Les garde-côtes philippins ont annoncé lundi avoir démantelé une barrière flottante, installée par la Chine selon Manille, qui empêchait l’accès des pêcheurs philippins à un récif disputé de mer de Chine méridionale.
Dans un communiqué, les garde-côtes ont dit avoir « réussi » à supprimer la barrière du récif de Scarborough « conformément à l’instruction de la présidence ». « La barrière représentait un danger pour la navigation, une violation claire du droit international », ont ajouté les agents de la surveillance des mers, qui ont publié une vidéo montrant un homme portant masque, tuba et palmes tranchant au couteau une corde attachée à des bouées blanches.
Philippine Coast Guard Successfully Removes Hazardous Floating Barrier in Compliance with Presidential Instruction
In compliance with the instruction of the President, the Chairman, National Task Force for the West Philippine Sea (NTF-WPS), Sec. Eduardo Año, has directed the… pic.twitter.com/loeeFm45sU
— Jay Tarriela (@jaytaryela) September 25, 2023
« Protéger la souveraineté des Philippines »
Un dispositif flottant de 300 mètres de long a été découvert la semaine dernière à l’entrée du récif de Scarborough, dont le régime communiste chinois a pris le contrôle en 2012, aux dépens des Philippines. Il barrait l’accès au récif en forme d’atoll, aux eaux peu profondes et riches en ressources halieutiques. Le ministère philippin des Affaires étrangères avait lui déclaré qu’il « prendrait toutes les mesures appropriées pour protéger la souveraineté des Philippines et les moyens de subsistance de leurs pêcheurs », sans donner plus de détails.
Le récif de Scarborough se trouve à 240 kilomètres à l’ouest de l’île principale des Philippines, Luzon, et à près de 900 kilomètres de l’île chinoise de Hainan, au sud de la Chine continentale. En vertu de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer signée en 1982, que la Chine a contribué à élaborer, les pays ont le droit souverain d’exploiter les ressources naturelles situées dans un rayon d’environ 200 milles (370 km) de leurs côtes.
Pékin ignore le jugement de La Haye en sa défaveur
Le conseiller à la sécurité nationale des Philippines Eduardo Ano avait affirmé que l’archipel du sud-est asiatique prendrait « toutes les mesures appropriées » pour obtenir la suppression de la barrière. M. Ano avait souligné que cette dernière « violait les droits de pêche traditionnels des pêcheurs » philippins. En 2013, les Philippines avaient engagé une procédure d’arbitrage international contre Pékin. La Cour permanente d’arbitrage de La Haye a tranché en faveur de Manille en 2016, jugeant qu’il n’y avait « aucun fondement juridique pour que la Chine revendique des droits historiques » sur l’essentiel de cette mer et ses ressources. Pékin a refusé de prendre part à la procédure et a ignoré le jugement.
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