Excédées, les principales organisations syndicales représentant les sapeurs-pompiers ont prévenu leur ministère de tutelle qu’elles allaient faire grève pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de « considération » des pouvoirs publics envers leur profession.
Selon un courrier daté du 19 juin que le journal Le Parisien s’est procuré, sept syndicats de sapeurs-pompiers représentant plus de 85 % de la profession ont informé Christophe Castaner d’une série de préavis de grève de 24 heures qui s’étendront du 26 juin au 31 août prochain.
Dans cette lettre de deux pages, les syndicats dénoncent, entre autres, un « déni de dialogue social », des discussions « stériles » et « l’absence de réponse » aux différentes revendications qu’ils ont exprimées au ministre de l’Intérieur depuis le 14 mars.
« Le malaise est profond. Il y a urgence. Depuis trop longtemps, les pompiers jouent les pompiers des autres services publics. Ça craque de partout », explique Frédéric Perrin – sapeur pompier en Haute-Marne et responsable du syndicat Spadis CFTC – aux journalistes du quotidien francilien.
« On a de moins en moins de moyens et de plus en plus d’interventions. On ne s’en sort plus, on explose nos heures de travail. Le système est à bout », renchérit André Goretti – président du FA/SPP-PATS, principale force syndicale des soldats du feu.
« Peut-être qu’un jour on ne pourra pas répondre assez vite à une victime d’arrêt cardiaque, un départ de feu. Ce jour-là, il ne faudra pas nous en vouloir », ajoute-t-il.
« On compte un mort tous les mois »
Outre des effectifs supplémentaires, les syndicats demandent également une revalorisation de la prime de risque des sapeurs-pompiers, celle-ci n’ayant pas augmenté depuis 1990. Une situation que regrette M. Goretti, qui fustige le peu de crédit accordé par les pouvoirs publics à la profession.
« Aucune considération, ni du gouvernement ni des élus ! On est pourtant en première ligne, sur les attentats, les feux, dans les zones difficiles, le samedi depuis six mois sur les Gilets jaunes… On est la seule profession à n’avoir pas eu de prime ! »
« On compte un mort tous les mois », renchérit Frédéric Perrin. Un point de vue partagé par Sébastien Delavoux, sapeur-pompier et responsable CGT : « Les médailles et les discours honorifiques, ça va bien un moment ! »
Mais les syndicats militent aussi pour l’organisation d’une table ronde qui rassemblerait l’ensemble des services d’urgence. Une occasion de faire le point et de « remettre à plat l’ensemble de l’organisation avec les personnels de santé et de police, et [de] ne plus se contenter de poser des sparadraps à droite et à gauche », souligne M. Delavoux dans les colonnes du Parisien.
Une obligation de service minimum
Si les organisations représentatives de la profession ont clairement annoncé leur intention de faire grève cet été, elles ont toutefois laissé entendre qu’elles restaient prêtes à dialoguer avec le ministère. « Pendant la durée de notre préavis, nos organisations responsables demeurent néanmoins ouvertes à toutes négociations qu’il vous conviendra d’ouvrir », écrivent les syndicats.
Même en cas de grève, les soldats du feu restent soumis à une obligation de service minimum et doivent porter secours aux personnes. « Notre objectif durant ce mouvement sera de sensibiliser la population pour qu’elle soit avec nous », conclut un syndicaliste.
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