INTERNATIONAL

Les Emirats fournissent des armes à des milices yéménites (Amnesty)

février 6, 2019 6:15, Last Updated: février 6, 2019 6:19
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Amnesty International a accusé mercredi les Emirats arabes unis, engagés militairement au Yémen, de fournir des armes de pointe à des milices yéménites soupçonnées selon l’organisation de crimes de guerre.

L’ONG publie une enquête montrant selon elle comment les Emirats sont devenus un canal majeur de distribution de véhicules blindés, de systèmes de mortier, de fusils, de pistolets et de mitrailleuses, des armes qui sont détournées illégalement vers d’innombrables milices qu’ils soutiennent. Depuis mars 2015, les Emirats participent à la guerre au Yémen pour soutenir le gouvernement internationalement reconnu au côté de l’Arabie saoudite. Cette coalition combat des rebelles Houthis soutenus par l’Iran et qui contrôlent de vastes régions notamment la capitale Sanaa.

« Alors que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et d’autres Etats européens ont été critiqués à juste titre pour avoir fourni des armes aux forces de la coalition, et que l’Iran a été impliqué dans l’envoi d’armes aux Houthis, une nouvelle menace mortelle se profile à l’horizon », dit Patrick Wilcken, chercheur sur le contrôle des armements à Amnesty. « Le Yémen devient rapidement un refuge sûr pour des milices soutenues par les Emirats », ajoute-t-il dans un communiqué.

« Les forces émiraties reçoivent des milliards de dollars d’armes des Etats occidentaux et d’autres pays pour les détourner vers des milices au Yémen qui ne rendent de comptes à personne et sont connues pour commettre des crimes de guerre » dans un pays au bord de la famine, s’insurge M. Wilcken. Les groupes qui reçoivent ces armes -y compris ceux qu’on appelle « Les Géants », la « Ceinture de sécurité » et les « Forces d’élite »– sont formés et financés par les Emirats mais ne sont responsables devant aucun gouvernement, affirme Amnesty basée à Londres.

Certains d’entre eux sont accusés de graves violations des droits humains, notamment pendant l’offensive contre la ville portuaire de Hodeida (ouest) et dans le réseau de « prisons secrètes » appelées « sites noirs », soutenu par les Emirats dans le sud du Yémen et où des cas de torture ont été signalés, selon l’organisation. Parmi les Etats qui fournissent des armes aux Emirats figurent l’Australie, la Belgique, le Brésil, la Bulgarie, la Tchéquie, la France, l’Allemagne, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, la Turquie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, précise Amnesty.

Le conflit au Yémen a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, depuis mars 2015, selon un bilan partiel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais des ONG affirment que le nombre de morts est largement supérieur, certaines citant un chiffre cinq fois plus élevé.

D.C avec AFP

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