Juste avant d’embarquer à Washington dans leur avion vers Hong Kong, les figures du mouvement pro-démocratie de l’ex-colonie britannique ont affiché leur détermination à amplifier leur lutte, particulièrement à l’occasion des prochaines célébrations des 70 ans du régime communiste chinois.
Joshua Wong et Denise Ho sont apparus plus remontés que jamais dans une interview à l’AFP, à l’issue d’une tournée qui a notamment permis au jeune étudiant en sciences politiques de s’entretenir à Berlin avec le ministre allemand des Affaires étrangères et à la vedette de la pop cantonaise de prêcher sa cause réformiste à Taïwan ou à Sydney.
Mais c’est la capitale fédérale des Etats-Unis qui a offert aux deux égéries pro-démocratie la meilleure caisse de résonance.
« Il est remarquable que les autorités américaines ont ces trois derniers mois accordé nettement plus d’intérêt aux manifestations à Hong Kong, en comparaison avec cinq ans auparavant », se félicite Joshua Wong, qui à 22 ans seulement a été invité à s’exprimer devant les élus du Congrès sur la colline du Capitole.
– valeurs humanistes universelles-
Le message qu’il a martelé à Washington est simple: face aux volontés hégémoniques et aux abus autoritaires de Pékin, Hong Kong est l’avant-poste d’un combat mondial pour les valeurs humanistes universelles.
« Ce voyage a vraiment été fructueux », confirme Denise Ho, artiste censurée en Chine continentale mais dont la voix galvanise la jeunesse hongkongaise avide de réformes.
Leur retour dans le territoire semi-autonome intervient alors qu’appels à manifestations et à la grève s’y multiplient avant deux anniversaires-clés: les cinq ans du « Mouvement des parapluies », qui à l’automne 2014 avait vainement réclamé un véritable suffrage universel à Hong Kong, et la célébration de la fondation de la République populaire de Chine en 1949.
-Dates sensibles-
Deux dates sensibles qui devraient voir une nouvelle fois les habitants de Hong Kong se mobiliser en masse, comme ils l’ont tant fait depuis plus de cent jours.
Le 1er octobre, jour de la fête nationale de la Chine communiste, « nous nous attendons à ce qu’énormément de gens descendent dans la rue. Et je m’attends à ce que la police tente de tuer cela dans l’œuf », confie Denise Ho, jeune quadragénaire également icône LGBT. Elle dit redouter des violences des forces de l’ordre, récemment épinglées dans un rapport d’Amnesty International.
-Etat policier-
« Hong Kong est devenu un Etat policier où le gouvernement se cache derrière les forces de police pour refuser d’offrir des solutions », assure la chanteuse et actrice. Également membre de la délégation reçue au Capitole, Brian Leung s’était rendu célèbre pour avoir enlevé son masque lors du siège du Parlement hongkongais en juin.
« Nos services de police ont été corrompus pour devenir un outil personnel permettant à (la chef de l’exécutif hongkongais) Carrie Lam de rester au pouvoir et d’abuser de la puissance publique pour torturer la population », dénonce-t-il.
« Le pire est que les policiers dissimulent systématiquement leur identité, ne dévoilent pas leur visage, ce qui rend impossible d’établir leur responsabilité », ajoute le jeune universitaire en exil aux Etats-Unis.
De nouveaux affrontements ont opposé samedi la police et des manifestants à Hong Kong. Les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogène et aux canons à eau contre des groupuscules radicaux qui ont érigé des barricades et jeté des pierres et des cocktails Molotov.
Joshua Wong se montre confiant dans l’adoption par Washington d’ici fin décembre d’une loi qui conditionnerait le maintien d’un statut commercial spécial, favorisant le commerce avec Hong Kong, à un feu vert annuel accordé par le département d’Etat américain.
En cas de manquement en matière de droits de l’homme s’appliqueraient automatiquement les restrictions imposées à la Chine continentale.
En attendant, le militant met en garde contre le « piège » tendu par Carrie Lam, qui a proposé une plateforme de « dialogue » supposée mettre fin aux rassemblements de protestataires.
« Il y a cinq ans, cinq responsables étudiants ont entamé un dialogue avec Mme Lam, qui a débouché sur des poursuites contre quatre d’entre eux, parmi lesquels deux ont été écroués. Et, lors du mouvement de Tiananmen, les leaders étudiants ont dialogué avec Pékin sans éviter le massacre », relève-t-il.
« La lutte s’annonce longue », concède Denise Ho. « Mais la population reste très déterminée et très forte ».
??????Plusieurs figures hongkongaises du mouvement démocratique comme #Joshua_Wong ou #Denise_Ho ont appelé à Washington le 17 septembre les parlementaires américains à faire pression sur Pékin pour préserver les droits de l’homme et la démocratie à #HongKong (LaCroix). pic.twitter.com/xgheyd4OcV
— VALLÉE Jean-Claude (@jclvallee1) September 20, 2019
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