Le régime communiste chinois n’a pas explicitement condamné les attaques du groupe terroriste palestinien Hamas contre Israël et le massacre de civils israéliens survenus le 7 octobre.
Entre-temps, les médias du Parti communiste chinois (PCC) ont publié un billet de blog en guise d’avertissement pour les États-Unis : « Si vous vous mêlez de notre détroit de Taïwan, nous nous mêlerons de votre Israël ».
Les récents contacts directs du chef du PCC, Xi Jinping, avec trois dirigeants du Moyen-Orient peu avant les attentats ont attiré l’attention de la communauté internationale.
Le 7 octobre, le Hamas a tiré des milliers de roquettes sur Israël alors qu’un grand nombre de terroristes se faufilaient dans le pays, tuant plus de 1200 Israéliens et faisant entre 100 à 150 otages . L’armée israélienne a lancé des contre-attaques et le gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu a déclaré la guerre au Hamas.
Alors que les pays démocratiques du monde entier ont condamné les attaques et les atrocités du Hamas, le ministère des affaires étrangères du PCC a déclaré le 8 octobre qu’il était profondément préoccupé par « l’escalade des tensions et de la violence entre la Palestine et Israël » et a appelé à un « cessez-le-feu immédiat ».
Il a réitéré son soutien à la « solution des deux États » en appellant à la création d’un État palestinien indépendant.
Le 8 octobre, sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, l’ambassade d’Israël en Chine a appelé les autorités du PCC à condamner les attaques du Hamas, ce que le ministère chinois s’est refusé à faire.
Le lendemain, sous la pression du sénateur américain Chuck Schumer (Parti démocrate – New York), le régime a finalement déclaré qu’il condamnait « les pertes civiles causées par le conflit », mais n’a pas mentionné le nom du Hamas.
Le 11 octobre, Zhai Jun, l’envoyé spécial du PCC pour le Moyen-Orient, a eu un entretien téléphonique avec le premier vice-ministre palestinien des affaires étrangères, Amal Jadou, pour discuter de la situation entre Israël et la Palestine.
Selon les médias officiels chinois, M. Zhai s’est dit préoccupé par la sécurité et la situation humanitaire en Palestine et a soutenu la création d’un État palestinien.
Les représentants du ministère palestinien des affaires étrangères ont remercié le PCC pour son soutien à long terme à la Palestine et ont déclaré que la Palestine faisait « confiance » au PCC.
Israël
Ifeng, un média officiel du PCC enregistré à Hong Kong, a mis en ligne le 7 octobre un billet de blog intitulé « Si vous interférez avec notre détroit de Taïwan, nous interférerons avec votre Israël ». Ce billet a été rédigé par un blogueur chinois dont le nom peut être traduit par « Tirer les leçons de l’histoire ».
Le billet de blog critiquait les actions des États-Unis en mer de Chine méridionale et estimait que les États-Unis avaient entravé le « retour » de Taïwan à la Chine et que la Chine l’avait enduré suffisamment longtemps.
« Cette fois, la Chine est prête à contre-attaquer les États-Unis, à établir une coopération étroite avec la Syrie et à attaquer Israël, qui est un pion américain », peut-on lire dans le message.
Le message a été supprimé du site le 9 octobre, mais on peut encore le trouver sur Toutiao, une plateforme chinoise d’actualités et d’informations appartenant à ByteDance, la société mère de TikTok.
Selon l’écrivain et commentateur de l’actualité Cai Shenkun intérrogé par Epoch Times le 9 octobre, l’attaque du Hamas a été soigneusement préparée.
« Il s’agit d’une attaque à grande échelle et à haut risque, qui pourrait servir de référence au PCC pour planifier l’invasion de Taïwan », a-t-il souligné.
Cai Shenkun pense que le PCC a peut-être tiré des leçons du succès de l’attaque soudaine du Hamas et ainsi agir prochainement contre Taïwan.
« Parce que le chaos en Israël et dans l’ensemble du Moyen-Orient affectera la stratégie des États-Unis dans la région indo-pacifique et leur rôle dans le détroit de Taïwan. Les pays occidentaux vont être trop occupés pour réagir [en cas d’invasion de Taïwan par la Chine]. Si la crise au Moyen-Orient et la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine ne peuvent être résolues correctement, un risque de guerre majeur [dans le détroit de Taïwan] se profilera bientôt. »
« Le Hamas a pu se procurer des milliers de roquettes en dépit de l’embargo global sur les armes, ce qui prouve qu’il est soutenu par des puissances de poids. Il ne s’agit pas seulement de l’Iran ; je pense que la Chine et la Russie ont joué un rôle à cet égard. »
Selon un article publié le 8 octobre par le Wall Street Journal, l’Iran aurait aidé le Hamas à préparer l’attentat, qu’il soutient de longue date, notamment en lui fournissant des fonds, des armes et des entrainements militaires.
La Chine a signé un accord de coopération pour 25 ans avec l’Iran en 2021 afin d’injecter 300 à 400 milliards de dollars d’investissements dans les industries pétrolières, gazières et pétrochimiques iraniennes, ce qui a permis de stabiliser et de renforcer l’économie du régime du Moyen-Orient qui menaçait alors de s’effondrer.
Le PCC a également fourni à l’Iran des technologies et des produits de haute technologie.
Xi rencontre les dirigeants du Moyen-Orient
Xi Jinping n’a que rarement rencontré les responsables étrangers ces dernières années, mais il a décidé de s’entretenir avec des dirigeants palestiniens, iraniens et syriens au cours des derniers mois, avant les attaques du Hamas.
Xi Jinping a rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas le 14 juin à Pékin, où il a souligné que la Chine était l’un des premiers pays à reconnaître l’État de Palestine. Il a également déclaré que la Chine « a toujours soutenu fermement la juste cause du peuple palestinien afin de restaurer ses droits nationaux légitimes et de promouvoir une solution rapide, globale, juste et durable à la question palestinienne ».
À l’époque, la Chine et la Palestine avaient annoncé l’établissement d’un « partenariat stratégique ».
Le 24 août, Xi Jinping a rencontré le président iranien Ebrahim Raisi lors de la réunion des dirigeants des BRICS à Johannesburg. Le PCC a soutenu l’adhésion officielle de l’Iran aux BRICS à cette occasion.
Le PCC a invité le président syrien Bachar al-Assad à assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux asiatiques de Hangzhou, qui se sont achevés le 9 octobre, et l’a transporté à bord d’un jet privé spécial. Xi Jinping a également accompagné M. Assad lors d’une visite au temple de Lingyin, l’un des plus grands temples bouddhistes de Chine.
Le Hamas a rétabli ses liens avec la Syrie en 2022. Un autre groupe terroriste mandataire de l’Iran, le Hezbollah en Syrie, s’est également joint aux attaques contre Israël, en tirant des roquettes depuis le nord du pays.
La communauté internationale a regardé ces trois rencontres de Xi Jinping avec inquiétude, a indiqué Su Tze-yun, directeur de l’Institut de stratégie et de ressources de défense de Taïwan au journal Epoch Times le 9 octobre.
« La communauté internationale se demande désormais si le PCC ne fournit pas indirectement les roquettes utilisées par le Hamas en passant par l’Iran, car les médias allemands ont déjà révélé que les roquettes du Hamas étaient fabriquées en Chine. La Chine a-t-elle également fourni au Hamas les matières premières nécessaires à la fabrication des roquettes ? »
« La Chine dispose d’une importante capacité de production d’armes en Iran, qui a fourni une grande quantité d’équipements militaires à la Russie. Toutefois, la capacité de production d’armes de l’Iran est loin d’être suffisante. Quel rôle [le PCC] a-t-il réellement joué dans cette affaire ? La question mérite d’être étudiée. »
Ning Haizhong et Luo Ya ont collaboré à la rédaction de cet article.
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