Alors que M. Macron multipliait les courbettes pour n’obtenir qu’un sourire énigmatique de Xi Jinping, Pékin poursuivait sa chasse à l’homme contre les défenseurs des droits humains.
Deux d’entre eux, Ding Jiaxi, avocat, et Xu Zhiyong, un universitaire juriste, déjà emprisonnés respectivement pendant trois et quatre ans en 2013, ont été condamnés à nouveau par le tribunal de Linshu, le 9 avril 2023, à respectivement 12 et 14 ans de prison pour avoir organisé un petit rassemblement privé d’une vingtaine d’activistes pacifistes en 2019 et pour avoir publié des articles dans lesquels ils encourageaient les citoyens à participer aux élections. L’épouse de Ding, qui vit aux États-Unis, a accusé les autorités chinoises de « se comporter comme des gangsters ». Hélas, il s’agit d’un comportement totalitaire dont la gravité dépasse celle du simple gangstérisme.
Ces procès qui rappellent la Révolution culturelle n’ont rien d’équitable. Il est d’ailleurs interdit de communiquer sur ces jugements, même les soi-disant avocats commis d’office n’en ont pas le droit. La Chine, observe le journal Le Monde, condamne 99% des personnes qui passent devant un tribunal. Mais en l’espèce les peines sont injustifiées et particulièrement démesurées à l’égard de ces deux juristes qui étaient parmi les derniers représentants d’une parole libre en Chine, tous les autres ayant fait l’objet de mesures graves de coercition. Depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2012, la répression s’est renforcée et élargie, ainsi qu’en témoigne notamment l’arrestation de près de 300 avocats et militants des droits de l’homme en juillet 2015 ou l’enfermement des Ouïgours.
Comment M. Macron peut-il avoir encore la naïveté de croire que Xi Jinping peut être un homme de paix sinon pour exercer sa domination, y compris sur l’Occident ?
Article écrit par Jean-Philippe Delsol. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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