Pour faire face à l’inflation, les Français tentent de trouver des solutions, le but étant de réduire leurs dépenses. Ainsi, leurs modes de consommation changent, et beaucoup réduisent l’achat de produits d’hygiène et de nettoyage, selon des données analysées par le cabinet NielsenIQ pour Reuters, ainsi que le relaye Midi libre.
Les données recueillies par NielsenIQ montrent un changement d’habitudes des consommateurs en un an, en raison de la forte augmentation des prix. C’est notamment sur les produits d’hygiène personnelle et sur les produits ménagers que ces changements se font ressentir. Notons également que les consommateurs se dirigent davantage vers les marques de distributeurs en boudant les grandes marques.
Les marques de distributeur : de bonnes alternatives pour les consommateurs
Les consommateurs achètent beaucoup moins de produits tels que le gel douche, le produit vaisselle, la lessive, ou encore le papier toilette et les tampons, selon les données de NielsenIQ. Anton Delbarre – chef économiste chez Eurocommerce, la fédération européenne du commerce de détail et de gros – a effectivement remarqué que « certaines personnes mangent moins, se douchent moins, nettoient moins la maison ou utilisent un peu moins de produits pour leur lave-vaisselle ou leur lave-linge ».
De plus, les consommateurs se détournent des produits grandes marques au profit des marques de distributeurs. Ce constat est évident sur les gels douches, dont les volumes ont baissé de 10% chez les grandes marques, et ont en revanche augmenté de 14% pour les marques de distributeurs. Même constat pour les volumes de détergents, qui ont baissé de 10% chez les grandes marques et ont augmenté de 28% pour les marques de distributeurs. « Lorsqu’il existe de bonnes alternatives en matière de marques de distributeur, on observe un changement important », a encore constaté Anton Delbarre.
Diminution de la quantité de produit à l’intérieur des emballages
Mais ces différences d’achats chez les consommateurs pourraient conduire à une guerre des prix encore plus intense entre les distributeurs, les responsables politiques et les fabricants de biens de consommation. De fortes tensions existent déjà sur les prix des denrées alimentaires.
Notons que certains fabricants de produits alimentaires (Nestlé, Pepsico), ont non seulement augmenté les prix mais ont en parallèle, diminué les quantités de produit à l’intérieur des emballages. En conséquence, ils ont été vivement critiqués par les distributeurs et des responsables politiques, qui ont également pointé leur absence de coopération dans les négociations.
Ainsi que l’a annoncé Emmanuel Macron ce dimanche sur TF1, le gouvernement va demander aux géants de l’agroalimentaire un accord sur la modération des marges, afin de réduire les prix des produits alimentaires. Le chef de l’État va également inciter les distributeurs à vendre le carburant « à prix coûtant », et non pas « à perte » comme l’avait proposé Élisabeth Borne.
En cause aussi ; une baisse du pouvoir d’achat et des salaires qui stagnent
Ce mercredi, le gouvernement français a dû aborder la question des prix des produits alimentaires lors de la présentation de son budget pour 2024. Il devrait adopter une loi visant à avancer les négociations annuelles entre les marques et les supermarchés, afin que les baisses de prix prennent effet à partir du 15 janvier au lieu du 1er mars habituel.
Cependant, même si les prix viennent à diminuer, ces changements observés dans la consommation d’une partie des Français devraient se maintenir, car ceux-ci « se rationnent en partie à cause de la baisse de leur pouvoir d’achat, mais aussi parce que les salaires sont toujours à la traîne par rapport à l’inflation », a encore pointé Anton Delbarre. « Une fois que les salaires auront rattrapé l’inflation, cet effet devrait probablement s’atténuer, mais il subsistera en partie car les gens créent de nouvelles habitudes », a-t-il d’ores et déjà prévenu.
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