Selon l’étude de l’ONG Transport&Environnement, les navires géants du croisiériste Carnival ont émis en 2017 10 fois plus d’oxyde de soufre que les 260 millions de voitures européens.
Selon une étude inédite publiée mercredi 5 juin par l’ONG Transport & Environment, le leader mondial de la croisière de luxe, Carnival Corporation, a émis à lui seul en 2017 dix fois plus d’oxyde de soufre sur les côtes européennes que l’ensemble des 260 millions de véhicules du parc européen. L’entreprise possède une flotte de 94 bateaux dont la moitié opère en Europe.
En 2017, c’est un total de 203 paquebots qui ont fait escale dans les différents ports européens, selon les chiffres officiels du Système d’identification automatique qui recense les mouvements des navires. L’ONG Transport & Environment a calculé leur émission d’oxydes de soufre (SOx), l’un des principaux polluants de l’air avec les particules fines et les oxydes d’azote.
Les cinq pays d’Europe les plus pollués par les navires de croisière
Le Vieux Continent est la deuxième destination pour les croisières, derrière les Caraïbes. L’Espagne et l’Italie sont les pays les plus exposés car certains de leurs ports sont des escales de prédilection sur les circuits maritimes touristiques. Marseille, premier port français du classement, se situe à la huitième place.
« À Barcelone, Marseille et Hambourg, les navires de croisière accostant dans ces grandes villes ont émis 2 à 5 fois plus de SOx en 2017 que l’ensemble du parc de voitures de tourisme de ces villes au cours de la même année » expliquent les auteurs de l’étude. Rien qu’à Marseille, les 57 bateaux qui ont fait escale dans la cité phocéenne en 2017 ont rejeté 15 tonnes de SOx, soit près de quatre fois plus que tous les véhicules circulant en ville.
60 000 décès prématurés par an
En 2015, des chercheurs de l’université de Rostock, en Allemagne, avaient déjà alerté sur les effets de la pollution liée au transport maritime, qui serait responsable de 60 000 décès prématurés par an en Europe.
Interrogée sur France Info, Charlotte Lepitre, coordinatrice du réseau Santé-Environnement de France Nature Environnement, qui a participé à cette étude, explique que ce sont les carburants utilisés par ces bateaux qui sont en cause : « C’est en fait le déchet des raffineries, qui n’est pas raffiné, qu’on ne peut pas mettre dans nos véhicules. C’est une sorte de pâte noire qui a besoin d’être chauffée très fort pour pouvoir être utilisée. Ce carburant est très soufré. Lorsque les navires, surtout de croisière, qui arrivent très proches des centres-villes, arrivent ou partent, ça pollue énormément. C’est aussi le cas lorsqu’ils restent à quai, puisqu’ils ont besoin d’utiliser le carburant pour alimenter en électricité tout le navire de croisière. »
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