Les grandes fortunes sud-coréennes se sont succédé lundi pour rendre un ultime hommage au président de Samsung Lee Kun-hee, décédé dimanche à 78 ans après avoir été pendant des décennies l’industriel le plus puissant du pays.
Sous la direction de M. Lee, qui était alité depuis une attaque cardiaque il y a six ans, Samsung Electronics, fleuron du groupe, est devenu le premier fabricant mondial de smartphones et de puces mémoire.
Le chiffre d’affaires du groupe pèse aujourd’hui un cinquième du PIB de la Corée du Sud. Samsung est de loin le plus grand des conglomérats familiaux (« chaebols ») qui dominent la 12ème économie mondiale.
Hommes politiques et de grands patrons
Le groupe a annoncé que le nombre de personnes qui seront autorisées à se recueillir jusque mercredi auprès de la dépouille du patriarche sera limité, en raison de l’épidémie de coronavirus.
Lundi, nombre d’hommes politiques et de grands patrons se sont présentés au Centre médical Samsung de Séoul pour rendre hommage à M. Lee.
Parmi eux, le patron du groupe Hyundai Motor, Chung Eui-sun, ou encore le président de Korean Air Cho Won-tae.
« Le départ d’un grand homme est très triste », a déclaré aux journalistes M. Chung, qui a salué le leadership de M. Lee « sur tout un pan des milieux d’affaires du pays ».
Le groupe Hyundai, fondé par le grand-père de M. Chung, est le deuxième plus grand conglomérat du pays.
Divers ambassadeurs rendent hommage
Le président du Parti démocrate au pouvoir, et ancien Premier ministre, Lee Nak-yon, a salué de son côté l’esprit d’innovation « superbe » du défunt.
« Je veux le remercier d’avoir élevé le pays, dans son statut comme dans sa fierté », a-t-il ajouté.
Les ambassadeurs de Chine et des Etats-Unis font aussi partie des personnes qui se sont rendues lundi auprès du défunt.
Les « chaebols » ont contribué au relèvement de l’économie sud-coréenne, qui était dévastée après la Guerre de Corée (1950-1953) et compte désormais parmi les poids lourds de la scène mondiale. Mais ces groupes sont aussi accusés de longue date d’accointances troubles avec le pouvoir et d’étouffer toute concurrence.
Lee Kun-hee a lui-même été condamné deux fois, dont une pour avoir corrompu un président, ce dont il fut par la suite gracié.
Son fils et héritier Lee Jae-yong est actuellement refugié dans le cadre du gigantesque scandale de corruption qui avait entraîné la destitution de l’ex-président Park Geun-hye.
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