Les normes françaises et européennes désavantagent nos agriculteurs

Par AYMERIC BELAUD
9 février 2023 19:19 Mis à jour: 9 février 2023 19:19

Après des négociations qui se sont terminées le 9 décembre 2022, un nouvel accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Chili va voir le jour. Cet accord fait suite à celui qui a été ratifié en 2003, auquel ont notamment été intégrés le lithium (le Chili est le 2ème producteur mondial), le cuivre, ainsi que 196 produits agricoles supplémentaires. Les quotas d’importation pour certains produits concernés par l’accord de 2003, comme les viandes, vont être augmentés. Les organisations agricoles n’ont pas accueilli favorablement ce nouvel accord de libre-échange, estimant que « ce traité constitue une nouvelle menace pour la pérennité de notre agriculture ». Elles mettent notamment en avant le fait que les produits chiliens ne respecteront pas les mêmes normes que les produits européens ou français.

En effet, les accords de libre-échange qui se succèdent ouvrent le marché européen à des productions plus compétitives que les productions françaises. Certains demandent ainsi une certaine réciprocité des normes entre les produits européens et les importations.

Cette idée peut en effet s’appliquer, mais il serait préférable de diminuer la contrainte normative qui pèse sur l’agriculture française. Les agriculteurs sont au bord de la surdose administrative, selon un rapport sénatorial datant de 2016. Les sénateurs estimaient qu’il fallait alléger et simplifier le poids des normes agricoles. Mais depuis, elles ne font qu’augmenter. Les interdictions de produits phytosanitaires pour des raisons plus dogmatiques que sanitaires entrainent une baisse des rendements dans certains secteurs, et mettent en péril l’existence de certaines cultures, comme celle de la betterave sucrière. Qui plus est, alors que l’UE importe sur son sol des OGM, elle en contraint l’utilisation voire en interdit la production sur son territoire.

Le libre-échange profite à certains produits agricoles français, notamment les vins et spiritueux comme le cognac ou le champagne. Mais, pour que la liberté des échanges bénéficie à toute notre agriculture, il conviendrait de diminuer drastiquement la charge administrative et de cesser de frapper d’interdiction l’utilisation de certains produits pour des raisons idéologiques. Sans cela, les producteurs français de céréales ou de viandes seront les perdants de la mondialisation. Une défaite dont l’Etat français et la technocratie bruxelloise seront la cause.

Article écrit par Aymeric Belaud. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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