« Il est possible qu’il y ait une résistance », a déclaré Luis de Guindos à la radio Cadena SER qui l’interrogeait sur la possibilité que certains des 176.000 fonctionnaires de l’administration catalane refusent cette mise sous tutelle.
« Mais nous espérons que les fonctionnaires (…) soient conscients du fait que tout agissement contre la société catalane sera négatif », a-t-il déclaré. « Il faut respecter la loi car, en dernier lieu, c’est la société catalane qui en subira les conséquences ».
Le premier syndicat en Espagne, Commissions ouvrières (CCOO), a également appelé les fonctionnaires à respecter la loi et ne pas répondre à des ordres douteux. « Nous leur recommandons de demander des ordres par écrit s’ils estiment que ces consignes sont étranges », a déclaré le secrétaire général du syndicat, Unai Sordo.
Le Sénat doit décider vendredi en séance plénière s’il accorde au chef du gouvernement conservateur Mariano Rajoy, au titre de l’article 155 de la Constitution, le pouvoir de destituer l’exécutif indépendantiste catalan ainsi que la mise sous tutelle de sa police, son Parlement et ses médias publics, pour six mois, le temps d’organiser des élections début 2018 dans la région.
Mais les Catalans sont divisés à parts presque égales sur l’indépendance et certains sont décidés à résister à la suspension de facto de l’autonomie de leur région, reconquise après la fin de la dictature de Francisco Franco (1939- 1975), même si le gouvernement assure qu’elle n’est destinée qu’à rétablir l’ordre constitutionnel.
« Nous n’allons faire qu’une gestion strictement administrative, le temps de retrouver la normalité », a assuré M. de Guindos avant de déplorer « la pire crise institutionnelle » vécue en Espagne depuis très longtemps.
« On exploite un sentiment qui peut être licite (l’aspiration à l’indépendance, ndlr) (…) pour monter une révolution contre les bases de notre coexistence démocratique », a-t-il ajouté.
Le ministre a estimé que les effets de l’incertitude entraînée par la situation politique se feraient sentir dans la région « de manière évidente au quatrième trimestre ».
« On observe une chute de la consommation et la paralysie des investissements, ce qui est logique dans une situation d’énorme incertitude et d’inquiétude », a-t-il ajouté.
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