Les éleveurs australiens s’inquiètent des nouvelles lois européennes en matière de déforestation

Par Jim Birchall
14 mai 2024 13:48 Mis à jour: 14 mai 2024 13:48

Un projet de l’Union européenne visant à empêcher les pays membres d’importer des produits bovins liés à des activités de déforestation préoccupe les producteurs de bœuf australiens, qui estiment que la directive risque de créer des problèmes d’interprétation.

À partir de 2025, les entreprises européennes ne pourront plus importer de produits bovins provenant d’exploitations où une déforestation a eu lieu au cours des quatre dernières années. L’objectif est de retirer de la chaîne d’approvisionnement européenne la viande de bœuf et d’autres produits agricoles apparentés qui contribuent à la destruction des forêts mondiales.

L’Australie est l’un des principaux exportateurs mondiaux de viande bovine, réputée pour son bétail nourri à l’herbe. La viande australienne est appréciée dans l’Union européenne pour sa qualité et son caractère écologique.

Les Européens s’approvisionnent principalement au Brésil, en Argentine et aux États-Unis, mais également en Australie.

Le ministre australien de l’Agriculture, Murray Watt, a demandé au commissaire européen chargé de l’Environnement de retarder la décision et d’apporter des éclaircissements.

« Les entreprises qui exportent déjà vers l’Europe ou qui souhaitent le faire à l’avenir sont très préoccupées par les conséquences de cette décision », a déclaré M. Watt lors d’un événement organisé dans le cadre de la semaine de la viande bovine en Australie, le 7 mai.

Le ministre de l’Agriculture, Murray Watt, souhaite obtenir des éclaircissements sur l’impact de la réglementation européenne en matière de déforestation sur le commerce de la viande bovine. (Dan Peled/Getty Images)

Certains s’inquiètent de savoir quelle interprétation l’UE donnera au concept de déforestation.

« Ces exigences, qui comprennent des définitions de la hauteur des forêts et de la canopée, ne concernent pas les biorégions et ne tiennent pas compte des recherches environnementales approfondies menées dans le contexte australien », a déclaré un professionnel du secteur.

Photo aérienne d’une zone déboisée près de Sinop, État du Mato Grosso, Brésil, prise le 7 août 2020. (Florian Plaucheur/AFP via Getty Images)

Une conformité renforcée pour les producteurs est désormais requise

À partir du 30 décembre 2024, les fournisseurs de produits agricoles devront se conformer au règlement de l’UE sur la déforestation (EUDR). Ces mesures visent à réduire l’impact de l’UE sur biodiversité et la dégradation des forêts, ainsi qu’à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Les fournisseurs devront désormais prouver que leurs produits proviennent d’une entreprise durable.

La conversion de terres forestières à des fins agricoles est l’une des principales causes de la déforestation, en particulier lorsqu’il s’agit d’agriculture commerciale extensive, tel que cela est souvent le cas pour la production d’huile de palme, de soja et de viande bovine. L’exploitation forestière légale et illégale pour le bois et les produits du bois est une autre cause majeure de déforestation.

La déforestation entraîne une perte de biodiversité, la survie d’innombrables espèces étant mise en péril par la fragmentation et la dégradation dans leurs habitats. Les forêts jouent un rôle crucial dans la régulation du climat terrestre en absorbant le gaz carbonique (CO2) de l’atmosphère.

Les forêts fournissent des services écologiques essentiels, tels que la purification de l’eau, la stabilisation des sols et la lutte aux inondations, alors que la déforestation perturbe ces services.

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