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Les « gilets jaunes » ont réagi au discours de vœux d’Emmanuel Macron

janvier 2, 2019 16:54, Last Updated: janvier 2, 2019 16:54
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Premières réactions de « gilets jaunes » suite au discours des vœux d’Emmanuel Macron, recueillies lundi par les bureaux de l’Agence France Presse (AFP) en France :

À Bordeaux :

Sur le pont d’Aquitaine, où les « gilets jaunes » ont appelé à « faire la fête » pour le réveillon, très peu parmi la grosse centaine de manifestants présents ont regardé le président sur leur smartphone.

« J’ai entendu que rien n’allait changer », a indiqué Rabah, 52 ans, chef d’équipe dans le bâtiment à Bordeaux, qui l’a écouté. « Franchement, il est sourd, il ne montre aucun signe d’apaisement, les gens vont continuer de plus belle », dit-il.

À Montabon (Sarthe), où une quinzaine de « gilets jaunes » réveillonnaient sous une tente :

Marc, 40 ans : « Il a rallumé le feu, il a décrété qu’il ferait rien pour nous aider. S’il veut rien faire, on restera là comme on l’a décidé ».

Fabienne : « Je crois que là, il y a vraiment une vraie fracture entre monsieur Macron et la population ».

Karine : « Je pense qu’il n’a toujours pas compris et que de toute façon on tend vers une dictature. Maintenant, c’est officiel : taisez-vous, faîtes ce que je vous dis ».

Étienne : « Il faudrait plutôt écouter les vœux des gilets jaunes »!

Olivier : « Il fait un coup d’État, il s’assoit sur le peuple ».

Dans la région Grand-Est :

Isabelle, enseignante de 36 ans en lycée professionnel à Strasbourg : « Je suis très en colère face à ce que le président a dit… J’ai l’impression qu’il est totalement sourd à ce qu’il se passe. Il nous a parlé de vérité, de dignité, d’espoir. Sa vérité, ce n’est pas la nôtre. Il nous dit que toutes les réformes qu’il avait prévues, il va les faire en nous disant en plus que c’est pour améliorer les choses. Notre vérité, c’est qu’on n’en peut plus de ne pas pouvoir finir le mois, et je n’ai rien entendu dans ce sens, c’est scandaleux ». 

Pour la dignité, il a parlé de foule haineuse…ça va faire réagir ! On est une foule et tant mieux, ça veut dire qu’on est nombreux. On a la dignité pour beaucoup d’entre nous de travailler, de produire les richesses de la France dont il a parlé. Notre dignité, c’est ce mouvement depuis plusieurs semaines dont il faut qu’on soit fier (sans se la faire confisquer) par quelques personnes qui viennent casser. Le premier qui ne nous respecte pas, c’est lui et ce n’est pas nous qui ne respectons pas les autres. Enfin, l’espoir, c’est que ce mouvement continue et aboutisse, pourquoi pas, à une grève générale, c’est peut-être le seul moyen pour nous de ne plus subir. Il y a un grand vent de démocratie réelle qui souffle sur le pays et je n’ai pas l’impression que les gens veulent arrêter de dire ce qu’ils ont à dire ».

« Il y a eu dix morts (en marge du mouvement des « gilets jaunes »), il n’en a pas parlé », a-t-elle relevé.

Jonathan, un fonctionnaire territorial de 35 ans à Commercy : « Il était sur un discours orienté pour la droite, on a l’impression qu’il droitise sa politique. Il est en train de viser les élections européennes. Il nous a quand même qualifiés de « foule haineuse »…insupportable à écouter ! Il a parlé des citoyens qu’il a prodigieusement négligés depuis son arrivée. Il a parlé des services publics qu’il détruits et qui sont en plus en plus éloignés des gens. Les policiers ont réclamé, en deux jours ils ont eu des réponses à leurs doléances. Il y a des gens comme les infirmières, les aides-soignantes, qui réclament des moyens supplémentaires et qui n’ont rien… C’est un rapport de force : il donne à ceux qui ont le pouvoir de gêne ! « 

Un « gilet jaune » mosellan, Mathieu, n’a pas écouté les vœux du président. « Je compte passer une bonne soirée… C’est dommage, c’est triste d’en arriver là, il pourrait annoncer que le Smic passe à 3 000 euros que je ne l’entendrais pas. Je ne l’écoute plus. Quand on passe de déceptions en déceptions, on n’a plus envie de les écouter. La télé, maintenant, c’est juste pour mes enfants ».

Michel, un « gilet jaune » de Colmar, ne s’attend pas « à ce qu’il annonce des choses positives, pas plus que ce qu’il a déjà donné. Mais ça ne suffit pas, c’était des miettes pour calmer la tension des gilets jaunes ».

Il pense que le mouvement « va bien repartir » après les fêtes. « C’est bien de manifester à Paris, mais l’objectif c’est qu’il y ait des manifestations dans les villes, les grandes comme les petites pour que ça se voit. Faire des chicanes, ralentir les gens, ça n’a plus de valeur. Il y aura des opérations de blocage des bâtiments qui touchent l’État, les préfectures, les cités administratives et les centres des impôts. Il y aura plus d’opérations de ce genre ».

Pour les élections européennes, il s’interroge sur le bien-fondé d’une liste « gilet jaune » : « L’objectif est d’arrêter la liste de Macron. Si on fait des listes à droite et à gauche, il peut passer. Et si on fait une liste, ça devient politisé, ce n’est plus la même chose ».

À Marseille :

Michaël : « J’ai décidé de boycotter les discours ».

Medhi Bollic : « Il joue la montre mais la montre on va la casser ».

Luc Benedetti : « C’est catastrophique ».

Laurence : « C’est du vent, c’est pipo ».

Guillem : « C’est un discours de politique générale. Il n’a rien dit de concret ».

D. S avec AFP

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