Les pourparlers entre les États-Unis et l’Iran débutent à Oman

Ces dernières semaines, le président Trump a accru la pression sur l'Iran pour qu'il accepte un nouvel accord visant à limiter le développement nucléaire du pays

Par Ryan Morgan
13 avril 2025 15:42 Mis à jour: 13 avril 2025 17:10

Des négociateurs américains chevronnés rencontreront leurs homologues iraniens à Oman ce 12 avril, dans le cadre d’une négociation aux enjeux considérables sur le programme nucléaire iranien, voulue par le président Donald Trump.

Ces dernières semaines, M. Trump a accru la pression sur Téhéran, affirmant que l’Iran devait conclure un nouvel accord pour limiter son développement nucléaire et renoncer à tout espoir d’obtenir l’arme atomique.

Le 30 mars, le président américain a averti : « S’ils ne concluent pas d’accord, il y aura des bombardements. »

Téhéran avait conclu en 2015 un accord avec plusieurs puissances mondiales pour freiner son développement nucléaire. Dans le cadre du plan d’action global conjoint (JCPOA), l’Iran a accepté de limiter ses stocks d’uranium et d’éviter d’enrichir de l’uranium au-delà de certains niveaux.

En 2018, au cours de son premier mandat, M. Trump a retiré les États-Unis de l’accord de 2015, réappliqué les sanctions économiques contre l’Iran et appelé à la mise en place d’un nouveau cadre plus complet pour limiter le programme nucléaire iranien. Téhéran, à son tour, est revenu sur les engagements pris au titre de l’accord et a repris ses efforts pour stocker et enrichir de l’uranium.

M. Trump n’a pas réussi à finaliser un nouvel accord sur le nucléaire iranien au cours de son premier mandat.

Dès le début, l’administration du président Joe Biden avait pris des mesures pour ramener les États-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, mais n’est jamais parvenue à un accord final de réintégration.

Les représentants iraniens ont d’abord déclaré que les pourparlers d’Oman seraient indirects, les négociateurs américains et iraniens travaillant par le biais d’un intermédiaire. Cependant, le 11 avril, Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, a annoncé que les délégations participeraient à des pourparlers directs.

Mme Leavitt a réitéré un avertissement direct sur les conséquences qui pourraient survenir si les deux parties ne parvenaient pas à un accord.

« M. Trump a clairement fait comprendre aux Iraniens, et son équipe de sécurité nationale le fera également, que toutes les options sont sur la table et que l’Iran doit faire un choix », a-t-elle déclaré. « Vous pouvez accéder à la demande du président Trump, ou il y aura un enfer à payer. »

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a déclaré que Téhéran abordait les pourparlers d’Oman avec sérieux et évaluait les intentions de Washington à la table des négociations.

« Les États-Unis devraient apprécier à sa juste valeur cette décision prise en dépit du battage médiatique de confrontation qui prévaut », a écrit M. Baqaei dans un message publié le 11 avril sur X.

L’administration Trump a déjà commencé à accumuler des ressources militaires au Moyen-Orient.

Le 1er avril, le secrétaire à la presse du Pentagone, Sean Parnell, a annoncé que le groupe aéronaval Carl Vinson se dirigeait vers la zone de responsabilité du Commandement central des États-Unis au Moyen-Orient. L’armée de l’air a également transféré des bombardiers furtifs B-2 à Diego Garcia, dans l’océan Indien voisin.

Le groupe aéronaval Truman se trouve déjà dans la région du Commandement central. Ce groupe soutient depuis le 15 mars une nouvelle campagne de frappes ciblant les terroristes houthis au Yémen.

Les Houthis – que l’administration Trump a récemment redésigné comme organisation terroriste étrangère – ont tiré des missiles et envoyé des drones en direction d’Israël et des navires militaires et commerciaux opérant en mer Rouge. Les terroristes yéménites ont déclaré que ces attaques étaient menées en solidarité avec le peuple palestinien et qu’elles cesseraient lorsque les forces israéliennes quitteraient la bande de Gaza.

Après qu’Israël et le groupe terroriste du Hamas ont conclu un accord de cessez-le-feu en janvier, les attaques des Houthis se sont atténuées. Cette trêve à Gaza a été rompue en mars suite à des désaccords sur la question de savoir s’il fallait passer à une deuxième phase de cessez-le-feu. Les Houthis ont depuis repris leurs attaques de drones et de missiles.

L’administration Trump a établi un lien entre le modèle d’attaques des Houthis et l’Iran, qui soutient divers groupes terroristes désignés par les États-Unis dans la région.

« Chaque coup de feu tiré par les Houthis sera considéré, à partir de maintenant, comme un coup de feu tiré par les armes et les dirigeants de l’IRAN, et l’IRAN sera tenu pour responsable et en subira les conséquences, et ces conséquences seront terribles », a écrit M. Trump dans un message publié le 17 mars sur sa plateforme Truth Social.

Les efforts visant à négocier un nouvel accord sur le nucléaire iranien interviennent également alors que l’administration Trump s’efforce de relancer le cessez-le-feu à Gaza.

« Nous envisageons un nouveau cessez-le-feu. Nous verrons ce qui se passera », a déclaré M. Trump alors qu’il recevait le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche le 7 avril.

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