Les ventes d’armes vers le Moyen-Orient ont flambé au cours des cinq dernières années, tandis que les exportations françaises ont largement augmenté sur un marché dominé par les États-Unis, selon un rapport de l’institut Sipri publié lundi.
Dans le monde, les ventes d’armes, en hausse depuis 2003, ont augmenté de 5,5% en volume sur la période 2015-2019 par rapport à la période 2010-2014, rapporte l’Institut international de recherche sur la paix, basé à Stockholm (Sipri).
« Dans l’ensemble, les transferts d’armes ont augmenté (…), parmi les pays importateurs d’armes, la demande est élevée et semble même avoir un peu augmenté », a déclaré à l’AFP Pieter Wezeman, chercheur à l’institut.
À elles seules, les importations dans les pays du Moyen-Orient ont progressé de 61% sur la période, représentant 35% du total des importations mondiales d’armes au cours des cinq dernières années.
L’Arabie saoudite est devenue dans le même temps le premier importateur mondial d’armes devant l’Inde, avec des volumes en hausse de 130%.
Les États-Unis sont le premier fournisseur des Saoudiens (73% des importations) suivis par le Royaume-Uni (13%) – et ce en dépit de leurs « vastes préoccupations » affichées concernant l’intervention militaire saoudienne au Yémen, note le Sipri.
Le fait qu’autant d’armes soient exportées vers le Moyen-Orient est particulièrement « préoccupant », selon Pieter Wezeman, alors que la région connaît « des conflits, des tensions et une potentielle nouvelle escalade des conflits ».
La France s’installe à la troisième place du classement des pays exportateurs.
Ces cinq dernières, le marché français de l’armement a représenté 7,9% des ventes totales dans le monde, soit une hausse de 72% par rapport à la période 2010-2014.
« Les exportations d’armes françaises ont atteint leur niveau le plus élevé depuis 1990 (…), l’industrie française de l’armement a bénéficié de la demande d’armes en Égypte (26% de ses exportations), au Qatar (14%) et en Inde (14%) », note l’institut.
Les livraisons d’avions de combat Rafale à destination de ces trois pays ont représenté près d’un quart des exportations d’armes totales de l’hexagone.
Le marché reste dominé par les États-Unis qui s’arrogent 36% de parts de marché, devant la Russie, qui accuse une baisse de 18% de ses ventes en 2015-19, à 21%.
Du côté des importations, l’Asie et l’Océanie ont conservé leur place de premières régions importatrices d’armes sur la période 2015-2019, enregistrant ensemble 41% des importations mondiales d’armements conventionnels en volume.
Les importations d’armes en Inde, qui était autrefois le plus grand importateur mondial, ont toutefois diminué de 32% et celles du Pakistan, pays voisin, ont chuté de 39%.
Dans le rapport, les chercheurs expliquent que ces deux puissances nucléaires — encore « largement dépendantes des importations » — « ont depuis longtemps pour objectif de produire leurs propres armes ».
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