OPINION

Les nouveaux amendements de l’OMS créent un régime mondial au nom de la santé

Un pas de plus vers le mondialisme
mars 28, 2023 18:44, Last Updated: mars 28, 2023 18:44
By Dr. Sean Lin & Jacky Guan

Depuis sa création, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) joue le rôle d’une entité consultative dans le domaine de la santé internationale. En 2005, l’OMS a mis en place le Règlement sanitaire international (RSI), principal outil de conformité pour garantir une gestion rapide des situations d’urgence en matière de santé publique. La pandémie de grippe aviaire illustre parfaitement la puissance de l’OMS.

Toutefois, une nouvelle série d’amendements (pdf) proposés par les États membres de l’OMS a été publiée à la fin de l’année 2022, dans le but de renforcer le pouvoir de l’OMS sous le couvert du RSI. Ces amendements, qui s’ajoutent à une nouvelle proposition d’organe intergouvernemental de négociation (OIN) (pdf) et à l’ajout d’une clause sur la prévention, la préparation et l’intervention en cas de pandémie (pdf) dans l’OIN, soulèvent plusieurs questions sur le changement de paradigme entrepris par l’OMS, qui passe du rôle d’organe consultatif international en matière de santé à celui d’un régime mondial agissant au nom de la santé.

De la relation patient-médecin à un puissant conglomérat

Tout au long de l’histoire, les gens se sont appuyés sur leurs relations avec leurs amis, leur famille et leurs voisins pour maintenir une vie sociale saine. Cela est important non seulement pour le bien-être, mais aussi pour établir la confiance sur laquelle reposent les relations. Tout comme elle est vitale dans les relations avec la famille et les amis, en ce qui concerne la santé, la confiance est vitale dans les relations patient-médecin.

Les médecins de nombreux pays et de diverses régions disposent d’une pléthore de méthodes différentes pour traiter quelque chose d’aussi simple qu’un rhume. Certains vous vaccineront contre la grippe, d’autres vous prescriront des médicaments mineurs, d’autres encore vous diront de boire une soupe chaude et de vous reposer. Il se peut aussi qu’un remède inconnu d’Amérique latine ou d’Asie du Sud-Est soit tout aussi efficace qu’un produit vendu dans une pharmacie américaine.

Tout cela pour dire que les médecins bien formés savent ce qu’ils font, compte tenu des méthodes dont ils disposent.

La relation individuelle entre le patient et le médecin a toujours été le moyen éprouvé de mettre en place un système de santé dans n’importe quelle société. Les conseils des centres américains de contrôle et de prévention des maladies, de la Food and Drug Administration ou d’autres organismes de santé constituent des recommandations non-contraignantes pour les médecins, qui leur donnent le droit de prendre leurs propres décisions en fonction de leur connaissance du patient, y compris dans le cadre d’une médecine fondée sur des données probantes.

Les personnes prennent leurs propres décisions finales en matière de santé ; c’est pourquoi les médecins ont besoin du consentement de leurs patients pour les traitements ou les interventions chirurgicales. La confiance que les patients accordent à leur médecin est sacrée et exige que les médecins pratiquent une médecine fondée sur l’éthique et sur des connaissances, des compétences et une expérience médicales authentiques, toutes choses que la plupart des médecins possèdent encore.

En dépit de ce qui a été la norme pendant des générations, les progrès de la médecine moderne et de la biotechnologie ont transformé les domaines de la santé et de la médecine en de gigantesques industries. En conséquence, la qualité des soins de santé dépend de plus en plus de l’allocation des ressources et de la répartition des richesses.

Les grandes sociétés pharmaceutiques, les puissantes agences de santé et les compagnies d’assurance de maladie dominantes sont toutes imbriquées les unes dans les autres, formant un formidable conglomérat de pouvoir. Au nom de la protection de la population, cette manifestation de pouvoir a atteint un niveau sans précédent, qui s’est manifesté pendant la pandémie sous la forme de blocages, de mandats, de ruée sur les médicaments et les vaccins, de politiques d’assurance déterminant le diagnostic, etc.

L’OMS : un régime mondial au nom de la santé ?

Ensuite, il y a les organisations internationales comme l’OMS, dont le rôle est jugé par beaucoup trop arbitraire pour être considéré comme un élément éminent de leur vie. Créée au sein des Nations unies, l’OMS a historiquement joué un rôle de coordination des questions et des ressources sanitaires mondiales, en aidant à faire face à des menaces de santé publique telles que la polio, le sida et le Covid. Toutefois, sa dernière proposition de réforme soulève de sérieuses inquiétudes quant à la transformation de l’OMS en un quasi-régime mondial.

Les changements les plus récents que l’OMS cherche à mettre en œuvre sont des amendements à l’accord sur le règlement sanitaire international (RSI). L’Assemblée mondiale de la santé a adopté le RSI pour la première fois en 1969 pour couvrir six maladies et il a été révisé à plusieurs reprises depuis. Une version entièrement mise à jour a été mise en œuvre en 2005 après l’épidémie de SRAS en Chine en 2003, après que le Parti communiste chinois (PCC) ait refusé de faire preuve de transparence pendant l’épidémie. Cette édition 2005 du RSI est aujourd’hui confrontée à des changements radicaux.

Le RSI exige des pays membres de l’OMS qu’ils détectent, évaluent, signalent et réagissent de manière appropriée aux urgences de santé publique susceptibles de se propager à l’échelle internationale. Pendant la pandémie de Covid -19, en particulier à son début, la Chine a fait preuve d’une aptitude à la désinformation et d’un manque de transparence vis-à-vis de la communauté internationale. Cela concernait le partage des données, la possibilité d’enquêter sur les origines du virus et les questions relatives au pic sans précédent d’infections et de décès survenu après que le pays a levé ses restrictions de zéro Covid.

Non sans lien avec ces incidents internationaux, l’OMS a publié un certain nombre d’amendements au RSI qui renforceront considérablement le pouvoir de l’OMS en ce qui concerne les urgences sanitaires mondiales. Par exemple, l’OMS aura le pouvoir d’agir en cas d’urgence potentielle plutôt que réelle et permettra au directeur général de l’OMS de contrôler la production de médicaments qui pourront être alloués comme il ou elle le juge nécessaire.

L’une des préoccupations est que l’OMS aura le pouvoir de passer outre les décisions de mesures sanitaires prises par les nations individuelles et qu’elle aura la capacité de censurer ce qu’elle considère comme de la désinformation et de la mésinformation, si les amendements sont adoptés. Il s’agit d’une menace sérieuse pour la souveraineté de chaque pays membre de l’OMS.

Un autre changement surprenant a été la suppression du « respect de la dignité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales des personnes » à l’article 3 du RSI, remplacé par les termes « équité » et « inclusivité. »

Dans le même temps, les nouveaux amendements de l’OMS modifient la nature consultative du RSI pour en faire une loi, ce qui signifie que l’organisation détiendra autant de pouvoir, sinon plus, qu’un organe directeur doté d’une juridiction juridiquement contraignante et de capacités d’exécution.

Les changements susmentionnés, et bien d’autres encore, sont inquiétants parce que les amendements sont vagues par nature et laissent beaucoup de place à l’interprétation. Par exemple, les amendements ne précisent pas le montant du financement que les pays doivent apporter, ce qui pourrait conduire à une escalade de la corruption dans les pays sous-développés.

Un système mondial de certificats de santé présentant de multiples risques

Pendant la pandémie, un certain nombre de systèmes de certificats sanitaires ont été mis en place dans certaines régions d’Amérique du Nord, d’Europe et d’autres pays, mais aucun n’a été aussi répandu et appliqué que le système des QR codes en Chine. Pendant les trois années où la Chine a mis en place des mesures extrêmes de « zéro Covid », la couleur d’un code sur votre téléphone déterminait si vous étiez autorisé à quitter le territoire administratif, à manger dans les restaurants ou même à être admis dans un hôpital pour accoucher.

Le système de QR code était capable de suivre vos mouvements et utilisait un algorithme pour déterminer si vous étiez considéré comme à risque d’être infecté. Si tel était le cas, votre code devenait jaune et les autorités vous envoyaient dans un camp de quarantaine à vos frais. Ce système de QR code était également relié à votre compte bancaire personnel afin que votre quarantaine obligatoire dans un hôtel puisse être payée avant votre arrivée.

Mis en œuvre par un régime peu soucieux des droits de l’homme, les codes seraient devenus jaunes ou même rouges (indiquant une infection) pour les citoyens qui se plaignaient des mesures strictes de lutte contre la pandémie. Un système aussi invasif risque fort d’abolir la vie privée et l’autodétermination, obligeant les résidents à vivre sous un régime orwellien.

L’intention superficielle du système de certificats de santé est bénigne, mais il pourrait s’agir d’un outil pratique pour favoriser la mise en place d’un gouvernement mondial global. Il pourrait faire partie intégrante de la réalisation d’un programme mondialiste sans nécessiter le soutien des masses.

Les certificats de santé ne sont pas la seule chose que l’OMS souhaite ajouter au gouvernement mondial. L’agence réclame également la création d’un groupe international de négociation (GIN) dont les fonctions incluraient la prévention, la préparation et l’intervention en cas de pandémie.

Le GIN pourrait être une autre excuse pour le contrôle

Citant dans son préambule « l’échec catastrophique de la communauté internationale à faire preuve de solidarité et d’équité en réponse à la […] pandémie », le projet zéro du GIN, initié en 2022 et révisé en février 2023, appelle à la création d’une organisation internationale dotée d’une autorité supérieure à celle de certains, voire de la plupart, des gouvernements du monde entier, capable d’agir en réponse à la prochaine urgence sanitaire mondiale.

Dans le même temps, le GIN inclut également l’initiative « One Health », un plan quinquennal visant à lutter contre les épidémies zoonotiques dans le monde. On peut interpréter que le GIN serait le bras armé de la « superpuissance » de l’OMS, tandis que le RSI constituerait la base juridique du gouvernement arbitraire. Le financement de ces mesures, tel qu’il est proposé, proviendrait de la Banque mondiale.

Tandis que l’OMS s’apprête à renforcer son pouvoir avec ces amendements, une question mérite d’être posée : Les gens sont-ils satisfaits de la manière dont l’organisation a géré la pandémie ? L’opinion publique mondiale semble divisée sur ce sujet. Alors que les pays développés d’Europe et d’Amérique du Nord semblent soutenir les efforts de l’OMS, certains pays asiatiques comme le Japon et la Corée du Sud expriment leur mécontentement.

L’opinion publique sur la manière dont l’OMS a géré la pandémie de Covid-19 semble varier d’un pays à l’autre. (Epoch Times)

Par ailleurs, les politiques que l’OMS tente de mettre en œuvre sont également sources de tensions et de divisions sociales. Beaucoup semblent partagés entre l’adoption d’un passeport de santé privé et d’un passeport de santé géré par le gouvernement qui peut être utilisé comme preuve de vaccination ou d’autres raisons similaires.

Interrogés sur leur position à l’égard des passeports vaccinaux, 1 315 Américains se sont montrés divisés entre les passeports délivrés par le gouvernement et ceux délivrés par des entités privées. (Epoch Times)

Comme tout bon gouvernement doté d’un système d’équilibre des pouvoirs, l’OMS n’a-t-elle pas besoin d’une évaluation objective post-Covid avant que les amendements ne soient adoptés ? Cela soulève la question de savoir de quel type d’entité de supervision relève l’OMS et s’il existe des mécanismes juridiques permettant à l’OMS d’être tenue pour responsable si elle ne parvient pas à gérer une crise critique de santé publique. Ces questions doivent être abordées avant l’adoption de tout changement.

Par conséquent, l’une des questions les plus urgentes pourrait être le manque de transparence de l’OMS et les mesures de responsabilisation proposées. Le langage utilisé dans le document d’amendement est extrêmement vague et laisse beaucoup de place à l’interprétation. Dans le même temps, il semble y avoir un manque inquiétant de contrôles et d’équilibres au sein du nouvel ordre proposé.

Les 194 pays membres de l’OMS doivent voter sur les amendements et finaliser le nouvel INB d’ici mai 2024, ce qui pourrait entraîner des changements radicaux dans les moyens de subsistance des générations à venir. Les gens ont-ils été bien informés et sensibilisés à ces changements ? Ne devrait-il pas y avoir davantage de débats publics et ouverts pour plus de transparence afin de montrer ce qui se prépare si les amendements sont adoptés ? Pourquoi les grands médias n’en parlent-ils pas ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

Voir sur epochtimes.fr
PARTAGER