Dans les grandes villes, la délinquance des mineurs non accompagnés constitue un problème saillant pour la justice française.
Le phénomène inquiète de plus en plus les grandes métropoles françaises.
Les mineurs non accompagnés (MNA), ces jeunes étrangers de moins de 18 ans, n’ayant ni père, ni mère ou autre adulte mandaté le représentant, sont de plus en plus nombreux sur le territoire, semant délinquance et violence sur leur passage.
Ils viennent principalement du Magreb, Maroc ou Algérie, et se sont d’abord concentrés sur Paris et sa couronne depuis quatre ans. Mais maintenant, plusieurs autres métropoles telles que Bordeaux, Nantes, Montpellier ou Lyon font aussi face à ce phénomène.
Paris, cible principale
A Paris, 76,25% des défèrements de mineurs ont concerné des MNA en 2020, soit près de 2000 personnes, indique Le Figaro.
Vols à la tire, cambriolages, agression au couteau… Un rapport parlementaire réalisé par les députés Jean-François Eliaou et Antoine Savignat et rendu public en mars 2021, fait état de la situation. Ainsi, le Parquet de Paris signale que 30% des vols par effraction – les cambriolages -, 44% des vols à la tire et 32% des vols avec violence sont le fait de ces mineurs non accompagnés.
Arrivés en France par le biais de réseaux mafieux, ces jeunes sont souvent des toxicomanes, polymédicamentés et violents.
Aussi, il est difficile pour la protection judiciaire la jeunesse (PJJ) ou l’aide sociale à l’enfance (ASE) de pouvoir faire appliquer les décisions de justice telles que les placements ou autres mesures éducatives.
« Nous avons 50% de placements réussis, mais il est vrai que beaucoup prennent le foyer pour un hôtel et vont “délinquer” dans le nord parisien, » déplore ainsi un responsable de la PJJ au Figaro.
Une cellule de police dédiée à Bordeaux
A Bordeaux, on a recensé une attaque au couteau par jour dans l’agglomération pendant l’été 2020. Selon France Info, 40% des actes de délinquance 2020 sont le fait de mineurs non accompagnés, alors qu’ils n’étaient que de 24% en 2019, a indiqué la préfecture de Gironde.
Aussi, le commissariat de Bordeaux a mis sur pied une cellule dédiée composé de 11 enquêteurs mobilisés 24h sur 24.
Dans un premier temps, ils tentent d’exfiltrer ces jeunes des réseaux de trafiquants qui les exploitent.
Céline Plumail, commissaire divisionnaire, explique ainsi sur France Info : « Six personnes ont pu être interpellées. On a identifié deux établissements qui étaient en fait un soutien pour le receleur en chef. Un bar dans lequel avaient lieu les échanges d’objets, de butin avec les voleurs et également un magasin de téléphonie. On sent que ça calme les choses. On a vraiment senti, suite à nos opérations, qu’on a désorganisé le système mis en place. On a quand même moins de mineurs non accompagnés ou se disant comme tel sur Bordeaux ».
Parallèlement, la mairie de Bordeaux applique une politique d’approche sociale avec l’aide de médiateurs dans les quartiers sensibles.
« Déshabiller Pierre pour habiller Paul » ?
L’arrivée massive de ces jeunes depuis ces quatre dernières années nécessite donc une importante mise en œuvre de moyens humains et financiers, qui parfois, empiètent sur ceux qui pourraient être consacrés pour l’accompagnement de jeunes Français, ce que déplorent ainsi éducateurs ou magistrats.
«Nous ouvrons des structures de milieu ouvert dédiées où il n’y aura personne, tandis que nous manquons de moyens pour nos propres jeunes. Mais ce n’est pas politiquement audible», dénonce ainsi cet éducateur spécialisé en région parisienne.
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