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« Les flics sont à bout, c’est mon cas », déclare un policier

décembre 10, 2020 19:26, Last Updated: décembre 10, 2020 19:26
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Les forces de l’ordre font l’objet de vives critiques en ce moment, notamment en raison de l’agression récente, par plusieurs policiers, du producteur de musique Michel Zecler. La profession connaît un sérieux désarroi, et les fonctionnaires se sentent abandonnés par le président Emmanuel Macron, d’autant plus qu’ils vivent eux-mêmes des agressions au quotidien. L’un d’eux se dit à bout, il s’est confié à l’antenne d’Europe 1.

Des « contrôles au faciès institutionnalisés »

Alors qu’Emmanuel Macron s’est exprimé sur Brut vendredi dernier, il a reconnu qu’il existait des « violences par des policiers ». Il a en effet préféré utiliser cette expression plutôt que « violences policières », qu’il considère comme « un slogan pour des gens qui ont un projet politique ». Pour endiguer cette crise profonde, le président de la République a annoncé ce mardi la tenue d’un Beauvau de la Sécurité dès janvier, sur une réforme de la police.

Mais les syndicats de policiers sont en colère et dénoncent les propos du président concernant les « contrôles au faciès institutionnalisés ». « On aurait préféré avoir du soutien plutôt que des accusations et surtout donner raison à ceux qui nous accusent tous les jours de commettre des méfaits non déontologiques, non réglementaires et passibles du code pénal », a expliqué Stanislas Gaudon, délégué général du syndicat Alliance. Les syndicats de police appellent à une grève des contrôles.

La profession est démotivée. L’un des fonctionnaires de police, qui a préféré rester anonyme, s’est exprimé au micro d’Europe 1. En 15 ans de métier, il n’a jamais vécu une situation comme celle-ci.

« Un jour, on va baisser les bras, mais totalement »

« Il n’y a pas un flic qui se lève le matin en se disant : ‘Je vais me faire que des noirs aujourd’hui’, ou : ‘Je vais me faire aujourd’hui que des personnes nord-africaines.’ Nous, au quotidien, on interpelle des gens pour des faits, pas pour des couleurs. Je ne comprends pas comment M. le président a pu en arriver à cette conclusion », pointe le fonctionnaire désabusé.

« Les flics sont à bout. C’est mon cas », a-t-il avoué, ajoutant : « Un jour, on va baisser les bras, mais totalement. Pourquoi j’irais aujourd’hui faire un contrôle d’identité ? Pour les risques que ça implique, avec en plus les images sur les réseaux sociaux. »

Il a par ailleurs exprimé la peur qu’il ressent, chaque jour. « On part le matin, on embrasse notre femme, et on dit : ‘J’espère que ça ira.’ On a peur de mourir, à un moment. Les collègues qui ont été brûlés par des cocktail Molotov, ils se sont vus mourir. Je n’ai pas envie d’y passer. Ce n’est pas ça la police. On n’est pas rentrés là-dedans pour faire ça. On est à un niveau de violence aujourd’hui qui est au maximum », dénonce le fonctionnaire.

« Tout est prétexte à faire notre procès, mais personne ne prend notre place, pendant les manifs, face aux Black Bloc, capables du pire », s’insurge-t-il. « La violence n’est, fondamentalement, pas de notre côté », conclut-il.

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