Les Etats-Unis ont réaffirmé dimanche croire en une « issue négociée » pour la dénucléarisation de la Corée du Nord, malgré la confirmation par le régime reclus qu’il a procédé à de tests de lance-roquettes et d’« armes tactiques guidées ».
« Nous pensons toujours qu’il existe une opportunité d’une issue négociée » en vue d’« une dénucléarisation vérifiée », a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, sur ABC. « Nous pensons toujours qu’il est possible d’avancer », a-t-il martelé. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a ordonné « un exercice de frappes » impliquant des « lances-roquettes multiples à longue portée », qui ne sont pas sous le coup des sanctions de l’ONU, et des « armes tactiques guidées », a déclaré dimanche l’agence étatique KCNA.
Selon le ministère sud-coréen de la Défense, les analyses indiquent que Pyongyang a testé des « lances-roquettes multiples de 240 et 300 mm et un nouveau type d’arme tactique guidée d’une portée de 70 à 240 kilomètres ». Ces annonces sont venues préciser des informations communiquées la veille par la Corée du Sud, qui avait d’abord fait état du lancement d’un « missile à courte portée », avant de qualifier l’objet de « projectile ».
La Corée du Nord « a lancé plusieurs projectiles à courte portée » depuis la péninsule de Hodo, près de la ville côtière de Wonsan, en direction du nord-est entre 09H06 (00H06 GMT) et 09H27, avait ainsi indiqué samedi le haut commandement militaire sud-coréen dans un communiqué. Ces « projectiles » ont parcouru entre 70 et 200 km au-dessus de la mer du Japon, avait-il précisé. Selon le ministère nippon de la Défense, aucun n’a a priori survolé le Japon.
Dimanche, le journal officiel nord-coréen Rodong Sinmun, publiait en première page 16 photos de ces tests, dont une de Kim Jong Un, l’air sévère, regardant à travers des jumelles. La présidence sud-coréenne a exprimé sa « grave inquiétude », estimant que l’action nord-coréenne était contraire à un accord militaire signé entre les deux Corées l’année dernière. Mais si les Etats-Unis doivent encore analyser toutes « les données », Washington s’est dit « très confiant qu’il ne s’agissait pas de missiles à portée intermédiaire, de missile à longue portée ou de missiles intercontinentaux », a dit M. Pompeo.
Les tests ne violeraient ainsi pas le moratoire sur les tirs de missiles balistiques à longue portée annoncé par Kim Jong Un il y a un an, en avril 2018. L’agence officielle nord-coréenne KCNA s’est d’ailleurs bien gardée d’utiliser le mot « missile ». Samedi, Donald Trump s’était déjà montré conciliant. Kim Jong Un sait « que je suis avec lui et il ne veut pas rompre la promesse qu’il m’a faite. Il y aura un accord! », avait-il déclaré sur Twitter.
Lors du sommet historique ayant réuni les deux dirigeants en juin 2018 à Singapour, Kim Jong Un s’était engagé à « travailler vers la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne ». Mais les discussions amorcées l’an passé sont actuellement dans l’impasse, depuis le fiasco du deuxième sommet entre MM. Trump et Kim en février à Hanoï. M. Kim réclamait une levée des sanctions trop importante aux yeux de M. Trump, en échange d’un début de dénucléarisation jugé trop timide.
Pour certains experts, Pyongyang cherche vraisemblablement à accroître la pression sur Washington. Le dernier essai de missile de la Corée du Nord remonte à novembre 2017. En novembre et en avril, Pyongyang avait déjà annoncé avoir testé de mystérieuses « armes tactiques », sans plus de précisions. Il s’agissait des premiers essais d’armement annoncés par le Nord depuis le début de ses négociations avec les Etats-Unis.
Le régime nord-coréen s’est toutefois abstenu jusqu’à présent de tester des missiles balistiques ou des armes nucléaires, ce qui mettrait un coup d’arrêt définitif à son rapprochement avec Séoul et Washington. Plus tôt cette semaine, Pyongyang avait averti les Etats-Unis d’« un résultat indésirable » s’ils n’ajustaient pas leur position d’ici la fin de l’année.
« Notre résolution en matière de dénucléarisation reste intacte et nous le ferons quand le moment sera venu », avait déclaré la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son Hui. « Mais cela ne sera possible que si les Etats-Unis revoient et reformulent leur calcul actuel », avait-elle poursuivi.
M. Kim a rencontré fin avril le président russe Vladimir Poutine à Vladivostok pour leur premier sommet, durant lequel il s’est plaint de la « mauvaise foi » des Américains dans la crise nucléaire. L’initiative nord-coréenne intervient avant la visite au Japon et en Corée du Sud, la semaine prochaine, du représentant spécial américain Stephen Biegun.
D.C avec AFP
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