Les États-Unis affirment que les conditions humanitaires à Gaza s’améliorent depuis la lettre d’avertissement adressée à Israël

Dans une lettre datée du 13 octobre, des responsables américains ont prévenu que le soutien des États-Unis à Israël pourrait être affecté si les conditions humanitaires ne s'amélioraient pas dans la bande de Gaza

Par Ryan Morgan
17 octobre 2024 20:41 Mis à jour: 17 octobre 2024 20:41

Le gouvernement américain a signalé que les autorités israéliennes avaient pris certaines mesures cette semaine pour améliorer les conditions humanitaires dans la bande de Gaza, après que le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, et le secrétaire d’État, Antony Blinken, ont exprimé leurs inquiétudes dans une lettre concernant la situation.

Le 15 octobre, le gouvernement américain a confirmé que MM. Austin et Blinken ont contacté leurs homologues israéliens pour les avertir que le soutien des États-Unis à Israël pourrait être affecté si les responsables israéliens ne faisaient pas davantage d’efforts pour garantir l’acheminement de l’aide aux civils de la bande de Gaza alors qu’Israël lutte contre le Hamas, une organisation terroriste internationalement désignée.

Lors d’une conférence de presse tenue le 16 octobre, le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré : « Nous avons constaté une certaine amélioration au cours des derniers jours » suite à la lettre d’avertissement de MM. Austin et Blinken datée du 13 octobre.

En particulier, M. Miller a indiqué que les autorités israéliennes avaient rouvert une voie d’acheminement de l’aide entre la Jordanie et le nord de Gaza, ce qui a permis à 50 camions transportant de la nourriture, de l’eau et d’autres fournitures humanitaires d’atteindre cette zone le 15 octobre.

Il a ajouté que les forces israéliennes avaient également ouvert une voie d’accès à l’intérieur de la bande de Gaza, permettant aux livraisons d’aide entrant par l’extrémité sud du territoire de se diriger vers le nord.

M. Miller a également indiqué que les autorités israéliennes avaient approuvé la construction de nouveaux entrepôts dans le territoire afin d’aider les Nations unies et d’autres organisations humanitaires dans leurs efforts de distribution de l’aide. Il a ajouté que le gouvernement des États-Unis s’était entendu avec les autorités israéliennes pour qu’elles dispensent les Nations unies et d’autres groupes humanitaires de l’obligation de déclaration douanière pendant 12 mois, pour permettre à ces organisations d’acheminer plus facilement des approvisionnements dans la bande de Gaza.

Il a décrit les actions des autorités israéliennes comme de bonnes premières mesures visant à améliorer les conditions de vie des civils après plus d’un an de combats.

« Bien sûr, la preuve sera apportée en fin de compte, et nous voulons les voir prendre des mesures supplémentaires », a déclaré M. Miller. « Et nous voulons voir, à terme, les résultats changer. Il s’agira de voir plus de camions arriver, plus de nourriture arriver, plus d’eau arriver, et de voir les civils disposer des besoins de base dont ils dépendent pour mener à bien leur vie quotidienne. »

Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza sont une réponse aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui ont fait 1200 morts et pris en otage environ 250 personnes. Depuis lors, les forces israéliennes cherchent à éradiquer le Hamas et à obtenir la libération des otages restants.

Le ministère de la Santé de Gaza estime que plus de 42.000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début des combats. Le nombre exact de victimes ne peut être vérifié de manière indépendante pour le moment. Le ministère de la Santé de Gaza ne fait pas de distinction entre les combattants et les non-combattants, mais a déclaré qu’un peu plus de la moitié des morts sont des femmes, des enfants et des personnes âgées.

Les autorités américaines ont déclaré que la lettre rédigée par MM. Austin et Blinken devait rester confidentielle. Ils n’ont commencé à parler de ce document que lorsque des copies ont fuité.

M. Miller et d’autres responsables américains ont évité de donner des précisions sur les conséquences que le gouvernement américain pourrait imposer si Israël ne prenait pas des mesures suffisantes pour améliorer les conditions humanitaires dans la bande de Gaza.

Des photographies de la lettre de MM. Austin et Blinken du 13 octobre, mises en ligne par un journaliste d’Axios, ont révélé que les deux fonctionnaires américains avaient averti qu’Israël devrait procéder à des améliorations dans les 30 jours. Si Israël ne le faisait pas, les fonctionnaires américains ont déclaré qu’il pourrait y avoir des « implications pour la politique américaine dans le cadre du NSM-20 et de la législation américaine en vigueur ».

Le NSM-20 fait référence à un mémorandum de politique présidentielle que Biden a mis en œuvre en février dernier. Il réitère l’exigence selon laquelle les pays recevant des transferts d’armes des États-Unis s’engagent à ne pas refuser arbitrairement ou entraver de quelque manière que ce soit les efforts d’aide humanitaire des États-Unis.

Des camions transportant de l’aide font la queue du côté égyptien du poste frontière de Rafah avec la bande de Gaza, le 9 septembre 2024. (-/AFP via Getty Images)

Une loi fédérale américaine, connue sous le nom de « loi Leahy », précise également que le gouvernement américain ne peut pas fournir d’assistance militaire à des unités militaires étrangères soupçonnées de violer les droits de l’homme.

MM. Austin et Blinken ont envoyé leur lettre alors que des rapports indiquent que les dirigeants israéliens envisagent un nouveau plan pour vaincre le Hamas. Ce plan, rédigé par des généraux israéliens à la retraite et baptisé « Plan des généraux », prévoit que les forces israéliennes donnent aux civils un délai pour quitter les zones désignées du nord de la bande de Gaza. Ceux qui resteraient dans ces zones délimitées seraient alors considérés comme des combattants légitimes et risqueraient d’être pris pour cible par les frappes israéliennes ou d’être privés de nourriture, d’eau et d’autres fournitures essentielles.

S’adressant au Conseil de sécurité des Nations unies le 16 octobre, l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déclaré que tout projet visant à utiliser la famine comme stratégie dans la bande de Gaza « serait horrible et inacceptable et aurait des implications au regard du droit international et du droit américain ».

« Le gouvernement israélien a déclaré que ce n’était pas sa politique, que la nourriture et d’autres fournitures essentielles ne seraient pas coupées, et nous veillerons à ce que les actions d’Israël sur le terrain correspondent à cette déclaration », a déclaré Mme Thomas-Greenfield.

Elle a ajouté que les États-Unis continuaient de surveiller les informations faisant état d’ordres d’évacuation déjà émis par les forces israéliennes dans certaines zones du nord de la bande de Gaza.

Cette semaine, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l’armée israélienne, a nié que les ordres d’évacuation dans le nord de la bande de Gaza indiquaient que les forces israéliennes avaient commencé à mettre en œuvre le « plan des généraux ».

« Nous n’avons pas reçu de plan de ce type », a assuré M. Shoshani.

Epoch Times a contacté le ministère israélien de la Défense et le ministère israélien des Affaires stratégiques pour obtenir des commentaires supplémentaires sur la lettre de MM. Austin et Blinken. Aucun des deux ministères n’avait répondu à l’heure de la publication.

Avec The Associated Press (AP)

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