L’ampleur de la récession économique en Chine ressort clairement des expériences vécues par les habitants de tout le pays. Des citoyens de diverses régions de Chine ont fait part à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times de leurs expériences personnelles, telles que des licenciements, des autorités locales qui obtiennent des prêts de fonctionnaires sans intention de les rembourser, et des compagnies d’aviation civile qui exigent de leurs employés qu’ils remboursent les primes versées les années précédentes.
Tous les secteurs en difficulté
« Tous les secteurs et toutes les entreprises sont en difficulté, à l’exception des secteurs monopolistiques qui dépendent du financement public », affirme M. Qiu, employé d’une entreprise d’État du nord de la Chine, dans la province de Shanxi, « même les salaires des fonctionnaires ont été retenus ».
Dans des conditions économiques normales, les salaires des fonctionnaires chinois ne devraient idéalement être affectées que d’ ajustements à la hausse, et non des réductions. Cependant, la réduction généralisée des prestations reflète la pression économique importante que subit actuellement la Chine.
M. Zhang, un fonctionnaire de Wuwei, dans la province de Gansu, au nord-ouest de la Chine, signale qu’il y avait eu une réduction généralisée des avantages pour les fonctionnaires.
« À l’exception de départements comme le Bureau des impôts, le Bureau des finances, le Bureau de la sécurité nationale et le Bureau de la sécurité publique, les prestations des autres départements du gouvernement ont été complètement supprimées. »
Il ajoute que les fonctionnaires de la ville voisine de Baiyin ont exigé des fonctionnaires qu’ils remboursent les prestations sociales versées précédemment. « On nous a également dit qu’une politique similaire serait appliquée dans la ville de Wuwei. »
M. Xu, employé d’une entreprise d’État à Fuzhou, dans la province de Fujian, sur la côte sud-est de la Chine, explique que les réductions de salaire étaient une tendance il y a quelques années. Aujourd’hui, la tendance dominante est aux licenciements directs, au rachat d’années de service, ou tout simplement à pousser au départ des employés de l’entreprise.
« Les entreprises d’État réduisent toutes leurs effectifs et suppriment probablement près de la moitié de la main-d’œuvre. C’est notre principale menace », a-t-il soupiré.
Il explique que ces licenciements massifs ont eu lieu juste après le Nouvel An chinois. « Tout le monde s’est préparé mentalement ; les unités sont confrontées à un ralentissement et il n’y avait pas beaucoup de revenus au départ. Aujourd’hui, avec les déséquilibres entre l’offre et les ventes, les entreprises sont à sec et il n’y a pas de liquidités. »
Il ajoute qu’il est très difficile de trouver un nouvel emploi après avoir été licencié. « Je n’ai guère d’autre choix que de compter sur mes économies. »
L’aviation civile récupère ses primes
M. Jin, fonctionnaire retraité de Gansu, déclare que les réductions de salaire, les salaires impayés et les licenciements en Chine sont extrêmement sévères et qu’on leur a demandé, à eux aussi, de restituer les primes.
« On nous demande de restituer les prestations sociales et les primes qui ont été versées précédemment. Plusieurs banques ont entamé ce processus et les agences gouvernementales ont également suivi. Ils voulaient voir s’il y avait du ressentiment. »
M. Jin explique que cela n’affecte pas seulement les fonctionnaires : les entreprises de l’aviation civile, en particulier, ont eu recours à la récupération des primes et des avantages accordés au cours des trois dernières années, car elles ont subi de graves pertes au cours des deux dernières années. Il ajoute : « Si les employés déclarent qu’ils ne peuvent pas rembourser, des déductions seront effectuées sur leurs salaires. »
De plus, les salaires des retraités, en particulier des enseignants retraités, ont été considérablement réduits, selon M. Jin.
Emprunter de l’argent aux fonctionnaires
Mme Xie, professionnelle de l’éducation à Anshan, Liaoning, une province côtière du nord-est de la Chine, souligne que les réductions de salaire des fonctionnaires sont inévitables.
On lui a dit que certains fonctionnaires étaient contraints de faire des dons, mais sous prétexte d’emprunter de l’argent. En fait, ils contraignent les fonctionnaires à prêter de l’argent, certains empruntant des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de yuans !
« Tout le monde sait qu’une fois qu’on a prêté, on ne récupère pas l’argent. Si vous refusez de prêter, vous ne pourrez pas conserver votre emploi. Nous savons qu’il faut avoir de bonnes relations pour obtenir un emploi de fonctionnaire, qui bénéficie de meilleurs avantages. Leurs familles sont aisées, ils ont de l’argent, donc emprunter auprès d’eux ne devrait pas poser de problème significatif. »
Mme Xie raconte également qu’un fonctionnaire provincial l’a récemment appelée pour lui demander : « Que pensez-vous de la situation actuelle en matière de sécurité publique ? ». Elle a répondu : « Je préfère ne pas répondre à cette question. »
Mme Xie pense que le gouvernement est mal à l’aise face à la situation actuelle et qu’il craint un tollé général, d’où les enquêtes menées auprès des citoyens ordinaires.
« Ils sont particulièrement craintifs, ils ont peur que les gens provoquent des troubles. De tels appels téléphoniques n’ont jamais été effectués auparavant », selon Mme Xie.
Les noms réels n’ont pas été divulgués par crainte de représailles de la part du régime.
Fang Xiao et Xiong Bin ont contribué à cet article.
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