Les enquêteurs russes ont affirmé à un avocat de l’opposant Alexeï Navalny que la cause de son décès n’a pas été établie, a indiqué samedi l’équipe du défunt, accusant les autorités de « mentir » pour conserver sa dépouille, réclamée par ses proches.
L’équipe du principal opposant russe Alexeï Navalny, décédé en prison selon les autorités, ont accusé samedi les « tueurs » de chercher à « couvrir leurs traces », les enquêteurs refusant de remettre sa dépouille à ses proches.
« Il est évident que les tueurs veulent couvrir leurs traces. C’est pourquoi ils ne remettent pas le corps d’Alexeï et le cachent même à sa mère », a indiqué l’équipe de Navalny sur Telegram.
Only an hour ago, the lawyers were informed that the investigation had been concluded and that something criminal had not been established.
They literally lie every time, driving us around in circles and covering their tracks.
— Кира Ярмыш (@Kira_Yarmysh) February 17, 2024
Un avocat de l’opposant, qui est allé voir les enquêteurs, « a été informé que ‘la cause du décès d’Alexeï n’a pas été déterminée, qu’un nouvel examen histologique a été effectué’ », a écrit sa porte-parole, Kira Iarmich, sur X (ex-Twitter). « Les résultats devraient être connus la semaine prochaine. Il est évident qu’ils mentent et font tout leur possible pour ne pas avoir à remettre le corps », a-t-elle ajouté.
La famille de Navalny demande la remise immédiate de sa dépouille
L’équipe de l’opposant russe Alexeï Navalny a demandé samedi à ce que la dépouille de l’opposant russe leur soit remise « immédiatement », après que la mère du militant a été formellement informée de son décès en prison.
« Un employé de la colonie (pénitentiaire) a déclaré que le corps d’Alexeï Navalny se trouvait à Salekhard », une ville de la région de l’Arctique russe où se situait sa prison, et avait été emporté par des « enquêteurs » pour « effectuer des recherches », a indiqué la porte-parole de l’opposant, Kira Iarmich dans un message sur X.. « Nous demandons à ce que le corps d’Alexeï Navalny soit immédiatement remis à sa famille », a-t-elle ajouté.
Another of Navalny’s lawyers, who went to Salekhard’s Investigative Committee, was told that « the cause of Alexey’s death has not yet been established, a new histological examination has been carried out.” The results will supposedly be available next week. It’s obvious that they…
— Кира Ярмыш (@Kira_Yarmysh) February 17, 2024
Peu après, dans une vidéo, la porte-parole a indiqué que la mère de l’opposant, Lioudmila Navalnaïa, s’était rendue samedi dans la colonie pénitentiaire IK-3 dans la région arctique de Iamal et qu’un « document officiel » lui avait été remis confirmant le décès.
« Alexeï Navalny a été tué », a indiqué Mme Iarmich qui s’est exilée, comme foule d’opposants, pour échapper à la prison. « Sa mort est intervenue le 16 février à 14h17 locales (9h17 GMT), selon le document officiel remis à la mère d’Alexeï », a-t-elle ajouté.
Selon elle, la mère du défunt et un avocat sont arrivés dans la prison à 11h00 samedi (6h00 GMT), et ont dû y attendre deux heures avant d’être reçus. « Nous attendons toujours le certificat de décès officiel », a souligné Mme Iarmich. Les autorités carcérales se sont bornées jusqu’ici à dire que l’opposant numéro un à Vladimir Poutine était mort après un malaise, assurant que tout avait été fait pour tenter de le réanimer.
Minute de silence des ministres du G7 à Munich
Les ministres des Affaires étrangères du G7 réunis à Munich ont observé samedi une minute de silence en hommage à l’opposant numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny, décédé vendredi dans une colonie pénitentiaire de l’Arctique, a annoncé le ministère italien des Affaires étrangères.
Le ministre italien, Antonio Tajani, dont le pays préside le G7 cette année, « a ouvert la rencontre des ministres du G7 à Munich en demandant à ses collègues d’observer une minute de silence pour rendre hommage à Alexeï Navalny », a déclaré le ministère dans un communiqué.
« Pour ses idées et son combat pour la liberté et contre la corruption en Russie, Navalny a été en fait mené à la mort », a déclaré M. Tajani, cité par le ministère. « La Russie doit fait la lumière sur son décès, et cesser la répression inacceptable de la dissidence politique », a-t-il ajouté.
La mort du dissident intervient à un mois de la présidentielle des 15-17 mars qui doit voir le maître du Kremlin reconduit, en l’absence de toute opposition, celle-ci ayant été décimée par la répression, en particulier depuis le début de l’assaut russe contre l’Ukraine il y a deux ans. Son décès après trois ans de détention et un empoisonnement dont il accusait le Kremlin prive l’opposition russe de celui qui en était toujours, malgré sa détention, la figure de proue.
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