Les Maldives bloquent l’accès des médias internationaux (opposition)

13 septembre 2018 12:12 Mis à jour: 13 septembre 2018 12:16

L’opposition maldivienne a accusé le chef de l’État Abdulla Yameen d’empêcher les médias internationaux de couvrir l’élection présidentielle du 23 septembre dans cet archipel de l’océan Indien, dans le but de « voler » le scrutin. La communauté internationale s’alarme régulièrement de la situation politique aux Maldives, où les principaux opposants au pouvoir actuel sont soit derrière les barreaux soit en exil.

La dissimulation préventive d’une fraude électorale programmée

La coalition de l’opposition, qui espère battre le président dans les urnes à la fin du mois, a dénoncé mercredi soir le durcissement des conditions d’obtention de visa pour les journalistes étrangers souhaitant couvrir le vote. « Les conditions de visas sont une tentative délibérée d’empêcher les journalistes étrangers de voyager aux Maldives pour l’élection, réduisant donc l’observation indépendante du vote et des probables tentatives du président Yameen de le voler », a déclaré l’opposition dans un communiqué.

Les autorités des Maldives ont déjà refusé plusieurs demandes de visas de médias internationaux pour couvrir les élections. Les journalistes étrangers doivent notamment nommer un sponsor local, qui sera tenu responsable si la couverture éditoriale déplaît. « De ce point de vue, ces mesures devraient être vues comme la dissimulation préventive d’une fraude électorale programmée », a poursuivi le texte de l’opposition.

Le président maldivien a mené ces dernières années une répression féroce contre ses détracteurs

Le principal candidat d’opposition, Ibrahim Mohamed Solih, avait indiqué le mois dernier ne pas s’attendre à un vote libre et juste. Il avait cependant dit son espoir que les électeurs iraient voter contre le gouvernement. Élu en 2013 dans des circonstances controversées, le président maldivien Abdulla Yameen a mené ces dernières années une politique de répression féroce contre ses détracteurs.

Celle-ci s’est intensifiée en février lorsque le chef de l’État s’est opposé à une décision de la Cour suprême, qui cassait les condamnations judiciaires d’opposants et réinstituait dans leurs fonctions des parlementaires rebelles. M. Yameen avait alors imposé un état d’urgence de 45 jours, fait arrêter deux juges de la Cour suprême et l’ancien autocrate de ce micro-État, Maumoon Abdul Gayoom. La haute instance judiciaire était finalement revenue sur sa décision.

Cette « attaque en règle contre la démocratie », selon les termes employés par l’ONU, avait un peu plus entaché l’image de ce haut lieu de vacances de luxe aux plages de sable blanc et mers bleu saphir.

DC avec AFP

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