Deux ans après l’élection d’Emmanuel Macron, les personnes porteuses d’un handicap sont très majoritairement « déçues et en colère » face à l’action du gouvernement pour améliorer leur vie quotidienne, a souligné mardi l’association APF France Handicap, qui appelle à une mobilisation nationale le 14 mai.
Malgré l’ambition affichée du candidat Macron de faire du handicap « un thème prioritaire de son quinquennat », le constat est « extrêmement mitigé » deux ans plus tard, a dénoncé Alain Rochon, président de l’APF, lors d’une conférence de presse à Paris.
La reconnaissance et le respect des #droits fondamentaux de toutes et tous, #CestLaBase !
Pourtant, le #handicap reste le 1er motif de #discrimination en France pour la 2e année consécutive, comme le rapporte le @Defenseurdroits https://t.co/8mHQWBG0tC #EnRoutePourNosDroits pic.twitter.com/7gnjyMfq4N— APF France handicap (@apfhandicap) 9 mai 2019
Certaines mesures « vont dans le bon sens », comme la revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), mais globalement les personnes concernées ont toujours le sentiment que leurs droits fondamentaux sont « bafoués », voire « en régression », a-t-il poursuivi, soulignant le « décalage considérable » entre les annonces du gouvernement et le « vécu quotidien » des personnes handicapées.
Interrogé par France info, Alexandre, âgé de 23 ans, vit dans un foyer médico-social. Dans son fauteuil roulant, il utilise les transports en commun parisiens, sauf le métro, dont une seule ligne est accessible aux personnes en situation de handicap. « Quand je vais chez ma mère, je dois aller dans une gare RER. Il faut qu’un agent RATP appelle la gare où je me rends et se renseigne sur les ascenseurs pour savoir s’ils sont en panne ou pas. On est souvent obligé de faire de grands détours », déclare-t-il.
Il ajoute : « Quand il y a une marche de cinq centimètres devant une pharmacie, on est obligé de nous servir sur le trottoir. Tout est effort ».
Comme Maryline, Alejandro, Catherine, Sandy ou David, nombreuses sont les personnes en situation de #handicap et leurs proches à avoir leurs #droits bafoués, inappliqués, voire en recul.
Ensemble, mobilisons-nous ! https://t.co/SwTbdtGPN5 pic.twitter.com/24LjRHpKII
— APF France handicap (@apfhandicap) 3 mai 2019
43% des personnes interrogées estiment que leur situation s’est dégradée par rapport au précédent quinquennat. 51% trouvent qu’elle n’a pas évolué (et 6% seulement disent qu’elle s’est améliorée), d’après France info. Le niveau des ressources est la première préoccupation, devant l’accès à l’emploi, aux transports et au logement.
Les militants d’APF vont donc se mobiliser cette semaine via une « caravane pour les droits » qui partira de Rennes, Strasbourg, Grenoble et Montpellier, puis sillonnera la France à travers 20 villes-étapes, avant de converger vers Paris le 14 mai, jour anniversaire de l’entrée en fonction d’Emmanuel Macron à l’Élysée.
Une manifestation est prévue ce jour-là entre place d’Italie et République, via l’Assemblée nationale. Les organisateurs entendent remettre une lettre ouverte au chef de l’État.
« L’#accessibilité, c’est ce qui me permet d’être pleinement un #citoyen » souligne Alejandro.
Mobilisons-nous pour le respect des #droits fondamentaux des personnes en situation de #handicap ! https://t.co/zQLhmGlmeW#PouvoirAccéder #CestLaBase #EnRoutePourNosDroits pic.twitter.com/3r7o48Lgbc— APF France handicap (@apfhandicap) 9 mai 2019
Parmi leurs revendications, les militants demandent que la notion de handicap soit inscrite dans la Constitution – de manière à assurer l’égalité des citoyens devant la loi « sans distinction de sexe, d’origine, de handicap ou de religion » -, et de mettre fin à l’« injustice » qui consiste à prendre en compte les revenus du conjoint dans les critères d’attribution de l’AAH.
Ils souhaitent également que tous les logements neufs construits en France soient accessibles aux personnes handicapées – et non pas 20% d’entre eux, comme le prévoit la loi « Elan » adoptée en octobre dernier.
L’APF espère que cette mobilisation pèsera « sur les annonces qui seront faites par le président de la République avant ou juste après l’été, à l’issue de la conférence nationale du handicap », a dit M. Rochon.
D. S avec AFP
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