La Fédération Française de Pétanque veut limiter la consommation d’alcool lors des concours officiels. La réglementation impose un taux maximal autorisé de 0,5 gramme par litre de sang sous peine d’exclusion des compétiteurs.
Dans le monde de la pétanque, l’alcool a toujours fait partie de la culture et du folklore. Mais pour la compétition, maintenant c’est fini. Depuis le 1er janvier 2019, la réglementation des compétitions de pétanque et de jeu provençal a été durcie, renforçant une législation déjà en place.
La Fédération française de pétanque et de jeu provençal (FFPJP) s’inquiétait déjà des nombreuses dérives lors des parties – notamment des bagarres. «Les problèmes sont fréquents. Des personnes se rendent sur les compétitions complètement ivres. Des participants transportent même des bouteilles dans leur voiture pour consommer discrètement. Ils deviennent ensuite incontrôlables sur les boulodromes», témoignait Serge Mexès, le dirigeant du club de Saint-Orens, dans les colonnes de La Dépêche du Midi.
Pour le vice-président de la FFPJP, Michel Le Bot, les textes officiels sont clairs : « Tout participant ou toute participante (joueurs ou joueuses et délégués(es)) à une compétition ou manifestation sportive ayant reçu l’agrément de la Fédération devra se soumettre à un éventuel contrôle d’alcoolémie par les personnes habilitées, sachant que le taux maximal autorisé est de 0,50 gramme par litre de sang. »
Ce point du règlement veut que chaque joueur contrôlé avec plus de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang par un médecin fédéral est désormais exclu des compétitions. En fonction de la gravité, les fautifs peuvent encourir jusqu’à la radiation de la FFPJP.
Une volonté de professionnaliser la discipline
« L’apéro fait un peu partie de l’ADN de la pétanque, mais il est vrai que l’image du sportif c’est pas celle de quelqu’un qui boit », explique Pierre Guille, président du Mondial la Marseillaise de pétanque. « Le fait de ne pas avoir été retenu comme sport olympique, a poussé la Fédération Française de pétanque à se poser des questions », ajoute-t-il. « Peut-être que la volonté est de donner une autre image de ce sport ». Ainsi depuis avril 2018, les débardeurs, claquettes et le port des jeans sont interdits lors des tournois officiels, pour atteindre à terme les critères olympiques.
Pour les puristes ,« il ne faut pas tout confondre, il y a les grands concours et ceux qu’on organise dans nos cercles de quartiers le samedi », explique Yves Hours, un bouliste. « L’interdiction de consommation d’alcool sur les concours officiels rendrait service à beaucoup de gens, mais il faut laisser tranquille les petits clubs qui vivent essentiellement de la buvette ».
Pour Jean-François interviewé par La Montagne, « c’est un peu de la France que l’on abandonne dans cette nouvelle réglementation : celle du petit vin blanc, des tonnelles et des boissons anisées » en ajoutant « Vive la France et ses joueurs d’accordéon! »
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