rien d’autre qu’un nouvel outil de tricherie pour les étudiants, mais Mme Shaw estime que cette affirmation ne tient pas compte de la situation dans son ensemble.
« Si les élèves utilisaient l’IA pour tricher, ils ne nous diraient pas qu’ils consacrent plus de temps à leurs études. S’ils l’utilisaient uniquement pour tricher, le temps qu’ils consacrent à leurs études diminuerait, au lieu d’augmenter », a-t-elle déclaré. « Certains professeurs nous ont même dit que leur temps de préparation avait diminué parce qu’ils développaient le contenu de leurs cours à l’aide de l’IA. »
M. Raffo dit que sa plus grande préoccupation est que l’IA risque d’entraver le développement des étudiants.
« Il s’agit de savoir ce que nous enseignons. Quels sont les objectifs de l’enseignement pour les étudiants ? Connaître le contenu ? Développer des compétences ? Et à quel niveau développons-nous ces compétences ? S’agit-il d’obtenir un résultat ou d’encourager le développement du cerveau ? », a-t-il déclaré à Epoch Times.
« J’ai mené une enquête auprès de mes étudiants pour les interroger sur leur utilisation de l’IA en classe, et les résultats sont fascinants. Je leur ai notamment demandé comment ils voyaient l’IA améliorer leurs compétences en matière d’écriture, et ils m’ont répondu : ‘Lorsque j’utilise l’IA, mon article est meilleur ; par conséquent, je suis un meilleur écrivain’. Ils ne comprenaient pas qu’il y a une différence entre les compétences et les résultats ».
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