Les fermiers australiens touchés par les feux jurent de renaître de leurs cendres

Par Epochtimes.fr avec AFP
9 janvier 2020 14:15 Mis à jour: 9 janvier 2020 14:49

Steve Bellchambers creuse une fosse pour enterrer les carcasses du bétail décimé par les feux de forêt qui ont balayé sa ferme à Batlow, en Nouvelle-Galles du Sud, un Etat du sud-est de l’Australie. 

Il fait partie de la dizaine d’habitants qui ont choisi de rester pour protéger leurs bêtes, en dépit des appels lancés par les autorités à évacuer ce secteur qualifié d’« indéfendable ».

M. Bellchambers, âgé de 45 ans, a perdu sa maison et beaucoup de ses animaux. Il a été contraint d’en abattre certains, grièvement brûlés, afin de mettre fin à leurs souffrances.

Ce père de quatre enfants a cependant réussi à sauver quelques chevaux.

« L’odeur demeure ancrée dans votre mémoire », raconte-t-il à l’AFP.

Depuis le début en septembre de ces feux de forêt dévastateurs, environ 80.000 km2 sont partis en fumée dans tout le pays, soit une superficie équivalente à celle de l’île d’Irlande ou l’Etat de Caroline du Sud en Australie.

Les incendies sont un nouveau coup dur pour les fermiers australiens déjà victimes d’une terrible sécheresse qui a rendu les terres agricoles arides.

-Des travailleurs ont abattu des arbres brûlés pour dégager les routes après un feu de brousse à Batlow, dans l’État de la Nouvelle-Galles du Sud en Australie, le 8 janvier 2020. -. Photo de SAEED KHAN / AFP via Getty Images.

Des dizaines de milliers de têtes de bétail ont péri

A travers l’immense île-continent, des dizaines de milliers de têtes de bétail ont péri.

M. Bellchambers explique que la population de Batlow – un village d’un millier d’habitants – a juré de se serrer les coudes.

« Ce n’est pas parce que les gens ne pleurent pas qu’ils ne souffrent pas intérieurement », fait-il remarquer.

« Beaucoup de personnes fonctionnent à l’adrénaline. Ils doivent continuer à avancer parce qu’une fois qu’ils s’arrêtent, ils tombent », selon lui.

-Le 8 janvier 2020 des chevaux dans une ferme qui ont survécu aux feux de brousse à Batlow, dans l’État australien de la Nouvelle-Galles du Sud. Photo de SAEED KHAN / AFP via Getty Images.

De loin, Stephenie Bailey a assisté avec effroi aux « orages de feu » – dont les éclairs dévastateurs ne sont pas accompagnés de pluie – qui ont détruit une partie de son verger.

A son retour, sa maison n’était plus qu’un amas de tôles et de restes calcinés.

Debout à côté d’un lopin de terre brûlée, avec une épaisse fumée dans l’air, cette physiothérapeute de 64 ans ne cache pas le choc ressenti devant l’ampleur des destructions.

« Nous allons nous en sortir  nous allons reconstruire »

« Comment vais-je à nouveau me sentir en sécurité? », s’interroge-t-elle en larmes.

« Votre vulnérabilité est mise à nu. Nous étions juste nus face à ces feux démoniaques. Mais, veut encore croire la sexagénaire.

Particulièrement précoce et virulente cette année, la saison des incendies a déjà fait 26 morts en Australie et détruit plus de 2.000 maisons.

Batlow, un village situé aux portes des Alpes Australiennes, est réputé pour ses vergers et ses plantations de pins.

-Le 8 janvier 2020 des animaux dans une ferme qui ont survécu aux feux de brousse à Batlow, dans l’État australien de la Nouvelle-Galles du Sud.. Photo de SAEED KHAN / AFP via Getty Images.

John Garner  » se battre 24 heures sur 24 pour garder son bétail en vie »

Un exploitant agricole de 68 ans, John Garner, reconnait n’avoir presque pas dormi au cours des dernières semaines afin de se battre 24 heures sur 24 pour garder son bétail en vie.

Il avoue ne pas savoir combien de temps il pourra encore vivre sur cette terre, compte tenu des dégâts, mais il se dit déterminé à rester.

« C’est très stressant. Tout ce que vous ramassez est noir. Je ne peux rien faire parce que c’est tout noir. C’est un gâchis », déplore-t-il.

« Mais je vais continuer à essayer et m’accrocher. Nous devons essayer et nourrir le pays d’une manière ou d’une autre ».

 

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