Les États-Unis « ne permettront pas » une influence chinoise sur le canal de Panama

Par Epoch Times avec AFP
9 avril 2025 13:10 Mis à jour: 9 avril 2025 13:14

Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth a assuré mardi au Panama que le gouvernement de Donald Trump « ne permettra pas » que la Chine « mette en péril » le fonctionnement du canal interocéanique.

« Aujourd’hui, le canal de Panama fait face à de nouvelles menaces. Les États-Unis ne permettront pas à la Chine communiste ou à tout autre pays de mettre en péril le fonctionnement ou l’intégrité du canal », a déclaré le chef du Pentagone dans un discours prononcé dans un poste de police situé à l’une des entrées du canal.

Les États-Unis, qui ont creusé le canal et l’ont ouvert en 1914, en ont cédé le contrôle au Panama en 1999. Mais le président Trump a menacé de le reprendre, sans exclure le recours à la force, au motif qu’il serait en sous-main contrôlé par Pékin.

Une déclaration conjointe américano-panaméenne publiée à la fin de la visite du ministre comporte des divergences entre les versions anglaise et espagnole. La version en espagnol, diffusée par la présidence panaméenne, souligne que M. Hegseth « a reconnu le leadership et la souveraineté incontestables du Panama sur le canal et ses zones adjacentes ». Mais ce passage ne figure pas dans la version en anglais du même communiqué, publiée elle par le gouvernement américain.

La Chine « ne se servira pas de ce canal comme d’une arme »

« Je veux être très clair. La Chine n’a pas construit ce canal, elle ne l’exploite pas. Et elle ne se servira pas de ce canal comme d’une arme. Ensemble, avec le Panama, nous assurerons sa sécurité », a déclaré M. Hegseth, qui a rencontré plus tôt dans la journée le président José Raúl Mulino.

« Des entreprises chinoises continuent de contrôler des infrastructures essentielles dans la zone du canal », a-t-il ajouté. « Cela donne à la Chine la possibilité d’y mener des activités de surveillance. (…) Cela rend le Panama et les États-Unis moins sûrs. »

« La Chine n’a jamais participé à la gestion ou à l’exploitation du canal de Panama et ne s’est jamais ingérée dans les affaires de cette voie d’eau », a réagi l’ambassade de Chine au Panama dans un communiqué, exhortant les États-Unis à cesser leur « chantage » et leur « spoliation » envers le petit pays d’Amérique centrale. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs du canal, par lequel transitent 5% du commerce maritime mondial.

CK Hutchison a violé le contrat de concession

Le contentieux porte sur l’exploitation par le géant hongkongais CK Hutchison de deux ports du canal de Panama, Balboa (côté Pacifique) et Cristobal (côté Atlantique).

CK Hutchison a récemment conclu un accord de principe sur la vente des deux ports qu’il contrôle à un consortium américain. Mais une enquête du régulateur du marché chinois en cours n’a pas permis de sceller la transaction.

Vue du port de Balboa, géré par CK Hutchison Holdings, basé à Hong Kong, situé à l’entrée du canal de Panama à Panama City, le 12 mars 2025. (MARTIN BERNETTI/AFP via Getty Images)

Quelques heures avant l’arrivée du ministre américain, les autorités panaméennes ont dévoilé les conclusions d’un audit affirmant que CK Hutchison a violé le contrat de concession attribué en 1997 à sa filiale Panama Ports Company, et renouvelé pour 25 ans en 2021. Selon des analystes, ce rapport pourrait servir de prétexte au Panama pour retirer plus facilement la concession à CK Hutchison afin de plaire à Washington.

Pas de renouvellement de l’accord commercial et économique avec la Chine

Le voyage de M. Hegseth fait suite à celui, en février, du secrétaire d’État Marco Rubio, qui avait alors appelé le Panama à réduire la présence de la Chine dans le pays.

Le secrétaire d’État Marco Rubio (à g.) serre la main de l’administrateur de l’Autorité du canal de Panama, Ricaurte Vasquez, lors d’une visite des écluses de Miraflores du canal de Panama, à Panama City, le 2 février 2025. (MARK SCHIEFELBEIN/POOL/AFP via Getty Images)

M. Mulino avait annoncé à cette occasion qu’il ne renouvellerait pas l’accord commercial et économique connu sous le nom de « Nouvelles routes de la soie », le projet phare du président chinois Xi Jinping, signé en 2017 par le Panama.

Pete Hegseth a applaudi mardi cette décision du président panaméen. « C’est un reflet de la façon dont son gouvernement comprend bien la menace posée par la Chine », a-t-il dit.

 

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