Les exercices militaires conjoints de la Chine et de la Biélorussie ont tiré sur la sonnette d’alarme en Europe et en Amérique

Par Jon Sun et Xin Ning
22 juillet 2024 16:43 Mis à jour: 22 juillet 2024 16:43

Les exercices militaires conjoints de la Chine et de la Biélorussie – ce fidèle allié de la Russie – ont débuté le 8 juillet près de sa frontière avec la Pologne, membre de l’OTAN. Ces manœuvres ont été largement considérées comme une provocation du Parti communiste chinois (PCC) à l’égard de l’Alliance atlantique.

Les experts taïwanais soulignent qu’il s’agit d’une mauvaise tactique qui a alarmé les alliés de l’OTAN, en les rapprochant les uns des autres.

Le 10 juillet, les 32 membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ont publié la déclaration de leur sommet de Washington. Cette déclaration condamne l’invasion de l’Ukraine par la Russie et reproche au régime chinois d’être un « soutien décisif » de la guerre menée par la Russie, de saper l’ordre international et de remettre en cause les intérêts, la sécurité et les valeurs des États démocratiques.

À la veille du sommet de l’OTAN, les armées chinoise et biélorusse ont entamé des manœuvres conjointes de 11 jours à Brest, en Biélorussie. Ces manœuvres, baptisées « Eagle Assault 2024 », se sont déroulées à quelque 4 km de la Pologne et à quelque 27 km de l’Ukraine.

« Les exercices conjoints de la Biélorussie et de la Chine montrent à quel point la Chine s’oppose à l’OTAN et s’y rapproche de plus en plus en Europe, ainsi qu’en Afrique, dans l’Arctique et ailleurs », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, le 12 juillet. Il a décrit les exercices sino-biélorusses comme une « démonstration de la coopération entre des régimes autoritaires » qui soutiennent la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

La Biélorussie a établi un partenariat stratégique avec la Chine en rejoignant le titanesque programme chinois « Initiative Ceinture et Route » (Belt and Road Initiative), qui vise à renforcer l’influence géopolitique de Pékin dans le monde entier, ainsi que l’Organisation de coopération de Shanghai, en 2024, qui est menée par la Chine et la Russie. Par la suite, la Biélorussie a connu un développement rapide du commerce et de la coopération politique avec l’État-parti chinois. Les récents exercices militaires conjoints témoignent davantage de cette alliance et démontrent le rôle stratégique de la Biélorussie, qui fournit à Pékin un point d’appui en Europe de l’Est capable de menacer directement les pays de l’OTAN.

Du 14 au 17 juillet, la Chine et la Russie ont également organisé des manœuvres maritimes conjointes en mer de Chine méridionale. Le commentateur militaire Qi Leyi a expliqué à Epoch Times que ces exercices militaires menés simultanément en Europe et en Asie-Pacifique avaient aussi pour objectif de contrer la riposte des États-Unis et de leurs alliés à la mainmise de la Chine en Asie-Pacifique.

« Chaque étape de la stratégie du PCC prouve que le jugement des États-Unis et de l’Europe est correct : le PCC est une source de menace », a-t-il précisé.

Avertissement de l’OTAN

Le récent sommet de l’OTAN à Washington a mis en évidence l’engagement de cette organisation à accroître la conscience collective, à renforcer la résilience et à se préparer aux menaces potentielles du régime chinois.

« En raison de son ‘partenariat sans limites’ et du soutien qu’elle apporte à la base industrielle de défense de la Russie, la Chine est devenue un soutien décisif de la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine. Cela inclut le transfert de matériaux à double usage tels que des composants d’armes, des équipements et des matières premières. Nous sommes d’accord sur le fait que la Chine ne peut pas continuer à alimenter le plus grand conflit armé en Europe sans que cela ait des conséquences pour les intérêts et la réputation de Pékin », a déclaré M. Stoltenberg lors de la conférence de presse du 11 juillet.

En renforçant sa puissance militaire et en poursuivant son expansion dans la région indo-pacifique, notamment en mer de Chine orientale, dans le détroit de Taïwan et en mer de Chine méridionale, le régime chinois constitue une menace directe pour Taïwan, le Japon et les Philippines. Depuis 2022, l’OTAN a invité ses partenaires de la région indo-pacifique – le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande – à participer à ses sommets.

La déclaration du sommet de cette année a souligné l’importance de la région indo-pacifique pour la sécurité euro-atlantique. L’OTAN vise à approfondir les partenariats et à relever les défis communs en matière de sécurité avec les dirigeants de l’Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, de la Corée du Sud et de l’Union européenne.

Su Tzu-yun, directeur de l’Institut taïwanais de recherche sur la défense et la sécurité nationales, a expliqué à Epoch Times que la libre navigation dans la région indo-pacifique est cruciale pour l’OTAN en raison de l’importance des routes commerciales entre l’Asie du Nord-Est et l’Europe. En particulier, la Corée du Sud, le Japon et Taïwan jouent un rôle essentiel dans les chaînes d’approvisionnement de l’OTAN. Comme la région indo-pacifique fait face aux menaces de Pékin, il est tout à fait naturel que l’influence de l’OTAN s’étende à cette région.

« Cette année, six pays, dont la France, les Pays-Bas, la Turquie et le Royaume-Uni, ont envoyé des navires dans le détroit de Taïwan. Cela démontre la position de l’OTAN face aux menaces du PCC », a noté M. Su.

Il a aussi fait remarquer que l’intégration de l’Europe dans la coopération indo-pacifique en matière de sécurité constitue le changement le plus important depuis la guerre froide, marquant une évolution considérable dans la politique internationale et la sécurité mondiale.

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