Le syndicat des Jeunes agriculteurs a demandé jeudi un meilleur accompagnement de l’État pour la transmission des exploitations, « angle mort des politiques agricoles », dans sa contribution à la concertation sur la future loi d’orientation et d’avenir (LOA) agricole.
Le ministère de l’Agriculture a précisé jeudi que cette concertation nationale, lancée début décembre, durerait jusqu’en mai dans l’optique d’aboutir en juin à un « pacte » puis à un projet de loi.
Allié et pépinière du syndicat majoritaire FNSEA, le syndicat des Jeunes agriculteurs a compilé dans un document ses « grandes orientations ».
« Nous faisons face à une crise démographique agricole inédite, puisqu’il s’agit de remplacer d’ici cinq ans près de 200 000 agriculteurs, la moitié d’entre nous, bientôt en âge de partir à la retraite », souligne son président, Arnaud Gaillot, en préambule de ce document.
La moitié des exploitations françaises sont dirigées par au moins un exploitant âgé de 55 ans ou plus, « qui a déjà atteint ou atteindra l’âge de la retraite dans la décennie qui vient », selon le dernier recensement agricole. Et parmi ceux qui ont dépassé 60 ans, les deux tiers n’ont pas cherché ou identifié de repreneur.
« Attirer des jeunes, ou des publics en reconversion, les former, les accompagner dans leur projet d’installation ou de reprise est donc une urgence si on veut préserver nos terres et notre souveraineté alimentaire », affirme Arnaud Gaillot.
« Malheureusement l’accompagnement à la transmission des exploitations agricoles à des jeunes est l’angle mort des politiques agricoles », déplore le syndicat, pour lequel les cédants ont « besoin d’aide et d’incitation face à des freins structurels ».
L’organisation propose d’anticiper avec eux la reprise de leur exploitation par un jeune, de mener un diagnostic économique, humain et environnemental sur ces fermes, et de créer un « dispositif fiscal et social incitatif », via par exemple un crédit d’impôt.
« La reprise d’une exploitation est le moment le plus propice pour faire des transformations », défend aussi le syndicat, qui y voit un « levier puissant pour la transition agroécologique en misant sur la jeunesse ».
« Nous ne ferons pas mieux en faisant des pas en arrière, en retournant vers des modèles qui nous ont déjà amenés à la catastrophe », prévient-il, proposant d’investir « plus que jamais dans la recherche et le développement ».
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