Connu de longue date pour ses « gaffes », le favori de la primaire démocrate américaine Joe Biden a multiplié ces dernières années les dérapages et les gestes déplacés, ce qui alimente les doutes sur ses capacités à tenir la longue campagne électorale pour la Maison Blanche.
Se présenter comme candidat à l’élection présidentielle pour 2020 aux États-Unis, c’est également voir son passé examiné en détail, avec des images qui peuvent se retourner contre vous.
Des gaffes à répétition
« Je ne suis pas en train de devenir fou ! », plaisantait en août l’ancien vice-président de Barack Obama, âgé de 76 ans. Un dur article du Washington Post affirmait qu’il avait mélangé plusieurs anecdotes pour saluer la bravoure d’un militaire.
Juste après les fusillades meurtrières d’El Paso, au Texas, et de Dayton, dans l’Etat de l’Ohio (31 morts au total), début août, il avait ainsi déploré les « tragiques événements à Houston », également au Texas, « et aussi dans le Michigan », un tout autre État… avant de rectifier.
Pourtant, ses faux pas à répétition préoccupent bien certains démocrates pour qui la priorité absolue est de choisir « le » candidat qui pourra battre le président républicain Donald Trump en 2020.
Ils craignent qu’avec ses gaffes, ajoutées aux doutes sur sa forme physique, le grand favori chez les démocrates ne prête le flanc à de féroces attaques du président, qui le surnomme déjà « Joe l’endormi » et a mis en doute sa santé mentale.
Dans l’Iowa le 30 novembre 2019, le candidat a mordu la main de sa femme, qui prononçait un discours. La photo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, tout le monde se demandant ce qui lui était passé par la tête.
Après la mise en ligne de la vidéo, en remettant ce moment dans son contexte, l’on comprend qu’il a simplement voulu faire une blague à sa femme en feignant l’effarement face aux grands gestes de celle-ci. Ce qui n’enlève pas pour autant toute la bizarrerie de l’acte.
Propos racistes
En 2007, alors qu’il briguait l’investiture démocrate pour l’élection de 2008, il avait salué Barack Obama comme étant le premier candidat noir « intelligent, propre, qui s’exprime bien »: «Vous avez le premier Afro-américain bien articulé, intelligent, propre et qui est beau à regarder. Vous avez une histoire».
Peu après, il faisait de nouveau parler de lui en lançant que « les enfants pauvres sont aussi intelligents et talentueux que les enfants blancs ». Là aussi, il s’est vite repris –« que les enfants riches’. »
En juillet 2006, à propos des immigrés indiens : « Dans le Delaware, la population qui s’accroît le plus est celle venant d’Inde. Vous ne pouvez pas aller dans une supérette ou dans un magasin de donuts sans entendre un accent indien. Je ne plaisante pas. »
Outre les dérapages ou les phrases, à la limite de la controverse, Joe Biden collectionne également des moments étranges ou des gestes déplacés.
Des gestes déplacés et des allusions sexuelles
Il a aussi été dénoncé en 2019 par plusieurs femmes pour des gestes d’affection jugés trop marqués. S’il n’a jamais été accusé d’agression sexuelle, son comportement étrange a rendu certaines situations inconfortables pour ces femmes.
L’exemple le plus connu est survenu en 2015. Alors que le secrétaire à la Défense Ashton Carter prononçait un discours, Joe Biden se tenait en retrait avec la femme de celui-ci. Après l’avoir tenue par les épaules, il lui a reniflé les cheveux. Des années plus tard, Stéphanie Carter a assuré que cela ne l’avait pas dérangée, mais ce n’est pas le cas d’autres femmes.
Avant même que Biden ne se présente officiellement pour la présidentielle de 2020, deux femmes lui ont reproché son comportement. L’homme s’est excusé, et a assuré qu’il ferait de son mieux pour ne plus reproduire ce genre d’attitude. Cela lui a cependant valu le surnom de «Creepy Joe Biden» de la part de Donald Trump (l’effrayant Joe Biden en français).
En 2017, l’homme né dans le Delaware prononçait un discours alors qu’une nouvelle piscine de l’État allait porter son nom. Seulement, au milieu de sa prise de parole, Joe Biden raconte une anecdote bizarre sur ses jambes poilues que des enfants lui touchaient quand il était maître nageur dans sa jeunesse, ou encore qu’il « aime les enfants qui sautent sur ses genoux ».
En janvier 2015, Joe Biden se penchait et murmurait quelque chose à l’oreille de la fille du sénateur Chris Coons, très mal à l’aise, puis l’embrassait maladroitement.
Avant de faire campagne pour Obama, en 2007, Joe Biden répondait à la question suivante: « Désirez-vous vraiment devenir président des États-Unis ? » Réponse de Biden : « Je préfèrerais être à la maison en train de faire l’amour à ma femme, pendant que mes enfants dorment. »
Lors de la campagne pour la réélection d’Obama en 2012, Biden a fait aussi une curieuse allusion. En parlant de la doctrine du « gros bâton » de Theodore Roosevelt (le gendarme mondial), il a mentionné que Barack Obama avait, lui aussi, « un gros bâton ».
L’affaire de l’Ukraine et de son fils Joe Binden
Lors d’une discussion au Conseil des relations étrangères en janvier 2018, M. Biden a parlé de ses relations avec l’Ukraine et a déclaré à l’auditoire qu’il avait réussi à forcer le renvoi d’un procureur ukrainien de premier plan, Viktor Shokin, en retenant 1 milliard de dollars d’aide américaine à ce pays.
Also remarkable that Biden isn’t investigated.https://t.co/BeKiNa4glw
— whatever (@BillReed09) December 4, 2019
Ce procureur aurait enquêté sur une société privée ukrainienne de gaz, Burisma Holdings, dont le fils de M. Biden, Hunter Biden, faisait partie du conseil d’administration.
« J’avais obtenu l’engagement de l’ancien président ukrainien Petro Poroshenko et de l’ancien Premier ministre ukrainien Arseniy Yatsenyuk de prendre des mesures contre le procureur général. Et ils ne l’ont pas fait », a déclaré M. Biden à son auditoire.
« Alors ils ont dit qu’ils allaient à une conférence de presse. J’ai dit, ‘non, je n’irai pas… ou, nous n’allons pas vous donner le milliard de dollars’. Ils ont dit : ‘Vous n’avez aucune autorité. Vous n’êtes pas le président’. J’ai dit : ‘Appelez-le, je vous le dis, vous n’aurez pas le milliard de dollars.’ Je devais partir de là dans 6 heures, si je me souviens bien. Je les ai regardés et j’ai dit : ‘Je pars dans 6 heures. Si le procureur n’est pas renvoyé, vous n’aurez pas l’argent’ », a-t-il poursuivi.
Son équipe de campagne inquiète à l’idée de nouvelle gaffes
« L’une des choses compliquées pour l’équipe de campagne de Biden, c’est que l’idée circule maintenant qu’il est un habitué des gaffes et qu’il est trop vieux », souligne Robert Boatright, professeur à l’université Clark.
Il sait que « chaque fois qu’il va se tromper, on va tenter d’inscrire cela dans le cadre de ce récit, tandis que les autres candidats peuvent faire des erreurs sans que personne ne les remarque ».
Très connu et encore largement populaire chez les démocrates, Joe Biden suit un agenda plus léger sur le terrain de la campagne.
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