Les réseaux sociaux pourraient rendre le partage d’images indécentes beaucoup plus difficile pour les pédophiles, mais, ils choisissent de ne pas investir dans cette technologie, selon un haut responsable de la police britannique, lors de son dernier jour de travail.
Simon Bailey, le chef de la police et responsable de la protection de l’enfance au sein du National Police Chiefs’ Council et chef de la gendarmerie de Norfolk, était attendu pour un discours pointant le doigt à Facebook, mercredi, alors qu’il marquait la fin de ses 35 ans de carrière dans la police.
Les plans de l’entreprise visant à introduire un cryptage général de bout en bout menacent d’ « éteindre les lumières » sur la question des abus sexuels d’enfants en ligne, prévient M. Bailey lors de la conférence PIER21.
Décrivant l’ampleur actuelle de la criminalité comme une « épidémie », le chef sortant indique : « Malheureusement, l’industrie technologique continue de faire passer le profit avant la protection des enfants. »
Facebook est déjà la plateforme la plus utilisée pour le partage d’images indécentes et pourtant, elle prévoit de s’aveugler volontairement en introduisant un cryptage de bout en bout dans ses services. Cela va tout simplement éteindre les lumières sur notre capacité à surveiller efficacement cette activité. Facebook a la possibilité de modifier ces plans.
« Le gouvernement a produit un livre blanc sur la sécurité en ligne et une réponse complète du gouvernement à la consultation, qui donnerait à l’Ofcom le pouvoir d’infliger des amendes aux entreprises qui hébergent ce matériel. Mais si personne ne peut voir ce qui est téléchargé, cela n’empêchera pas les infractions. »
M. Bailey a dit que le Royaume-Uni est devenu « leader mondial » dans la lutte contre les abus en ligne au cours des sept dernières années, mais que le nombre de victimes continue d’augmenter.
La base de données sécurisée de la police sur les images d’abus d’enfants contiendrait environ 20 millions d’images uniques d’abus sexuels d’enfants, dont le nombre augmente d’environ 250 000 par mois.
Il y a neuf ans, le centre pour l’exploitation des enfants et la protection en ligne était chargé de coordonner 192 arrestations en un an, mais aujourd’hui la police, en partenariat avec l’Agence nationale de lutte contre la criminalité, s’occupe de 850 délinquants par mois, selon le discours de M. Bailey à l’université Anglia Ruskin.
« Notre partenariat nous a permis de protéger des dizaines de milliers de jeunes, mais le volume des infractions continue de croître, la dépravation s’aggrave et les victimes sont de plus en plus jeunes. L’échelle est tout simplement écrasante. La police et la NCA font tout ce qui est en leur pouvoir, mais la responsabilité doit maintenant incomber aux géants des médias sociaux, qui continuent de se décharger de toute responsabilité. »
M. Bailey a dirigé la gendarmerie de Norfolk au cours des huit dernières années et a commencé à travailler sur la protection des enfants et les enquêtes sur les abus pour le NPCC en 2014.
Il est devenu chef du NPCC sur la violence et la protection publique en 2016.
Un porte-parole de Facebook a déclaré : « L’exploitation des enfants n’a pas sa place sur nos plateformes et Facebook continuera à diriger l’industrie en développant de nouvelles façons de prévenir, détecter et répondre aux abus. Le cryptage de bout en bout est déjà la principale technologie de sécurité utilisée par de nombreux services pour protéger les personnes contre les pirates et les criminels. Son déploiement complet sur nos services de messagerie est un projet à long terme et nous intégrons de solides mesures de sécurité dans nos plans. »
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