Les maires de France tiennent leur congrès annuel à partir de mardi à Paris, sur fond d’explosion des coûts de l’énergie avec, au coeur des débats, leur capacité à agir concrètement au bénéfice de leurs concitoyens.
Crise économique, sociale et civique, urgence écologique… Alors que les défis n’ont jamais été aussi importants à relever, les maires jugent que leur capacité d’agir, thème de ce 104e congrès, est « durement et durablement impactée par l’augmentation des coûts sur les budgets locaux, la raréfaction des ressources et la complexité administrative ».
Si les propositions des maires sur un nouvel acte de décentralisation semblent avoir été entendues « dans les discours » par le gouvernement, « les actes ne vont pas dans ce sens-là », constate auprès de l’AFP le président LR David Lisnard, qui plaide pour une plus grande « responsabilité locale ».
De fait, les maires n’ont eu de cesse de critiquer ces derniers mois la suppression prévue de la CVAE, un impôt local sur les entreprises, après celle de la taxe d’habitation sur les résidences principales, ainsi qu’une nouvelle tentative pour encadrer leurs dépenses. « Ils continuent le mouvement de tutélisation qui a commencé il y a une quinzaine d’années », estime M. Lisnard, rappelant qu’Emmanuel Macron avait pourtant été « très content de trouver les maires pendant les « gilets jaunes » ».
Parmi les demandes des maires qui n’ont pas été retenues, l’indexation sur l’inflation de la dotation globale de fonctionnement (DGF), principale dotation de fonctionnement de l’État aux collectivités. Sur le bouclier énergétique, « les discussions avancent mais on n’a toujours pas le détail », précise M. Lisnard, malgré l’annonce fin octobre par Elisabeth Borne d’un « amortisseur électricité » et d’une prolongation du « filet de sécurité » annoncé l’été dernier.
La transition écologique au menu des discussions
Le congrès, qui se tient jusqu’à jeudi au Parc des expositions porte de Versailles, doit accueillir 50.000 visiteurs et 1200 exposants. Emmanuel Macron et Elisabeth Borne sont attendus. Parmi les temps forts, une rencontre avec des élus d’outre-mer est prévue lundi, un jour avant l’ouverture officielle, avec deux tables rondes consacrées à la sécurité et à la crise du logement.
Cinq ministres du nouveau grand ministère de la Transition écologique et de la Cohésion du territoire sont attendus, notamment Christophe Béchu, qui détaillera mardi « les objectifs nationaux et locaux relatifs à la planification écologique ».
« Le grand message du salon, c’est que la transition écologique passe par les solutions de l’État vers les collectivités et par les solutions des collectivités vers l’État », a déclaré vendredi son cabinet lors d’un point presse.
Le congrès sera ainsi l’occasion pour le ministère d’expliquer le fonctionnement du « fonds vert » de 2 milliards d’euros destiné à aider les collectivités à lutter contre le changement climatique.
« Le fonds vert va être entièrement déconcentré, les maires pourront en parler avec leur préfet, il y aura un numéro de téléphone pour répondre à leurs questions », a précisé le ministère, qui s’est par ailleurs félicité des « résultats concrets » des programmes d’aménagement du territoire lancés lors du quinquennat précédent, tels « Action cœur de ville » ou « Petites villes de demain ». Une annonce est attendue sur l’enveloppe qui sera consacrée à la version 2 d’« Action cœur de ville ».
Une vingtaine de forums et près de 400 conférences
Outre la planification écologique, trois plénières sont prévues sur l’organisation intercommunale, la ruralité et les finances locales.
Une vingtaine de forums et près de 400 conférences seront également consacrés à des thèmes aussi divers que l’organisation de l’école, les déserts médicaux, mais aussi la sécurité, les risques majeurs, les déplacements du quotidien ou le foncier. Plusieurs enquêtes seront également dévoilées et un focus sur les métiers en tension de secrétaire de mairie et de garde champêtre est prévu mercredi.
Créée en 1907 et reconnue d’utilité publique en 1933, l’AMF se définit comme une « association d’élus transpartisane » qui promeut la défense des libertés locales et propose un « appui concret et permanent aux élus dans la gestion au quotidien ».
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