Les Jeux Olympiques, une manne pour le tourisme français

août 2, 2017 13:00, Last Updated: août 2, 2017 12:58
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La perspective d’accueillir les jeux Olympiques de 2024 à Paris ravit les acteurs du tourisme, qui en attendent des retombées durables pour la France en termes de fréquentation et de recettes. Même s’il faut encore attendre une validation le 13 septembre par le Comité international olympique à Lima, l’attribution à Paris de l’organisation des JO-2024 ne fait plus de doute.

Relance du tourisme, « un effet d’engouement »

« C’est une excellente nouvelle. Sur le tourisme, ce sera inévitablement positif. C’est l’événement le plus couvert au monde sur le plan médiatique, ça va même au-delà de la Coupe du monde de football », se réjouit Frédéric Valletoux, président du Comité régional du tourisme Paris Ile-de-France. Il souligne que, sur les cinq à onze milliards d’euros de retombées économiques annoncées par le comité d’organisation, 30% sont directement liées à l’activité touristique.

Au moment où la filière se remet progressivement de l’impact des attentats de novembre 2015 à Paris et de juillet 2016 à Nice, l’attribution des jeux Olympiques va faciliter le mouvement vers l’objectif ambitieux fixé par le gouvernement d’atteindre les 100 millions d’entrées d’étrangers par an d’ici 2020.  La France pourrait ainsi se maintenir au premier rang mondial sur le critère de la fréquentation touristique. M. Valletoux estime que les premiers effets pourraient se faire sentir assez vite. « Il y a un effet d’engouement lié à la perspective des Jeux », explique-t-il.

Roland Héguy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), a salué mardi « une très belle opportunité ». « Les professionnels sont impatients et seront prêts à accueillir les JO dans les meilleures conditions », a-t-il promis. Selon lui, les Jeux « vont booster notre destination et vont notamment permettre de restructurer, d’aménager et de rendre plus attractifs nos territoires ».

« C’est une très bonne chose », affirme aussi Frédéric Pierret, président de l’Alliance 46.2, un regroupement d’entreprises françaises du tourisme (dont AccorHotels, Pierre et Vacances ou Euro Disney…). « L’événement est positif pour l’image d’une capitale, pour son attractivité, et Paris en a besoin », note-t-il, persuadé que l’impact sera perceptible dès l’annonce officielle de la décision en septembre.

Les JO, un paradoxe pour le tourisme

Plusieurs experts reconnaissent que, paradoxalement, la fréquentation touristique souffre généralement durant l’été des JO, beaucoup de clients potentiels renonçant à un séjour de crainte que les hôtels soient pleins ou trop chers. Mais au cours des années précédant et suivant l’événement, la destination profite de son exposition médiatique, et globalement le bilan est positif. Ce fut le cas en tout cas pour Pékin, mais aussi pour Barcelone (1992) ou plus récemment pour Londres (2012).

« Ce qui est intéressant à Paris, c’est qu’il y a une vraie intelligence du projet. Je sens que cette affaire est très très bien partie », confie Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme. « Les JO, quand c’est bien pensé, c’est une excellente affaire », il faut réussir à les utiliser comme « un effet de levier » pour des investissements choisis. Il souligne la « nécessité de créer une nouvelle offre hôtelière et une nouvelle offre de services » grâce à des moyens publics et privés bien coordonnés. « On en bénéficiera de façon formidable de 2017 à 2024 dans une communication de la destination France ».

Les hôtels parisiens ont vieilli, selon M. Arino, qui appelle à l’apparition d’une offre de moyenne gamme, plus familiale, au développement d’auberges de jeunesse de nouvelle génération. Il estime aussi qu’il faut profiter des Jeux « pour résoudre nos problèmes de transport entre les aéroports et le centre-ville et gommer un certain nombre de verrues paysagères ». Il appelle enfin à « une mobilisation collective pour améliorer notre qualité de service, mieux accueillir les touristes et donner une bonne image de notre pays ». Selon lui, Londres est l’exemple à suivre, la capitale anglaise bénéficiant encore, cinq ans après, « du beau succès touristique » des Jeux organisés en 2012, contrairement à Rio 2016, dont on a surtout retenu les ratés.

 

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